Communiqué du Saint-siège aux propos tenus par le pape
sur le préservatif
La
Salle-de-Presse du Saint-Siège a diffusé hier soir le communiqué suivant relatif
aux réactions suscitées par ce qu'a dit le Pape à propos du SIDA :
"Le P.Federico Lombardi précise qu'il a simplement rappelé la position de l'Eglise
et ses principes de lutte contre ce fléau :
- d'abord par l'éducation à la responsabilité sexuelle des personnes, et la réaffirmation du rôle essentiel du mariage et de la famille ;
- ensuite par la recherche médicale et l'application de traitements efficaces qui soient à disposition du plus grand nombre possible de malades, par le biais de vastes initiatives et d'institutions médicales appropriées ;
- enfin par une assistance pratique et morale des victimes du SIDA, qui comme toutes les personnes qui souffrent sont chers à l'Eglise.
Ce sont les lignes sur lesquelles l'Eglise concentre ses efforts, qui ne considère pas qu'une plus ample diffusion du préservatif soit une solution meilleure, c'est-à-dire prévoyante et efficace pour enrayer la maladie et protéger la vie humaine.
Ce 19 mars 2009
en la fête de St Joseph
Saint patron du Pape Benoît XVI
(Joseph Ratzinger)
Interview du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, le 18 mars 2009.
Vous présidez personnellement le Comité national de lutte contre le sida. Pourquoi ?
C’est un engagement moral quand on est responsable d’une communauté de 12 millions de personnes. En Afrique de l’Ouest, le sida menace la vie de millions d’hommes et de femmes. Son impact sur la société est considérable. Le chef de l’Etat doit être à l’avant-garde. Le Burkina a développé un cadre stratégique classique avec les éléments clés de la lutte contre le sida : la prévention, le suivi épidémiologique, et la prise en charge des malades. Nous commençons à enregistrer des résultats - le taux de prévalence est passé de 7% en 1997 à 4% en 2003. [...]
Face aux organismes internationaux, il faut savoir résister. On peut nous conseiller, mais pas faire à notre place. [...] Les Européens n’éprouvent pas le danger du sida de la même manière que nous. Pour les Burkinabés, le danger est immédiat. La pandémie est une réalité visible, elle frappe votre famille, vos amis les plus proches. En Europe, vous avez peut-être le loisir de faire des thèses pour ou contre la morale. Au Burkina, nous n’avons pas le temps. [...]
Il y a souvent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le terrain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quotidien. Le débat sur le préservatif, tel que vous le présentez, ne nous concerne pas. Les Français aiment la polémique, c’est leur côté gaulois ! Certains critiquent la position de l’Eglise en prétendant défendre les Africains. Soit. Mais la plupart n’ont jamais mis les pieds chez nous ! Je leur conseille de venir faire un séjour au Burkina. Chez nous, l’imam, le prêtre et le chef coutumier travaillent de concert : tous ont l’ambition d’affronter le même mal. Se focaliser sur le préservatif, c’est passer à côté du problème du sida. [...]
Beaucoup de gens ignorent le travail de l’Eglise en Afrique. En France, l’intelligentsia ne comprend pas cette proximité avec les responsables catholiques. Chez nous, l’Eglise est d’abord synonyme d’écoles et de dispensaires. Le débat sur le sida n’est pas théorique, il est pratique. L’Eglise apporte sa contribution. Si l’abstinence est un moyen de prévention, nous n’allons pas nous en priver ! [...]
L’Eglise n’a pas le monopole de l’abstinence ! En tant que chef de l’Etat, j’ai pris des engagements dans ce sens depuis 2002 dans le cadre de la campagne "C’est ma vie". L’objectif était de mettre les gens devant leurs responsabilités. Parmi les engagements proposés, certains faisaient directement appel à l’abstinence : "J’ai décidé de m’abstenir de tout rapport sexuel quand mon mari (ma femme) est absent(e)", et "J’ai décidé de m’abstenir de toute relation sexuelle jusqu’au mariage"."
MJ