LA COMMUNION DANS LA MAIN

OU SUR LA LANGUE

par François Lugan

 

 

Mère Teresa de Calcutta a dit le 23 mars 1989 : « la chose la plus horrible dans notre monde d’aujourd’hui, c’est la communion dans la main ».  Afin d’expliquer le pourquoi de cette citation, qui peut choquer certaines personnes, il faut savoir deux choses :

 

Tout d’abord cette citation résume bien l’esprit du synode sur l’Eucharistie quand on lit les différents documents préparatoire au synode et en particulier l’Instrumentum Laboris rédigé le 7 juillet 2005 par le Saint Siége, après consultation des quelque 4700 évêques, qui est l’instrument de travail de base du synode et à pour titre : « l’Eucharistie : source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise ».

 

Ensuite le pape Jean-Paul II a été interrogé par Mgr J.R. Laise :

Question de l'Evêque : "Saint Père, que pensez-vous de la communion dans la main ?" et le Pape Jean-Paul II répondit : " Une lettre apostolique à été écrite,  qui prévoît que, pour cela, il faut une autorisation spéciale valide. Mais je vous dis que je ne suis pas en faveur de cette pratique, et que je ne la recommande pas non plus. Cette autorisation a été accordée en raison de l'insistance particulière de certains évêques diocésains".

 

L’instruction Redemptionis Sacramentum de 2004, est très instructive sur la manière de recevoir la communion. Le numéro 92 dit : «  Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte commu­nion dans la bouche. Si un communiant désire recevoir le Sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie. Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l'hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s'éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S'il y a un risque de profana­tion, la sainte Communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles  ». Le numéro 93 affirme : « II faut maintenir l'usage du plateau pour la Communion des fidèles, afin d'évi­ter que la sainte hostie, ou quelque frag­ment, ne tombe à terre. Le numéro 94 nous dit : «  Il n'est pas permis aux fidèles de « prendre eux-mêmes la sainte hostie ou le saint calice, encore moins de se les trans­mettre de main en main ». De plus, à ce sujet, il faut faire cesser l'abus suivant : pendant la Messe de leur mariage, il arrive que les époux se donnent réciproquement la sainte Communion ». Et pour terminer, citons le numéros 104 : « Il n’est pas permis à celui qui reçois la communion de tremper lui-même l’hostie dans le calice, ni de recevoir dans la main l’hostie qui a été trempée dans le Sang du Christ… » Pour savoir comment recevoir l’hostie trempée dans le Sang du Christ, il faut lire ce que dit la fin du numéro 103 : « … il faut administrer la communion par intinction. Toutefois, dans ce dernier cas, il utiliser des hosties, qui ne doivent être ni trop mince ni trop petites, et celui qui communie doit recevoir le Sacrement de la part du prêtre uniquement dans la bouche ».

 

Enfin, il faut savoir que si le prêtre fait le lavabo c’est pour se purifier les mains. Donc seul le prêtre peut toucher avec ses mains l’hostie consacrée, le Corps du Christ. Il y a une exception pour les prêtres concélébrants, les diacres et ceux qui sont institué acolytes. Le missel romain de 2003 dit : «  L´acolyte est institué pour servir à l´autel et pour aider le prêtre et le diacre. C´est à lui principalement qu´il revient de préparer l´autel et les vases sacrés, et de distribuer aux fidèles l´Eucharistie dont il est le ministre extraordinaire si cela est nécessaire ». Mais ce qui compte, c’est l’esprit avec lequel nous faisons les choses… C’est pourquoi, au numéro 90 de l’instruction Redemptionis Sacramentum de 2004 il est dit que si nous communions debout, nous devons effectuer un geste de respect avant de communier, geste que la conférence des évêques aura décidé.

A la suite du Concile Vatican II, un prêtre qui célèbre tous les jours la messe à des religieuses est confronté à un problème. En effet, les religieuses lui disent leur désir de communier dans la main. Interrogé par ce prêtre sur cette question, Marthe Robin lui dit de continuer comme avant et de ne rien changer.

Que la très sainte Vierge Marie, la femme eucharistique, nous aide a trouver la manière la plus digne et respectueuse de recevoir la communion en sachant que le geste extérieur est là pour nous aider à mieux recevoir dignement le Corps du Christ et à mieux intérioriser ce que nous recevons. Et pour terminer, nous pouvons méditer sur les mains du prêtre :

 

Oh bienheureuses mains entre toutes bénies !

 

Oh charnel ostensoir où rayonne l'hostie !

 

Crèche tremblante et chaude où renaît le Seigneur !

 

Mains qui n'enviez rien aux mains de Notre-Dame,

Car vous portez l'Enfant aussi bien qu'à l'étable,

Vous êtes le linceul et vous êtes le lange,

Et vous êtes la croix où s'étend la Victime.

Le glaive qui l'immole en même temps vous transperce,

Et le sang du Sauveur vous coule entre les doigts ;

Et vous offrez le Fils en holocauste au Père.

 

Oh fragiles mains d'hommes qui ne vous brisez pas

Quand votre chair étreint l'unique Trinité...

Vous aussi qui savez l'appel de la souffrance,

Car ce n'est pas en vain qu'on soutient chaque jour

Un Homme crucifié. L’heure arrive où ses plaies

Vous stigmatisent, ô mains, d'un invisible signe ...

C'est vous les mains choisies. C'est vous les mains élues

Qui levez au plus haut l'ivresse du calice...

Comme les mains du Christ multipliées sur terre.

 

Oh bienheureuses mains entre toutes bénies !

 

Peut importe de qui sont ses paroles sur les mains du prêtre. L‘essentiel est que ce texte nous aide à comprendre que les mains du prêtre sont sacrées et que seul le prêtre peut toucher l’hostie consacrée, le corps du Christ.

 

Pour approfondir, nous pouvons lire le livre de Mgr Laise intitulé « la communion dans la main » (voir explication de ce livre dans la liste de livres en fin de ce livre).

 

Il est possible de lire ce que dit le pape Benoît XVI dans l’exhortation post synodale Sacramentum Caritatis à propos de la distribution et de la réception de la communion au numéro 50 même si cela ne concerne pas directement le thème de cette fiche.