Fleurs dans le massif du Vercors, Isére, France

 

Le Credo du paysan

 

 

L'immensité, les cieux, les monts, la plaine, L r astre du jour qui répand sa chaleur, Les sapins verts dont la montagne est pleine Sont ton ouvrage, ô divin créateur!

Humble mortel devant l' œuvre sublime

A l' horizon quand le soleil descend

Ma faible voix s'élève de 1 r abîme Monte vers toi, vers toi Dieu tout-puissant

 

Je crois en toi, maître de la nature Semant partout la vie et la fécondité Dieu tout-puissant qui fis la créature

Je crois en ta grandeur, je crois en ta bonté!

Dans les sillons creusés par la charrue Quand vient le temps je jette à large main Le pur froment qui pousse en herbe drue L'épi bientôt va sortir de ce grain.

Et si parfois la grêle ou la tempête Sur ma moisson s'abat comme un fléau Contre le ciel loin de lever la tête

Le front courbé, j'implore le Très Haut

 

Mon dur labeur fait sortir de la terre De quoi nourrir ma femme et mes enfants Mieux qu'un palais j r adore ma chaumière A ses splendeurs je préfère mes champs

Et le dimanche au repas de famille Lorsque le soir vient tous nous réunir Entre mes fils, et ma femme et ma fille Le cœur content j'espère en l'avenir.

 

Si les horreurs d r une terrible guerre Venaient encor fondre sur le pays Sans hésiter, là-bas, vers la frontière

Je partirais de suite avec mes fils.

SI il le fallait je donnerais ma vie Pour protéger, pour venger le drapeau Et fièrement tombant pour la patrie Je redirais, aux portes du tombeau

Je crois en toi, maître de la nature Toi, dont le nom divin remplit l'immensité Dieu tout-puissant qui fis la créature Je crois, je crois en toi comme à la Liberté

 

 

Paroles : S & F. Borel. Musique : G.Goublier  1890