Fécondation in vitro
Une amie catholique qui ne peut pas avoir d’enfant ma dit qu’actuellement, on pouvait demander la fécondation in vitro sans éliminer d'autres embryons et se faire implanter deux ou trois embryons qu'il était possible de garder ensuite, sans sélectionner davantage. Même si cette technique reste contraire à la doctrine de l'Église, est-il vrai qu'elle peut ne pas donner la mort à d'autres embryons ?
J'aimerais vraiment avoir une réponse claire pour pouvoir continuer le débat sur la question avec cette amie, qui est aujourd'hui très tentée par cette méthode?
Vous avez parfaitement raison : un couple qui s'engagerait dans un processus d'AMP avec fécondation in vitro peut parfaitement exiger que les biologistes ne fécondent qu'un ou deux ovocytes et que les deux embryons ainsi obtenus soient immédiatement réimplantés afin de ne pas créer de stocks d'embryons surnuméraires cryconservés. Cette éventualité est permise par le Code de santé publique. La gravité morale est moindre même si nous demeurons dans une manipulation de l'acte conjugal condamnée à juste titre par le Magistère qui s'appuie pour cela sur la loi naturelle et fait valoir des arguments de raison extrêmement pertinents (cf. la publication de Dignitas personae): Je vous joins deux articles qui pourront vous permettre d'approfondir le sujet.
En pratique, les choses sont plus compliquées. Les médecins font pression pour récolter un maximum d'ovocytes en hyperstimulant la femme, ce qui est par ailleurs risqué pour elle. Si celle-ci ne veut que peu d'ovocytes pour éviter la congélation d'embryons, on lui rétorquera qu'en cas d'échec, très fréquent dans ce genre de procédure (20 % à peine de succès sur 4 tentatives), il faudra la stimuler hormonalement à nouveau pour lui ponctionner un autre panel d’ovocytes. D'autre part, les biologistes, même s'ils accèdent à la demande de non congélation, préfèrent avoir une large série d’embryons pour les classer en 4 catégories. Ils éliminent les embryons de mauvais aspect (classé 4) ou proposent au couple de les « offrir» à la recherche scientifique. On oublie ainsi que la fécondation in vitro fait le lit de l'eugénisme en triant les embryons à l'aide de critères microscopiques, en attendant la mise au point d'un diagnostic préimplantatoire universel annoncé par le scientifique Jacques Testard.
Pour ma part, je ferais tout pour dissuader ce couple d'accéder à cette fécondation in vitro qui pose de redoutables problèmes de conscience dont il est concrètement difficile de s'affranchir. S'ils choisissent cependant de poursuivre leur démarche et sans cautionner leur décision, il faut à tout prix les convaincre d'éviter la création d’embryons surnuméraires. Ceci est réglementairement prévu même s’il va falloir lutter contre les pressions médicales qui ne manqueront pas de s’exercer sur eux.
Bien cordialement.
Pierre-Olivier
Arduin qui est directeur de la commission Bioéthique du diocèse de Fréjus-toulon
et également directeur des études master en bioéthique Institut Politique Léon
Harmel : fondation Lejeune et site Internet
http://www.iplh.fr
L'enseignement de l'Eglise catholique sur la Fécondation In Vitro
Lire Donum Vitae du 22/02/1987 au II, 5 et le Catéchisme de l’Eglise Catholique aux numéros 2376 et 2377.
L’Eglise enseigne que pour avoir un enfant, il faut que ce soit fait par l’acte sexuel entre un homme et une femme et pas par une technique quelle que soit cette technique comme le Fécondation In Vitro par exemple.