« Dans une culture toujours plus sensible à la communication par les signes et par l’image, le prêtre réservera une attention adéquate à tout ce qui peut rehausser la dignité et le caractère sacré de la célébration eucharistique.
Il est important, dans cette célébration, de soigner spécialement la conformité et la propreté du lieu, l’architecture de l’autel et du tabernacle (Vatican II, sacrosanctum concilium n°128) , la noblesse des vases sacrés et des ornements (n°122-124), du chant (112,114,116), de la musique (120), le silence sacré (30), etc… Tous ces éléments peuvent contribuer à une meilleure participation au Sacrifice eucharistique. »
« Il est souhaitable que les prêtres chargés de guider des communautés consacrent (…) plus d’attentions et d’honneur au Saint Sacrement de l’autel, également en dehors de la Messe, qu’à n’importe quel autre rite ou geste. »
(Directoire pour le ministère et la vie des prêtres, congrég. pour le clergé, Jeudi-saint 1994, n°49 et 50)
« Devant le Saint-Sacrement, qu’il soit dans le tabernacle ou exposé publiquement, on conservera la coutume vénérable de faire la génuflexion en signe d’adoration.
Il faut donner une âme à ce geste. Afin que le cœur s’incline avec un profond respect devant Dieu, la génuflexion ne sera faite ni d’une manière empressée ni d’une manière distraite.
Si quelque chose a été introduit en contradiction avec les dispositions ci-dessus , on doit le corriger. »
(Instruction inaestimabile donum du 3 avril 1980 ; congrég. pour les sacrements et le culte divin, n°26-27)
Dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique :
« Dans le très saint sacrement de l’Eucharistie sont contenus vraiment, réellement et substantiellement le corps et le sang, l’âme et la divinité de N.S. Jésus-Christ « (n°1374).
« Dans la liturgie de la Messe , nous exprimons notre foi en la présence réelle du Christ en fléchissant les genoux ou en nous inclinant profondément en signe d’adoration du Seigneur » (n°1378)
Après la publication de la nouvelle Présentation générale du Missel romain promulguée par le Pape Jean-Paul II le Jeudi-saint 2000, des questions ont été posées à la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements au sujet de l’agenouillement.
La Congrégation a répondu (le 7 novembre 2000, réf. Prot. n. 2372/00/L) que
-« le n°43 de l’Institutio generalis Missalis Romani n’a pas l’intention d’interdire aux fidèles de se mettre à genoux durant n’importe quelle partie de la Messe (et pas seulement pendant la Consécration) , après l’Agnus Dei et la réception de la sainte Communion. » (1)
« les nn. 160-162, 244 et autres n’entendent pas que les fidèles ne pourront plus faire de
génuflexion ou s’incliner comme signe de révérence face au Saint-Sacrement immédiatement avant qu’ils ne reçoivent la sainte Communion. » (2)
in mensuel « La Nef » n°111, déc. 2000, p.9
Du Cardinal J. RATZINGER , aujourd'hui le Pape BENOÎT XVI, sur l'agenouillement (rappel):
« Le geste du corps est en lui-même porteur d’un sens spirituel – celui de l’adoration- sans laquelle l’attitude physique resterait sans signification. L’acte spirituel, de par son essence, de par l’unité corps-âme de l’homme, doit nécessairement s’exprimer dans le corps (p.151)
Il se peut bien que l’agenouillement soit étranger à la culture moderne, pour la bonne raison que c’est une culture qui s’est éloignée de la foi. Elle ne connaît plus celui devant lequel l’agenouillement est le seul geste adéquat, le seul geste nécessaire.
Qui apprend à croire, apprend aussi à s’agenouiller, et une foi ou une liturgie qui ne connaîtrait plus l’agenouillement serait intrinsèquement malade.
Partout où il a été perdu, l’agenouillement doit être réappris afin que, par notre prière, nous restions en communion avec les apôtres et les martyrs, en communion avec le cosmos tout entier, en union avec Jésus-Christ. » (p.153)
"L'expression qu'utilise Luc pour décrire l'agenouillement des chrétiens (thei's ta gonata) est inconnue en grec ancien. Il s'agit d'une expression spécifiquement chrétienne. Il se peut bien que l'agenouillement soit étranger à la culture moderne, pour la bonne raison que cette culture s'est éloignée de la foi. Elle ne connaît plus Celui devant lequel l'agenouillement est le seul geste adéquat, le seul geste nécessaire. La foi apprend aussi à nous agenouiller. C'est pourquoi une liturgie qui ne connaîtrait plus l'agenouillement serait intrinsèquement malade. Il faut réapprendre à nous agenouiller, réintroduire l'agenouillement partout où il a disparu, afin que, par notre prière, nous restions en communion avec les apôtres et les martyrs, en communion avec le cosmos tout entier, en union avec Jésus-Christ."
L'esprit de la liturgie, éd. Ad Solem, Genève 2001, p. 153.
Abbé Christian LAFFARGUE
Nov. 2001
Cf aussi « La prière à genoux dans l’Ecriture sainte » du Père Michel SINOIR, Téqui éd. Paris 1999
Le refus par un prêtre de la sainte communion à un fidèle qui désire la recevoir à genoux a été sévèrement condamnée par la Congrégation romaine pour le Culte divin et la discipline des sacrements car "elle est un geste particulièrement expressif d'adoration tout à fait approprié pour manifester la vraie présence réelle et substantielle de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans les espèces consacrées". C'est pour elle "un abus grave sur le plan pastoral"
(bulletin officiel Notitiae de nov.-déc. 2002, n°436)