L’EDUCATION SEXUELLE ET AFFECTIVE DES PETITS ENFANTS

 

 

Pour éduquer un petit enfant a la sexualité, il faut utiliser les spécialistes. Personnellement, j’en connais deux : il s’agit du Père Thomas Philippe (fondateur avec Jean Vannier de l’Arche) et du professeur Henri Joyeux. En ce qui concerne le Père Thomas Philippe, il y a deux livres : Les ages de la vie (I l’enfance) et l’éveil à l’amour du tout-petit édition Saint-Paul. Le professeur Joyeux quant à lui à écrit deux livres très intéressants : « L’éducation sexuelle par le dialogue parents-enfants ». Ce livre veut aider les parents prendre conscience qu’ils doivent  répondre aux questions de leurs enfants dans le domaine de la sexualité. Le second livre du professeur Joyeux est intitulé « l’éducation sexuelle de 4 à 20 ans ». Ce livre propose une méthode d’éducation sexuelle aux parents et aux éducateurs. C’est a partir de ces deux livres et de mes expériences que François LUGAN à fait cette fiche de présentation de l’éducation sexuelle des petits enfants qu’il faut adapter en fonction de la maturité des enfants.

 

Il est important que les parents prennent conscience de l’importance de répondre aux questions sur la sexualité (et à toutes les questions de leurs enfants) quand leurs enfants leur posent des questions sur ce sujet. J’ai un jour rencontré un jeune d’une vingtaine d’année qui voulait devenir prêtre. Après avoir longuement discuté avec lui, je me suis rendu compte que s'il voulait devenir prêtre c’est parce qu’il pensait que quand les parents font l’amour dans le lit en vu d’avoir un enfant, ils font des choses sales. Cette conception provenait du fait que quand il était adolescent, ses parents n’ont pas répondu à ses questions sur la sexualité lui disant : « On verra cela plus tard ». Et ce jeune a semblé soulagé lorsque je lui ai expliqué ce qu’était la sexualité. Il est normal que l’on ne puisse pas répondre a toutes les questions que nous posent nos enfants car nous ne sommes pas une encyclopédie ambulante. Lorsqu’on ne sait pas il faut tout simplement leurs dire : « ta question est intéressante. Je vais y réfléchir et te donnerai la réponse plus tard ». Ensuite on se renseigne pour avoir la réponse et lorsqu’on a la réponse on dit à son enfant : « tu te souviens de ta question de l’autre jour ; Je suis maintenant en mesure de t’y répondre ». Ce qu’il faut ce n’est pas aller trop vite avec les enfants. Il ne faut absolument pas vouloir précipiter les choses en se disant : « Je préfère avertir mon enfant avant qu’une catastrophe se produise ». Non, il faut attendre les questions des enfants. Si par hasard on a entendu aux informations (parents et enfants étant ensemble) des problèmes concernant la sexualité on peut simplement demander à l’enfant : « A tu tout compris ? N’as tu pas des questions à me poser ? ».

 

Avant de parler de sexualité, il faudrait voire les premières connaissances du tout-petit. Le Père thomas Philippe en parle dans son livre cité plus haut des éditions Saint Paul (pages 12 à 16). Il dit que l’enfant a trois premières connaissances : 1) l’air ; 2) la lumière ; 3) la vie. Mais le plus intéressant pour notre sujet (sexualité, affectivité) concerne les pages 26 à 29. Ces pages sont tellement importantes pour moi que je vais les citer entièrement : « La toute première éducation doit donner à l’enfant le triple fondement dont il a besoin : elle est tout d’abord une éducation physique de continence et de tempérance, puis, elle est une éducation physique et psychique de force (en théologie les deux vertus de tempérance et de force sont liées à l’espérance) ; Enfin elle est une éducation de docilité et d’obéissance dans l’apprentissage du langage.

La maman doit d’abord apprendre à son tout petit à régler ses besoins naturels, à y mettre un rythme, une harmonie. Cette éducation se fait dans l’amour. Tandis que la maman apprend à son petit enfant à être propre, il y a un rapport qui s’établit entre eux, et le tout-petit sent bien la joie de sa maman quand il s’est retenu ou s’est abstenu... Combien la vie de l’homme est différente de celle du petit animal ! Un enfant qui n’est pas du tout éduqué, que sa maman nourrit à n’importe quelle heure, n’aura jamais de volonté et ne pourra pas se développer harmonieusement. Dieu nous a cré pour être des signes d’amour, c’est le grand mystère de notre nature humaine et c’est pourquoi nous prenons toutes ces données premières sous le signe de l’amour.

Ce qui est valable pour la tempérance l’est encore bien plus pour la force, que le tout-petit acquiert dans l’apprentissage des différentes attitudes humaines... Cette éducation se fait dans l’amour, par et dans cette conscience d’amour, s’épanouissant en une conscience d’espérance en l’aide des autres et de foi en leur autorité d’amour. Il est donc très important de voir que la foi et l’espérance, dans notre conscience humaine, sont des attitudes foncièrement et spécifiquement humaines,  naissant dans l’amour, avant même que le moi n’apparaisse. C’est bien par là que cette éducation se distingue radicalement d’un dressage : le dressage se contente de modifier et de canaliser les instincts de l’animal. L’éducation humaine, au contraire, doit aider la nature en ses aspirations les plus profondes. Elle rejoint cette source d’amour, de foi et d’espérance, qui fait que chaque homme, fondamentalement, est à l’image de Dieu ».

 

Le professeur Joyeux dans son livre sur l’écologie sexuelle nous explique dans le chapitre 1 pour les 4-10 ans « dis maman comment il vient le bébé ? ». Voici comment dans son introduction, le professeur Joyeux résume ce chapitre de la façon suivante : « Il s’agit de raconter à l’enfant son histoire. C’est l’âge où l’enfant découvre son moi : il est sexué, garçon ou fille, et retrouve cette différence chez ses parents, frères et soeurs... En même temps que son identité se précise, il perçoit à travers les nuances de comportement que cette sexualité a une signification d’abord affective. A travers l’amour qu’il porte et qu’il exprime à sa maman, à son papa, à ses grands-parents, et à son ou ses frères ou soeurs, il prend sa place unique et irremplaçable. Il a conscience du temps et parle volontiers de son futur, quand je serai grand... Pour l’aider à bien se situer, il est essentiel de lui donner ses racines, familiales et personnelles : tu as été désiré, conçu, attendu, entouré...

Dés cet âge, il faut lui expliquer comment son père et sa mère, ensemble, l’ont appelé à la vie : dans la tendresse ils se sont donnés l’un à l’autre jusqu’à l’union de leurs organes sexuels. Ainsi, très tôt, l’enfant prend conscience de l’importance de ses organes sexuels pour transmettre la vie.

Les connaissances scientifiques du début de la vie permettent d’expliquer déjà au petit enfant les faits essentiels de sa vie avant la naissance : tu étais petit, petit comme un petit pois, à deux mois et demi tu as déjà tes doigts de main, de pied, ton zizi... tu es relié à ta maman par un cordon qui te nourrit dans le ventre de ta maman, tu étais dans un petit berceau-piscine et tu faisais des cabrioles...  

Voici quelques explications brèves et rapides sur ce qu’on peut dire a un petits-enfants sur la sexualité. Mais comme je l’ai déjà dit, ce qu’il faut avant tout c’est répondre aux questions du petit-enfant quand elles sont là. D’autre part, il ne faut pas négliger les moments de tendresse que le petit-enfant demande. Après il sera trop tard et on le regrettera. La tendresse ne se commande pas. C’est quelque chose de spontané. Il faut être là pour répondre aux besoins de l’enfant dans ce domaine sinon il sera frustré et il lui manquera quelque chose dans son éducation qu’il ne pourra pas exercer quand il sera marié. C’est pour cela que la maman doit être toujours présente auprès de son petit-enfant. Il est donc une catastrophe pour le petit enfant que sa maman exerce une activité professionnelle en dehors de la maison et le laisse a une nourrisse. De même que le nourrisson est lié dans le ventre de sa maman par le cordon ombilicale, de même le tout petit aura besoin de sa maman pour des moments de tendresse privilégiés. Cela est naturel et il faut en profiter pour le bien de la maman et du tout petit. Pour comprendre vraiment ce que sont ces moments de tendresse, il faut en demander la grâce à la Très Sainte Vierge Marie, elle qui a su exercer ses moments de tendresse envers l’Enfant Jésus.

 

Marie, toi qui a éduqué sexuellement l’enfant Jésus, apprend nous à savoir comment nous comporter avec nos touts petits et ce que nous devons leur dire.

 

Marie, toi qui à su donner les moments de tendresse nécessaire à l’Enfant Jésus, apprenez-nous à être présent auprès des touts-petits pour pouvoir leur donner les moments de tendresse dont ils ont besoin. 

 

Marie, fait que cette éducation de tendresse et de sexualité se fasse toujours dans l’amour, par et dans cette conscience d’amour ; Alors on sera vrai dans tout ce qu’on fera et dira avec nos touts-petits.

 

Marie, apprends-nous à savoir que la priorité d’une maman est de s’occuper de son petit-enfant et qu’il n’y a rien de plus merveilleux.

 

 

Auteur : François Lugan

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