LA PARABOLE DU MONTAGNARD
Réfléchissons sur la parabole du montagnard qui nous aidera à comprendre comment mener notre vie : nous devons mener notre vie comme nous nous conduisons en montagne.
La montagne, comme toute vie humaine, ne s’improvise pas. Avant de se lancer dans la montage, on ne peut pas le faire sur un coup de tête ou sur une envie. Il faut s’asseoir et réfléchir à ce que l’on veut faire :
Quel sommet voulons nous attendre ? Par quel parcours ? Suis-je capable de le faire ? Avons-nous le matériel nécessaire pour le faire ? Le temps le permet-il ? Avons-nous demandé le conseil de quelqu’un qui connaît la montagne et en a déjà fait l’expérience ? Si nous ne prenons pas le temps nécessaire pour réfléchir à toutes ses questions, alors cela ne se passera pas bien et nous irons au devant de catastrophes qui peuvent être fatale pour notre vie. Rien ne s’improvise ; Tout se prépare à l’avance avec réflexion et discernement et ne se fait pas en fonction de nos passions, envies et désirs.
Le sommet de la montagne à atteindre représente le but de notre vie. Pour le montagnard, son but sera d’atteindre le sommet de la montagne. Pour un être humain le but de la vie sera d’Aimer Dieu en étant là où Il le veut : pour cela, il faut réfléchir pour savoir si on doit se donner à Dieu dans la vie sacerdotale ou religieuse ou se marier avec telle ou telle personne. Ne jamais rien faire sur le coup de la passion car cela ne mène qu’a des catastrophes. C’est pourquoi, avant de se lancer dans la conquête de l’autre que j’aime, je dois me poser les questions fondamentales seul et avec l’aide de mon Père spirituel ou du curé de ma paroisse si je n’ai pas de père spirituel. Je dois aussi demander à Dieu de m’éclairer par la prière. C’est ce que fait le montagnard en lisant une carte, vérifiant son matériel, prenant la météo et ensuite demandant conseil à ceux qui sont expérimenté. Si le montagnard se rend compte qu’il doit faire un peu d’escalade et qu’il ne sait pas en faire, alors il doit renoncer à escalader cette montagne, même si cette montagne lui paraît la seule qu’il doit absolument escalader. Si la météo n’est pas bonne, le montagnard doit absolument renoncer à cette escalade même s'il veut absolument faire cette escalade le jour où il le désire. Si le montagnard respecte ces quelques règles élémentaires de consignes, alors tout se passera bien.
Si dans notre vie nous respectons l’autre en agissant uniquement avec ce que nous dit notre conscience, alors nous éviterons de commettre des blessures durables et parfois humainement irréparable (sauf avec Dieu dans la confession) qui proviennent du fait que nous n’avons pas pris le temps de nous poser toutes les questions fondamentales et que nous avons agit par passion. Si nous nous rendons compte que nous avons tel ou tel défaut qui nous empêche de faire ce que nous voulons (par exemple si nous ne pouvons pas faire d’études nous ne pourrons jamais être prêtre ; si nous nous énervons quand nous sommes avec d’autre nous ne pourrons jamais vivre en communauté donc nous ne pourrons pas être religieux ; si nous sommes des « vieux garçons » et que nous ne pouvons pas faire de concession lorsque nous vivions avec quelqu’un d’autre alors le mariage semble impossible etc.).
Pour choisir là où Dieu nous veut, il faut voir nos désirs et ce que nous avons dans notre coeur, puis nos compétences et demander à Dieu d’éclairer notre conscience et celle de celui ou de ceux qui doivent nous aider dans le discernement et cela par la prière : l’essentiel est de faire la volonté de Dieu en étant là où Dieu nous veut en y mettant chaque jour davantage d’Amour. Sainte Thérèse de l’Enfant affirme que chaque minute non vécut dans l’Amour est une perte de temps.
Il y a une deuxième partie dans la parabole du montagnard comme dans toute vie humaine. Le montagnard, après avoir pris la décision d’escalader la montagne, doit encore réfléchir à une chose : « Comment vais-je escalader cette montagne ? ; Vais-je monter tout droit ou vais-je suivre le petit sentier qui serpente le long de cette montagne ? ». En général, le vrai montagnard prendra le petit sentier qui serpente le long de la montagne. Dans un premier temps cette solution semblera plus longue que de monter tout droit. Mais très vite on se rendra compte que c’est la meilleure solution. Si on monte tout droit dans un premier temps on dépassera tout le monde, mais vite on s’essoufflera et on ne pourra plus avancer. C’est ce qui se passe dans la vie humaine.
Si nous agissons avec l’expression suivante : « Ce que je veux ou désire, je le veux de suite et je prends n’importe quel moyen pour arriver à mes fins » alors on sera comme le montagnard qui monte tout droit et qui se fatigue très vite et ne peut plus avancer.
Si, au contraire, on prend le petit sentier (l’humilité et la Vierge Marie) c’est à dire réfléchir avec son intelligence, prier et une fois qu’une décision est prise respecter l’autre alors on arrivera sans danger à le conquérir en faisant la volonté de Dieu sans laisser de blessures parfois indélébiles. Demandons à la Très Sainte Vierge Marie, notre Mère à tous, la grâce de savoir toujours choisir l’humilité, elle qui a su si bien le faire durant toute sa vie terrestre.
Que Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous aide à savoir aimer l’autre à la manière d’un petit enfant : Le psaume 131 nous le dit bien : « Mon Dieu, je n’ai pas le coeur fier, ni le regard hautain. Je n’ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent. Non, je tiens mon âme en paix et silence ; Comme un petit enfant contre sa mère, comme un petit enfant, telle est mon âme en moi. Mets ton espoir, Israël, en Dieu dès maintenant et à jamais ».
La joie du montagnard sera d’avoir atteint le sommet de la montagne sans accidents ; La joie de tout être humain sera d’avoir fondé sa vie non pas sur le sable mais sur le roc (le Christ) là où Dieu nous veut par Amour pour Lui selon l’expression de Mère Térésa même si cela est dur et impose des sacrifices. Mais la véritable joie est plus forte que tous les sacrifices et toutes les douleurs que nous subissons. Pensons à une mère qui met au monde son enfant : La joie de voir son enfant vivant est plus forte que toutes les souffrances qu’elle subit lors de l’accouchement.
Nous devons donc rechercher cette joie, ce bonheur pour orienter notre vie fondée sur le Christ et être avec Lui comme le sarment est fondé sur la vigne en acceptant la taille que Dieu nous imposera par Amour en vue de notre sanctification. La bienheureuse Elisabeth de la Trinité le dit bien : « Acceptons chaque épreuve, chaque souffrance comme une preuve d’Amour du bon Dieu pour nous aider à s’unir à lui ».
Auteur : François LUGAN
Copyright : Association Apostolat Sainte Thérèse.