LA QUESTION DU SACERDOCE DES FEMMES

 

 CE QU’EN PENSE LE PERE FRANCIS VOLLE (C.P.C.R)

 

 

Père Volle, nous aimerions parler avec vous du prétendu sacerdoce des femmes. Vous savez mieux que qui­conque combien ce thème est à l'or­dre du jour, un peu partout dans le monde et dans l'Eglise, mais notam­ment ces temps-ci dans notre région rhodanienne qui résonne en ce sens d'un appel revendicatif relayé bruyamment par les médias (1).

Pour notre compte, en tant que fils de l'Eglise qui connaissons notre ca­téchisme (2), nous tenons tout cela pour pure fantaisie mais cherchons quels arguments décisifs présenter à ceux qui emboîtent le pas derrière les provocateurs. Quand ils disent avoir lu nos textes sans en être convaincus que leur dire en outre ?

 

Père Volle : Je crois que Jésus-Christ lui-même serait embarrassé pour vous répondre. Vous savez parfaitement que ce qui détermine notre Eglise pour un sacerdoce exclusivement masculin c'est son propre choix à lui dans celui de ses Apôtres, tous hommes (viri). Quoi de plus ? Qui au-dessus ?

Il ne sert de rien de prétendre que ce choix était dicté par le contexte histori­que, les femmes à l'époque étant écar­tées généralement de tous les postes im­portants, surtout religieux parce que, du point de vue qui nous occupe, ...c'est faux. Sauf en Israël et Jésus, bien évi­demment, a voulu se maintenir dans sa ligne «farouchement» exclusive. Tou­tes les religions environnantes païennes avaient leurs prêtresses. A Rome, Cu­mes, Delphes, Athènes, Ephèse, Tyr, Sidon... Qu'elles s'appellent vestales ou pythonisses, prophétesses, prostituées sacrées de tout poil. Il ne sert de rien non plus d'en appeler aux «diacones­ses» de l'Eglise primitive parce que leur rôle se réduisait, semble-t-il, au service des agapes et à un accompagnement de l'évêque pour le baptême des femmes. Vous me direz qu'on peut «en discuter», comme à la Télé, mais alors quels autres arguments mettre en avant sinon ceux de nos désirs et de nos modes? Dans les interventions «féministes» évoquées plus haut, vous avez vous-même parlé de «provocation». Croyez-vous que des provocateurs se laissent convaincre par des textes de catéchisme? En l'occur­rence, outre le désir de se rendre un moment célèbres dans les médias, ces dames ou ceux qui les «font marcher» jouent les troublions dans notre petit peuple de Dieu en général si peu formé. Surtout si elles sont belles et bavardes, elles ont leur chance. Ce n'est ni difficile ni glorieux de coller des étiquettes : Eglise d'un autre âge, machiste, affaire de gérontes, etc.

 

Vous croyez que nos provocatrices feraient cause commune avec le per­sonnel féminin, si sérieux apparem­ment, de la Communion anglicane ou les femmes pasteurs de la Réforme ?

 

Père Volle : Cause commune dans les intentions, je n'ai pas à en juger, mais dans les effets, sûrement oui. Voyez donc tous ces pans de christianisme qui glissent en ce moment de leur côté si on s'en tient aux critiques de nos insti­tutions, à la diffusion de leur esprit de libre examen, à un abandon de la vie sacramentelle qui nous est propre. Et il y a pire...

 

Quoi donc ?

 

Père Volle : Un attrait artificiel, par le biais du battage médiatique, qu'on di­rait fait tout exprès pour orienter ces dames vers des rôles qui ne sont pas les leurs, les détournant ainsi de celui qui de soi leur est primordial, la maternité. Voyez comme on les conditionne dès le jeune âge, au point de ne plus guère trouver de fillettes jouant à la poupée! Et qu'on rend odieuses, à grande échelle, familles nombreuses et grosses­ses! Ainsi ne suffiraient plus, pour les empêcher d'être d'abord dans leur foyer, les métiers brillants dans les of­ficines politiques, les terrains militai­res, les chantiers, que sais-je..., on y ajouterait maintenant l'auréole du sa­cerdoce, et de l'autel ? Quelle diversion satanique au détriment de l'orientation du Créateur concernant les femmes en général ! ­

Dites encore, qu'est-ce qu'elles souhai­tent faire au juste dans le sanctuaire nos «prêtresses» ? Célébrer la Messe, se sa­crifier, servir? ou bien commander, pavaner ? Faudrait tout de même savoir si c'est l'amour de Jésus Christ qui meut tout ce monde, commanditaires et exé­cutants, ou bien la vanité et jusqu'à la frénésie qui s'empare parfois du beau sexe !

 

Vous êtes sévère, Père Volle !

 

Père Volle : Mais vous êtes d'accord, j'en suis sûr! Au début, vous me de­mandiez des arguments sinon pour ra­mener à la raison des fantaisistes ou des énergumènes, au mieux pour en écarter les naïfs? Eh bien, il n'yen a pas d'arguments qui emporteraient le morceau simplement par un appel soit à l'intelli­gence, soit à la piété, soit à la foi.

Au moins pour commencer, il serait peut- être plus exploitable d'évoquer le ridicule ou le tendancieux de certaines situations.

 

Ainsi :

 

- Une jeune et jolie femme au confes­sionnal.

- Une autre vieille et l’aide à l'autel.

- Des malaises proprement féminins en cours de cérémonie.

- Des secrets mal gardés du fait d'in­discrétions « spécifiques ».

- La situation d'un «mari mai marié», d'une prêtresse virago, etc.

Ce ne sont pas-là des arguments mais des prises de conscience. Pistes émoti­ves induisant réflexion.

 

D'accord, mais on ne peut faire mous­ser en public ces perspectives sans se rendre odieux soi-même !

 

Père VoIle : Eh bien, structurez-en au moins votre propre tête. Vous aurez de plus compris qu'on ne saurait parler de célibat dans le monde « sacerdotal » en­visagé. Vos « prêtresses » de départ... et autres, sont mariées que je sache, ... si­non divorcées... ou concubines...

 

On s'instruit de tout ce que vous nous dites, et on tâchera de le monnayer avec à propos ; merci ! Au revoir !

 

Père VoIle : Au revoir !

 

Ah, j'oubliais ! Nous avons parlé des « diversions tactiques » II y a celles des bateleurs de foire, des pickpockets, des arracheurs de dents. Plus astucieuse encore, il y a celle de la perdrix en train de couver ses oeufs. Surprise par un promeneur ou un chasseur, elle se pré­cipite quasiment entre ses jambes, à portée de main, facile apparemment à attraper, d'autant qu'elle parait boiter. Pourtant elle arrive à se défiler, entraî­nant derrière elle jusqu'à l'éloigner suf­fisamment de son nid, le gros nigaud qui la voyait déjà dans son assiette !

Si l'histoire vous agrée, transposez ! Femmes sur les autels plutôt qu'à l'autel !

 

(1) «Geneviève Beney était lasse d'atten­dre. Bien décidée à devenir prêtre pour l'Eglise catholique, l'unique solution con­sistait donc à transformer ses rêves en réa­lité, cette femme de 56 ans s'apprête à transgresser les lois canoniques et la pro­fession de foi catholique le 2 juillet 2005.

Sur un bateau naviguant sur la Saône et le Rhône, aux alentours de Lyon, elle sera ordonnée «prêtre de l'Eglise catholique» par deux consœurs. Ces dernières, une Allemande et une Autrichienne, avaient été «ordonnées» en 2002 par l'évêque schismatique argentin Romulo Antonio Braschi, puis consacrées à l'épiscopat deux ans plus tard...» (Le Figaro, 27 mai 2005, p. Il)

 

(2) « Seul un homme (vir) baptisé reçoit validement l'ordination sacrée. Jésus a choisi des hommes (viri) pour former le collège des douze Apôtres, et les apôtres ont fait de même lorsqu'ils ont choisi les collaborateurs qui leur succéderaient dans leur tâche. Le collège des évêques, avec qui les prêtres sont unis dans le sacerdoce, rend présent et actualise jusqu'au retour du Christ le collège des douze. L'Eglise se reconnaît liée par ce choix du Seigneur lui-même. C'est pourquoi l'ordination des femmes n'est pas possible. (C.E.C- N° 1577).