Livres pour se former en liturgie

(cette liste n’est pas exhaustive et il faut privilégier comme première formation

les textes donnés par le Magistère de l’Eglise catholique).

Si vous connaissez des livres intéressants en liturgie, n'hésitez pas a le signaler a François Lugan par mail (f.lugan@wanadoo.fr). Mais François Lugan se réserve le droit d"ajouter ou de ne pas ajouter les livres que vous lui signalerez. Si vous signalez un livre, merci de bien vouloir faire un rapide résumé du contenu du livre qui donne envie aux lecteurs de cette fiche de lire le livre.

 

         * Initiation à la liturgie, par le père Michel Gitton

 

            * L’esprit de la liturgie, par le cardinal Ratzinger

 

            * Accueillir et célébrer l’Eucharistie dans l’esprit de Vatican II, par Denis Crouan

 

            * Le ciel sur la terre, essai sur la liturgie, par l'abbé Claude Barthe

 

* Histoire et avenir de la liturgie, par Denis Crouan

 

* Histoire du missel romain, par Denis Crouan

 

* La messe en latin et en grégorien, par Denis Crouan

 

            * Introduction  à la messe de Paul VI, par Denis Crouan

 

            * Dictionnaire de liturgie, par dom Robert le Gall

 

            * Retrouver le mystère, plaidoyer pour les rites et la liturgie par Jean Duchesne

 

            * La liturgie selon Vatican II, par Geneviève Esquier

 

            * La messe romaine et le peuple de Dieu dans l’histoire, par Guy-Marie Oury

 

            * Le chant des psaumes, par un moine bénédictin

 

            * Une histoire de la messe, par un moine de Fontgombault

 

            * L’Eglise en prière, par A.G Martimort

 

            * Un chant nouveau…, par le Cardinal Ratzinger

 

         * La liturgie et la mission, par le cardinal Ratzinger

 

         * L’esprit de la liturgie, par le cardinal Ratzinger

 

            * Enquête sur l’esprit de la liturgie, dirigée par de Philippe Maxence

 

            * La communion dans la main, Mgr Laise

 

            * Histoire de la messe par François Amiot

 

            * Latin or not latin ; comment dire la messe,tel est le titre d'un opuscule par Guillaume Tabard

 

            * Célébrer la Sainte Eucharistie par le Cardinal Francis Arinze

 

 * Celebrating the Holy Eucharist par le Cardinal Francis Arinze

 

* Benoît XVI et la paix liturgique par Christophe Geffroy

 

            * Dominus est par Mgr Schneider

 

            * Quelle musique sacrée pour aujourd’hui ? par Mgr Miserach-Grau

 

            * La liturgie au risque de la modernité par P. Jonathan Robinson

 

            * Cérémonial de la sainte messe à l'usage ordinaire des paroisses par André Philippe et M.Mutuel

 

* Le catéchisme de l’Eglise catholique abrégé et le catéchisme de l’Eglise catholique ainsi que celui des évêques de France

 

 

Initiation à la liturgie, par le père Michel Gitton : Livre à avoir dans sa  bibliothèque et à avoir lu, médité et souligné si nous sommes intéressé par la liturgie où faisons partie d’équipes liturgiques.

Le Père Michel GITTON, Recteur de la Basilique Saint-Quiriace de Provins (Seine-et-Marne) nous livre une étude de 140 pages préfacée par le Cardinal Ratzinger : "Initiation à la liturgie romaine" (éditions Ad Solem, Genève, Ch.)

    Cet ouvrage mérite d'être connu et diffusé le plus largement possible, non seulement auprès des "simples fidèles", mais aussi - surtout, devrions-nous dire - auprès des prêtres, des séminaristes et des membres d'équipes liturgiques dont la formation, on le reconnaît aujourd'hui, a souvent été incomplète ou défaillante.

Dans une brève introduction, l'Auteur précise ce qu'on entend par "liturgie romaine". Puis il explique pourquoi la liturgie doit être "codifiée": "Pour nous, cette codification n'est pas seulement indicative, elle est normative, dans certaines limites (que les textes précisent eux-mêmes). Essayer de les comprendre et de s'y plier n'est pas un esclavage mais le commencement de la liberté, puisqu'en sortant de nous-mêmes, de nos goûts et de nos habitudes, pour rejoindre un donné (d'ailleurs plein de nuances et de possibilités), nous retrouvons notre dignité filiale faite d'obéissance et de responsabilité." (p. 12).

Le premier chapitre énonce "quatre principes pour vivre la liturgie romaine": le principe d'objectivité ("la liturgie n'est pas l'expression gestuelle et chantante d'un groupe ou d'une communauté (...). C'est pourquoi elle ne vaut pas d'abord par l'intensité subjective du lien qu'elle crée entre les participant, ni par le sentiment de ferveur qu'elle provoque, mais par le don qu'elle établit à notre profit, avant toute sensibilité: le Christ au milieu de nous, l'espérance de la gloire" (p.15).) Le principe de distinction qui justifie l'utilisation de choses sacrées pour servir le Seigneur: autel, calice, vêtements liturgiques spécifiques... etc. Le principe de nécessité : "la liturgie ne vit pas d'arbitraire. Si chaque dimanche, à chaque fête, les symboles liturgiques doivent être improvisés au gré du célébrant ou de l'équipe liturgique, si les objets, le cadre sont remaniés sans cesse au nom de principes abstraits, la piété liturgique disparaîtra. Celle-ci a besoin de s'appuyer sur un donné cohérent (...). La nouveauté viendra non d'un prurit d'innovation, mais du souhait de faire de mieux en mieux ce qui nous est proposé... "(p. 19). Le principe de discrétion qui doit conduire à renoncer à tout exposer, à tout expliquer... Mettre certaines choses à distance, c'est appeler à une communion à distance avec ce qui se célèbre pour éviter que l'association de tous à tout ne finisse par engendrer l'ennui. (p. 20). "Derrière tous les signes liturgiques, qui sont la face visible du mystère du Christ, s'impose donc la nécessité de la discrétion, de la retenue, là où le monde moderne exhibe les choses et les êtres comme immédiatement consommables." (p. 23).

Le deuxième chapitre aborde les moyens mis en oeuvres par la liturgie. D'abord l'usage du corps avec ses cinq sens: l'ouïe, avec le rappel qu'en liturgie, la musique n'est jamais là pour elle-même mais pour être l'écrin - parfois somptueux - d'une parole proférée (p. 25), et que le silence doit retrouver toute sa place dans les célébrations actuelles; la vue, qui implique que soient soignés les espaces liturgiques ainsi que les vêtements et les évolutions du clergé (p. 27); l'odorat, qui permet, en sentant l'odeur d'encens qui imprègne les murs d'une église, de faire comprendre que le lieu sacré est un parvis du ciel; le goût, qui est appelé à jouer son rôle - mais si c'est avec discrétion - au moment de la communion; le toucher qui est utilisé au moment où nous faisons certains gestes prévus par les rites (p. 28). L'Auteur détaille ensuite les positions que nous prenons au cours de la liturgie, et il en explique le sens et l'utilité (pp. 29-36).

Un nouveau passage est consacré à l'usage du temps, rappelant que notre liturgie joue avec le temps qui passe. Le P. Gitton détaille alors le "temps chrétien": la journée, ponctuée par les offices (Laudes, Tierces, Sextes, Nones, Vêpres, Complies) et par l'Angelus appelant à la prière trois fois par jour; la semaine, ponctuée de fêtes (mémoires, fêtes, solennités...) et dont les jours dits "ordinaires" sont comme réservés à rappeler un aspect particulier de la vie du Seigneur (pp.42-50); et enfin les cycles: Avent, Noël, Carême, Pâques, Temps ordinaire... etc. (pp. 50-59).

Le chapitre trois aborde la question de l'usage des textes: ceux tirés de l'Ecriture, et ceux qui sont des compositions non bibliques. L'Auteur nous introduit tour à tour dans les chants de l'Ordinaire de la messe (Kyriale), dans les Hymnes, les Processionnaux, les Chorals, les Motets, les Antiennes mariales... Le texte des prières eucharistiques est étudié plus en détail, de même que la place des textes bibliques au cours de la Messe (textes et pièces du "propre" y compris).

Le quatrième chapitre nous donne de découvrir le calendrier latin: les cycles et les fêtes sont expliqués (pp. 91-120) pour que soit redécouvert le sens essentiel de ce que l'Eglise entend célébrer tout au long de l'année.

Le chapitre cinq rappelle les accents mis sur la liturgie par Vatican II. Le P. Gitton montre que, contrairement à ce qu'on a pu croire ou voulu faire croire, le Concile n'a supprimé ni l'obligation de suivre les rites donnés par l'Eglise, ni la dignité, ni l'obligation de recevoir la communion avec respect, ni l'usage du latin... (pp. 121-122). Mais qu'a voulu Vatican II ? L'Auteur distingue l'ancienne liturgie romaine faite de juxtapositions et d'accumulations (autrefois, on ajoutait des rites sans supprimer d'autres rites tombés en désuétude, et l'on "comprimait" la liturgie pour que tout puisse être fait - le célébrant devant même changer de tenue au cours d'une seule et même célébration -) de la nouvelle liturgie faite plutôt d'intégration de chaque élément à la juste place. "La prière publique de l'Eglise (...) n'est pas d'abord une affaire quantitative, mais suppose la rigueur d'un certain contenu, fidèlement et régulièrement offert au Père des cieux", nous rappelle fort justement le P. Gitton en se référant à la Constitution Sacrosanctum Concilium (pp. 126-127).

Le chapitre sixième, en quelques page, rappelle quelles ont été les principales sources de la liturgie romaine, une façon de célébrer qui s'est précisée et organisée de façon harmonieuse tout au long des siècles.

Dans sa conclusion, le P. Gitton évoque les problèmes auxquels ont été confrontés la liturgie, spécialement en France et depuis le Concile. Pour rétablir l'équilibre, il lance aux évêques : "On peut souhaiter que les conférences épiscopales retrouvent la fonction principale qui est la leur et qui est la régulation de la liturgie dans les limites fixées par le Saint-Siège, si bien que peu à peu les abus soient réformés et les formules les plus valables promues. (...) Puisque les données du missel de Paul VI et d'autres livres liturgiques sont souvent méconnues, en vertu d'habitudes prises, allant le plus souvent dans le sens d'une simplification ou d'un choix unilatéral au milieu des multiples possibilités, il faudra, pour pouvoir avancer, élucider les options implicites sur lesquelles reposent certaines exclusives (effacement des ministres intermédiaires, disparition des marques de solannisation, refus des formules établies...) et y répondre." (pp.139-140).

"Celui qui lit et étudie l' "initiation" [du Père Gitton] se retrouve facilement dans la réalisation de la liturgie romaine", écrit le Cardinal Ratzinger dans la préface. Suivons le conseil de celui qui est devenu le Pasteur suprême de l'Eglise et penchons-nous sur cette étude : nous ne perdrons pas notre temps !

 

L’ESPRIT DE LA LITURGIE, par le cardinal Ratzinger, Ad Solem

Considérée autrefois comme un ensemble de formules à respecter scrupuleusement, la liturgie a été progressivement replacée par le Mouvement liturgique, entre 1920 et 1963, dans le cadre plus vaste de la célébration du Mystère pascal - Passion, Mort et Résurrection du Christ, qui englobe non seulement l'individu mais toute l'Eglise, toute la société, tout l'univers, dans le grand mouvement qui fait passer les hommes et le monde de la mort à la Vie dans le Mystère de Pâques. Ce "recentrement" de toute chose dans le Christ est la marque propre du renouveau liturgique voulu par le Concile. Tout au long des chapitres de ce livre, le CARDINAL RATZINGER aborde les différents aspects de cette christologie liturgique: disposition de l'autel, orientation de la célébration, place de la Croix, gestes, participation des fidèles, langues, chants, rites etc. A cette aune, il mesure aussi les déviations liturgiques, théoriques et pratiques, qui ont contribué à réduire la célébration des Mystères sacrés à une "autocélébration" de l'assemblée liturgique. L'ESPRIT DE LA LITURGIE est une « somme » de théologie liturgique. C'est aussi un livre-programme. Intentionnellement, le CARDINAL RATZINGER a donné à son livre le même titre que celui de Romano Guardini, qui en 1918 lança le Mouvement liturgique, dans l'espoir que L'ESPRIT DE LA LITURGIE donne naissance à un mouvement qui corrige les insuffisances de la réforme de la liturgie catholique.

 

Accueillir et célébrer l’Eucharistie dans l’esprit de Vatican II, par Denis Crouan, Téqui

A la demande d'offrir un signe pour croire, Jésus-Christ se propose à la foule comme le Pain véritable qui descend du ciel pour rassasier l'homme et donner la vie au monde. Or, de nos jours, des hommes qui pourtant ont tant besoin de ce Pain pour avoir la vie, négligent le commandement dominical et ne donnent, dans bien des cas, aucune importance particulière à la participation à la Messe. Au fond, ils ne savent plus vraiment ce qu'est le Sacrifice et le Banquet eucharistique qui unit les fidèles en Église autour de l'unique autel du Seigneur. On assiste désormais à un déclin de la pratique de la foi, de la participation à la Messe, surtout parmi les jeunes, et l'on remarque une diminution de la participation à la célébration du Dies Domini, le dimanche et les jours prescrits, à cause d'une connaissance insuffisante du contenu et du sens du Mystère Eucharistique.

Les documents de l'Église éclairant le Mystère eucharistique demeurent très peu connus - en particulier ceux du Concile Vatican Il, les grandes Encycliques sur l'Eucharistie, y compris Ecclesia de Eucharistia, la lettre Apostolique Mane nobiscum Domine - et trop rarement appliqués. A la suite de Jean-Paul II, le pape Benoît XVI invite les chrétiens à retrouver avec empressement le sens de la liturgie actuelle : une liturgie capable de signifier et de laisser parler le Mystère célébré à travers ses rites et ses formules ; le pape nous rappelle que dans la célébration liturgique, que l'homme n'est pas invité se regarder lui-même, mais à contempler Dieu.

Le présent ouvrage s'inscrit dans ce désir de faire redécouvrir aux fidèles d'aujourd'hui que la célébration de l'Eucharistie - la Messe - obéit à des normes liturgiques qui, une fois présentées, expliquées et humblement respectées, transforment toute participation à la Messe en contemplation réconfortante de la Présence divine. 

 

Le ciel sur la terre, essai sur l’essence de la liturgie par l’Abbé Claude Barthe, François Xavier de Guibert

L'auteur exprime l'incompréhension de nombreux catholiques et même non-catholiques devant ce qu'est devenue la liturgie romaine en comparaison de ce que sont restées les liturgies orientales.

La prière officielle de l'Eglise structure l'être chrétien, chair et âme, dans sa relation à Dieu. Ce qui a été blessé en profondeur depuis trente ans, c'est l'essence de la liturgie telle que l'exprime l'Apocalypse : le culte chrétien conçu comme descente du ciel sur la terre, et appelé à christifier toutes les réalités terrestres.

En effet, la lente " sortie du sacré " opérée par la civilisation occidentale depuis la fin du XVIIe siècle s'est achevée en liturgie par une profanation, c'est à dire par une introduction massive en elle d'esprit profane.

Le plus original de cet essai est l'importance qu'il accorde au sens allégorique ou sens spirituel de la liturgie, qui va de pair avec le sens spirituel de l'Ecriture, dont on est en train de retrouver aujourd'hui toute l'importance.

Une contribution intelligente et limpide à un débat qui oppose nombre de catholiques.

 

Histoire et avenir de la liturgie, par Denis Crouan, Téqui

Denis Crouan, docteur en théologie catholique, professeur de Lettres et d'Histoire à Colmar, organiste et maître de chœur, spécialiste en chant grégorien, est l'auteur de nombreux ouvrages sur la liturgie. Ses publications font aujourd'hui autorité.

La délicate question de la liturgie après Vatican II. C'est en ardant et fidèle défenseur de la réforme conciliaire que Denis Crouan répond aux questions soulevées par la confusion et l'ignorance qui règne dans la célébration de la liturgie romaine. L’Espérance de l'auteur n'est autre que la fidélité  à la splendeur liturgique exposée par le Concile.

 

Histoire du missel romain, par Denis Crouan, Téqui

Naissance, évolution et détermination des livres liturgiques, des origines jusqu'aux dernières réformes conciliaires. Un exposé bien documenté, clair et accessible à tous par un auteur dont le combat est le respect de l'enseignement des normes liturgiques au rebours de toute initiative intempestive et "invention" paroissiale.

 

La messe en latin et grégorien, par Denis Crouan

Le concile Vatican II n’a jamais interdit ou limité l’usage du latin et du chant grégorien. La dernière édition du Missel romain rappelle d’ailleurs, en son article 41, qu’« il est nécessaire que les fidèles sachent chanter ensemble, en latin (...) au moins quelques parties de l’Ordinaire de la messe (...) ». C’est le minimum demandé.

Aujourd’hui, des signes encourageants conduisent à penser que la Constitution Sacrosanctum Concilium devrait pouvoir enfin être totalement et fidèlement appliquée : les récents documents de la Congrégation pour le Culte divin ainsi que les enseignements du pape Benoît XVI vont dans le sens d’un mouvement en faveur de l’expression de la liturgie rénovée qui soit véritablement conforme à «l’ancienne norme des Pères », tant pour ce qui concerne la dignité des actions rituelles que pour ce qui touche à la qualité du chant sacré. Ce désir d’une « réforme de la réforme liturgique » – selon l’expression du Cardinal Ratzinger – est encore accentué par le fait que, lors du dernier synode sur l’Eucharistie, des évêques du monde entier ont souhaité que, pour mieux exprimer l’unité et l’universalité de l’Église au cours des rencontres internationales, la messe soit célébrée en latin et accompagnée de chants grégoriens ; ils ont en outre demandé « que les prêtres se préparent dès le séminaire, à comprendre et valoriser la messe en latin par l’utilisation de prières latines et du chant grégorien, et à ne pas abandonner la possibilité d’éduquer les fidèles dans ce sens. » (proposition 36).

Le présent ouvrage va dans le sens de ces orientations en dépassant les débats stériles qui se sont élevés au cours de l’immédiat après-concile et qui ont divisé bien des fidèles. Il s’agit maintenant d’aborder en toute liberté la question du statut liturgique de la langue latine et du chant grégorien, dans une totale fidélité à l’enseignement de Vatican II.

 

Introduction  à la messe de Paul VI, introduction du missel romain (institutio generalis missalis romani de la troisième édition du missel romain approuvé en l’an 2000 par le pape Jean-Paul II en vu de son application). Il s’agit d’une traduction non officielle par Denis Crouan, docteur en théologie, François Xavier de Guibert.

 

Dictionnaire de liturgie, par dom Robert le Gall, aux éditions C.L.D.

Ce dictionnaire définit plus de quatre cents mots qui aident à mieux comprendre, donc à vivre la liturgie. Le sérieux de cet ouvrage ne l’empêche pas d’être abordable même par les non spécialistes. Sa présentation permet une consultation ponctuelle aussi bien qu’une lecture linéaire et en fait un livre de référence pour tous les laïcs et fidèles qui désirent approfondir la liturgie et par là a notre foi.

 

Retrouver le mystère, plaidoyer pour les rites et la liturgie par Jean Duchesne, Desclée de Brouwer

Jean Duchesne est professeur de chaire supérieure et enseigne l'anglais en classes préparatoires. Il a été l'un des cofondateurs de l'édition en français de la Revue catholique internationale Communio.

Ce n'est pas l'hostilité à la foi ou l'indifférence que doivent craindre aujourd'hui les chrétiens. Car le danger vient peut-être d'abord de l'intérieur: d'un sentimenta­lisme qui réduit la religion au vécu et aplatit le sacré. Il ne faut pas s'étonner que cette priorité donnée à l'émotion ait détourné les gens de nos églises.

Il est temps d'analyser le phénomène et de se demander comment on a pu en arriver là. On pourra alors redécouvrir les dimensions, traditionnelles et originales, de la spiritualité chrétienne; mais aussi la part indispensable qu'y prennent la liturgie, les rites, les observances et les exercices de l'ascèse.

Les croyants ont plus que jamais besoin d'explorer ce que requiert la qualité sacerdotale reçue à leur baptême. C'est un des fruits de Vatican II qui reste à cueillir: nous sommes tous prêtres, par notre participation à l'eucharistie, mais aussi par nos prières et dans notre comportement religieux. Ce que nous accomplissons ne dépend pas de ce que nous ressentons.

La valeur de certains gestes, au-delà des états d'âme, n'est-ce pas ce qu'attend la culture du XXIe siècle ?

 

La liturgie selon Vatican II, par Geneviève Esquier avec une préface de Mgr Robert Le Gall, François Xavier de Guibert

Le livre date de 2003. Rome vient de promulguer la troisième édition typique du Missel Romain, restauré selon les principes de Vatican II.

Or, la communauté catholique est plus divisée que jamais! à propos de la "messe conciliaire": il y a les progressistes, les intégristes, les traditionalistes durs et les tradis modérés...

Tout cela dans une indifférence institutionnelle généralisée...

On assiste même, ces temps-ci, dans les milieux les plus fidèles et pratiquants, à un mouvement de retour anté-conci­liaire de 1962, à côté de celui, post-conciliaire, de 1969.

Ce livre veut faire le point et aider: Il à faire l'état des lieux de la situation liturgique chaotique actuelle, 2/ à s'y retrouver dans ce qu'a réellement voulu faire la restaura­tion liturgique du concile, 3/ expliquer le sens de cette réfor­me et montrer concrètement que les moyens d'apaiser la crise liturgique existent.

Il en va de l'avenir de l'Église car ce que l'Esprit Saint a inspiré à travers Vatican II est, non seulement dans une continuité fidèle à la grande Tradition de l'Église, mais est porteur de grandes grâces pour le renouveau des paroisses et une nouvelle évangélisation du monde.

 

La messe romaine et le peuple de Dieu dans l’histoire, par Guy-Marie Oury, Solesmes

Ce livre sur l’histoire du rite romain éclairera tous ceux qui pensent que la Messe romaine n’a pas évolué depuis 1900 ans. Des références très utiles pour une compréhension de l’intérieur de chacun des symboles de notre pratique eucharistique.

 

Le chant des psaumes, par un moine bénédictin, sainte Madeleine

Le chant des psaumes a cette force de faire voir ce qu'ils énoncent, de faire aimer de qu'ils chantent : mot, mélodie, image, union trine reflétant le mouvement de l'âme, un élan pur vers le mystère de Dieu à travers la liturgie.

 

Une histoire de la messe, par un moine de Fontgombault, la Nef

Un moine de l'abbaye bénédictine de Fontgombault a écrit dans la Nef, de janvier 1997 à avril 2003, une histoire de la messe remarquée et appréciée.  Cette histoire, néanmoins, n'était point achevée lorsque cette série a dû s'arrêter.  C'est chose faite maintenant avec ce livre qui reprend l'ensemble des textes publiés et propose une importante partie inédite qui complète et achève l'ensemble.  Une histoire de la messe à l'approche originale, claire et accessible, qui prend toute sa dimension dans ce livre puissant.

 

L’Eglise en prière, par A.G Martimort et des collaborateurs chez Desclée en 4 volumes :

Tome 1 : principe de la liturgie ;

Tome 2 : l’Eucharistie ;

Tome 3 : les sacrements ;

Tome 4 : la liturgie et le temps.

Le but de ces quatre tomes est de rappeler la réforme liturgique, d’en souligner l’esprit et de l’éclairer à la lumière des études théologiques, historiques et pastorales qui les ont motivées ou qui les ont suscitées.

 

Un chant nouveau…, par le Cardinal Ratzinger 

Le thème de cet ouvrage est la liturgie, dans sa relation profonde et nécessaire à la foi dans le Christ. Le lien entre la spiritualité chrétienne et le culte, considéré à la fois dans ses fondements divins et dans ses manifestations concrètes, y est un souci constant. La culture elle-même, partenaire privilégiée de la liturgie, y est bien prise en compte. Rédigé sur le ton clair et vigoureux que l'on connaît à l'auteur, ce livre montre bien combien la liturgie, aujourd'hui, n'est pas tellement une question pragmatique, à savoir la recherche d'une forme du culte adaptée aux hommes de ce temps. Car avant tout, elle touche à la compréhension de Dieu et du monde. Elle exprime, et même elle met en scène la relation de l'homme au Christ, à l'Eglise et à soi-même. En elle, se joue donc le destin même de la foi et de l'Eglise. Ainsi, en traitant tour à tour du chant religieux, des sacrements, du dimanche et de bien d'autres choses sacrées, l'auteur s'attache-t-il résolument à la substance du culte chrétien. C'est une véritable théologie, bien plus une christologie de la liturgie qu'il nous propose. La première des deux grandes parties qui composent l'ouvrage s'intitule éloquemment : " Jésus-Christ, cœur de la foi et fondement de notre espérance ". La seconde, a elle-même pour titre : " Culte spirituel, liturgie et christologie ". Le Cardinal Ratzinger souligne aussi que la liturgie se prolonge en dehors du cadre cultuel, jusque dans la vie active. Ceci se vérifie principalement avec le sacrement de la Pénitence, auquel il consacre une longue méditation. Le livre se termine par un exposé sur la préparation à la fonction sacerdotale, la base même de la célébration liturgique.

 

La liturgie et la mission, par le cardinal Ratzinger

Le cardinal Ratzinger montre comment la liturgie est un élément essentiel de la mission.

 

L’esprit de la liturgie, par le cardinal Ratzinger, Ad Solem

Ce livre qui complète tous les thèmes abordés dans ce livre. Si vous souhaitez en avoir un bref descriptif, vous pouvez regarder la fiche intitulé : quatre livres pour se former en liturgie.

 

Enquête sur l’esprit de la liturgie, dirigée par Philippe Maxence avec un inédit du cardinal Ratzinger chez l’Homme Nouveau en hors série n° 1

En octobre 2001, le cardinal Joseph Ratzinger faisait paraître en langue française L'Esprit de la liturgie dans lequel il avançait l'idée d'un nouveau mouvement liturgique et proposait des solutions concrètes pour redon­ner à la liturgie sa dignité.

Pendant un an, le bi-mensuel catholique L' Homme Nouveau a publié une série de contributions sur les thèmes abordés par le cardinal Ratzinger, dans le cadre d'une enquête-débat exceptionnelle.

Ces contributions et l'entretien exclusif du cardinal Ratzinger sont ici réunis dans un seul ouvrage, complétés de textes inédits et de nombreuses annexes. Après un tel livre, on ne pourra plus dire que la question liturgique n'est pas débattue.

 

La communion dans la main, Mgr Laise, le Forum.

Mgr Laise est depuis 1971 évêque de San Luis en Argentine. Il est connu du public français pour avoir participé à deux reprises au colloque du Centre international d’études liturgiques (CIEL) et pour avoir célébré le 8 mai dernier la messe de clôture du pèlerinage de Chartres. Il rapporte dans ce livre la façon dont il s’est opposé dans son diocèse à l’instauration de la communion dans la main. Il fournit par ailleurs intégralement tous les documents romains officiels sur la question.

L’affaire remonte à 1996 lorsque la conférence épiscopale argentine adopte la pratique de la communion dans la main. Cette pratique n’ayant cependant rien d’obligatoire, Mgr Laise, qui y voit un recul du respect dû au Christ présent dans l’hostie, décide de ne pas appliquer cette décision dans son diocèse, appuyé en cela par tout son clergé et les fidèles. Cela lui vaut de nombreuses attaques qui l’obligent à se justifier. Il fait alors appel à Rome qui, à travers des textes importants qu’il publie, lui donne raison : l’évêque est juge de la pratique qu’il convient d’adopter dans son diocèse. Grâce à l’action de Mgr Laise, la Congrégation pour le Culte divin rappelait l’an dernier : « Que tout le monde se rappelle, en tout cas, que la tradition séculaire est de recevoir l’hostie dans la bouche. Que le prêtre célébrant, s’il existe un danger de sacrilège, ne donne pas la communion sur la main des fidèles et qu’il les informe des raisons pour lesquelles il agit ainsi » (cité dans l’ouvrage, p. 110).

Par sa richesse et ses références, le livre de Mgr Laise apporte une analyse et un témoignage importants qui en font un outil incontournable sur cette question. Il montre comment certaines réformes récentes ont été acquises, d’abord simple tolérance limitée devenue ensuite – en pratique seulement – la règle quasi exclusive. Car cette affaire montre que la pratique traditionnelle de communier n’a rien perdu de ses droits. Elle montre aussi que lorsque l’on résiste conformément au droit de l’Eglise, on obtient satisfaction. Une leçon à retenir.

 

Histoire de la messe par François Amiot, le Forum

L'Eglise a entouré de rites et de prières cet acte essentiel qu’est l’eucharistie. C'est cet ensemble de formules et de gestes vénérables que le présent ouvrage veut étudier à la lumière de l'histoire.

 

Latin or not latin ; comment dire la messe", tel est le titre d'un opuscule par Guillaume Tabard aux éditions du Seuil. En 125 pages, l'Auteur, qui est Rédacteur en chef adjoint au Figaro, fait le point sur la question liturgique actuelle. Une étude simple, claire, bien documentée, qui passe revue l'origine de la crise, les orientations de Vatican II, le problème des « traditionalistes » et celui de la non-réception de la liturgie romaine restaurée à la suite du Concile.

"Il serait cependant naïf de croire que la situation liturgique est devenue idyllique et que la réforme voulue par Vatican II et promulguée par Paul VI est aujourd'hui parfaitement appliquée, rendant caduques les craintes exprimées par ses opposants. Il en va des dérives dans la liturgie comme de la méthode globale de lecture dans l'Education nationale. Officiellement, elles ont disparu. Dans les faits, il en reste de nombreuses traces, si ancrées qu'elles passent parfois inaperçues, y compris aux yeux de ceux qui ont un attachement réel et sincère à la liturgie", écrit l'Auteur (p. 83). Et de donner des exemples de ces "traces" devenues "usages" dans les célébrations paroissiales.

Abordant l'avenir supposé de la liturgie, Guillaume Tabard écrit du Motu proprio à paraître : "(...) peut-on vraiment dire que la "libéralisation" envisagée par Benoît XVI instaurerait le biritualisme ? Ceux qui l'espèrent comme ceux qui le redoutent font l'erreur à nos yeux d'opposer les deux missels. Or (...) il serait plus juste de présenter l'ordo de Pie V et celui de Paul VI comme deux moments successifs d'un même et unique rite. La coexistence de ces deux modes de célébration serait-elle si scandaleuse? Toutes proportions gardées, ce débat fait penser à celui des amateurs de musique sur l'interprétation "authentique" de Bach. Faut-il le jouer sur instruments anciens ou instruments modernes? Les variations Goldberg doivent-elles être jouées sur clavecin ou au piano? (...) L'argument sur l'unité du rite aurait par ailleurs plus de poids si, pendant longtemps, la diversité des expressions liturgiques n'avait pas été à ce point tolérée voire encouragée dans l'Eglise. (...) Les "intégristes" seraient-ils en train de changer de camp? Ceux qui s'offusquaient hier qu'on ose toucher à une ligne du missel revendiquent aujourd'hui une pluralité liturgique. Ceux qui applaudissaient naguère aux expérimentations, pas toujours heureuses, s'érigent désormais en gardiens sourcilleux de l'unité liturgique." (pp. 108-109).

On regrettera simplement que l'étude de Guillaume Tabard ait fait le silence sur un point qui paraît pourtant important: la spécificité du "traditionalisme" à la française. Et l'on ne peut être d'accord avec l'Auteur lorsqu'il écrit que les dérives liturgiques post-conciliaires "ont été marginales et éphémères" (p.76) : en effet, on sait aujourd'hui, grâce aux témoignages et à de nombreux documents, que la dérive liturgique fut orchestrée au sein des séminaires diocésains, des paroisses, et au cours de sessions de recyclage: les évêques laissaient faire, ou même encourageaient les "expériences"... Par ailleurs, on aura relevé deux erreurs (minimes!). Page 60, l'Auteur écrit que "la messe de Pie V commence par le rite d'aspersion d'eau bénite (...)" alors qu'en réalité l'aspersion se fait "avant" la messe (le prêtre n'ayant d'ailleurs pas la chasuble pour accomplir ce rite), et page 80, il parle de la "polyphonie grégorienne de Solesmes"... alors que chacun sait que le grégorien est monodique.

Ces détails mis de côté, il nous reste à conseiller vivement à tous la lecture de Latin or not latin (10 euros) qui, en peu de pages, permet d'avoir une idée claire et juste de la question liturgique actuelle.

 

Célébrer la Sainte Eucharistie : pour un renouveau de la pratique liturgique de l’Eglise par le Cardinal Francis Arinze, le Forum

 

La célébration eucharistique est le centre de la prière de l'Église et rassemble dans la foi chacun de ses membres.

Le thème de cet ouvrage semble particulièrement pertinent dans la perspective de l'année de l'Eucharistie qui s'est conclue en octobre 2005 avec la XIème Assemblée Ordinaire du Synode des Évêques.

Cependant, même en dehors de cet événement, la célébration du mystère Eucharistique doit rester de toute première impor­tance pour nos vies de disciples du Christ. Aussi, pourrait-on dire que l'on ne parle jamais assez de l'Eucharistie.

Les considérations de cet ouvrage s'adressent tout autant aux prêtres, diacres et aux fidèles, consacrés et laïcs. Les remarques théologiques, pastorales et liturgiques du cardinal Arinze doi­vent les aider à améliorer la qualité de leurs diverses contribu­tions à la célébration de la Sainte Messe et leur vénération de l'Eucharistie en dehors celle-ci.

 

Le cardinal Arinze est né en 1932 au Nigeria. Il vit à Rome depuis 1984. Il a été président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, au sein de la Curie romaine, De 1985 à 2002. Depuis le premier octobre 2002, il est préfet de la Congrégation pour le culte Divin et la discipline des sacrements.

 

Celebrating the Holy Eucharist par le Cardinal Francis Arinze, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, a été publié au  printemps 2007 en anglais.

 

C’est un opuscule de 126 pages dans lequel il explique le sens que doit avoir, pour l'Eglise, l'Eucharistie comprise et vécue comme source et sommet de la vie chrétienne. Dans ce livre, le Cardinal Arinze montre que le prêtre est ordonné avant tout pour célébrer l'Eucharistie ainsi que les autres rites liturgiques : le prêtre n'est jamais aussi grand et aussi enraciné dans sa vocation que lorsqu'il célèbre le sacrifice eucharistique in persona Christi. Les fidèles laïcs doivent trouver dans la messe le couronnement de leur vie chrétienne : c'est la célébration eucharistique qui leur indique la direction que doit prendre leur vie, leurs actions... Le Cardinal Arinze montre que la messe est ce qui permet aux baptisés de porter l'Evangile au monde, grâce au rôle spécifique que joue la famille pour l'évangélisation. Dans son étude, le Cardinal aborde aussi d'autres questions d'actualité, comme par exemple les changements qui ont affecté la façon de célébrer la messe durant les 40 dernières années. Enfm, il examine en profondeur, pour ce qui touche à la liturgie, la question de la responsabilité des évêques diocésains et des prêtres, ainsi que celle des assemblées de fidèles. Il faut souhaiter que cet ouvrage soit rapidement traduit en français et diffusé le plus largement possible.

 

Benoît XVI et « la paix liturgique » par Christophe Geffroy édition du Cerf en 2008.

Christophe Geffroy fonde, à la fin de l’année 1990, la nef (www.lanef.net), mensuel catholique dont il est toujours le directeur. Il a notamment publié : enquête sur la messe traditionnelle ( la Nef, 1998, avec Philippe Maxence), au fil des mois (la Nef, 2000), Jean-Paul II, les clés d’un pontificat (la Nef, 2005, avec Yves Chiron et Luc Perrin), Benoît XVI et le Motu Proprio « Summorum Pontificum » (la Nef, 2007) et à collaboré au livre collectif paroles de, croyants, dirigé par Catherine Gravil (Via Romana, 2007).

Pourquoi le pape Benoît XVI a-t-il publié Summorum Pontificum ? Cet essai va à la source de la pensée liturgique du cardinal Ratzinger (devenu le pape Benoît XVI) et explique le contexte historique qui, depuis Vatican II, a conduit aux graves problèmes qui ont finalement nécessité un tel motu proprio, qui s’inscrit dans un mouvement de resacralisation de la liturgie et de la paix intérieur dans l’Eglise.

Ce livre propose une synthèse limpide et très complète de la pensée du souverain pontife sur la liturgie ». Il fourmille de précieux renseignements historiques, d’idées intéressantes, de vues d’avenir ».

 

Dominus est par Mgr Schneider», pour comprendre ce que nous faisons quand nous allons communier Tempora. Un opuscule de 93 pages à diffuser très largement et - pourquoi pas - à offrir à nos prêtres.

Dans presque toutes les paroisses et au cours de la quasi totalité des messes, la communion est aujourd'hui reçue debout et généralement dans la main. La communion est devenue quelque chose de totalement banalisé au point qu'au cours des messes de confirmations, de mariages et de funérailles, tout le monde va communier: des gens qui ne reçoivent jamais le sacrement du Pardon, des gens qu'on ne voit jamais à la messe et qu'on ne reverra plus mettre les pieds à l'église sitôt la cérémonie terminée s'avancent... pour faire comme tout le monde. Aller communier est devenu un simple geste par lequel on exprime sa sympathie pour la famille qui marie l'un de ses enfants ou qui enterre un proche. Et il n'est plus rare qu'à l'issue de messes où tout le monde est allé communier - les liturgies banalisées et désacralisées y invitent - le prêtre ou le sacristain retrouve des hosties par terre, au milieu des bancs. L'hostie est-elle le Corps du Christ? La désinvolture qui entoure actuellement la réception de la communion pousse à imaginer que beaucoup de fidèles ne sauraient plus quoi répondre si on leur posait brusquement la question. Il n'est pas certain non plus que tous les célébrants traitent l'Eucharistie comme elle devrait être traitée s'ils y voient le Corps du Christ: attitudes relâchées, emploi de coupes en terre cuite dans le genre mazagran, utilisation de corbeilles... etc.

La désinvolture est devenue telle et le sens de la communion s'est tellement perdu que lorsque Benoît XVI a décidé de rétablir, avec une attitude toute pastorale, le geste de recevoir l'hostie dans la bouche et en s'agenouillant, on a vu des évêques être soudain très gênés au point de devoir se confondre en explications qui ressemblaient presque à des demandes d'excuses adressées aux fidèles décontenancés. N'avait-on pas dit, à ces mêmes fidèles, que le Concile avait dit... qu'il fallait désormais rester debout pour communier et tendre la main? N'avait-on pas ôté partout les bancs de communion qui servaient aussi à délimiter le choeur des églises? N'avait-on pas été jusqu'à faire passer parmi les fidèles des corbeilles remplies d'hosties en disant: "servez-vous"? N'avait-on pas interdit aux futurs prêtres, dans les séminaires diocésains, de recevoir la communion de façon traditionnelle? N'était-on pas allé jusqu'à refuser la communion à des fidèles qui désiraient recevoir l'hostie dans la bouche et non sur les mains ? Que convient-il de faire aujourd'hui? Que nous faut-il retrouver? Comment devons-nous approcher de la table du Seigneur? C'est à ces questions que veut répondre Mgr Athanasius Schneider, Evêque au Kazakhstan. Car comme le souligne Mgr Ranjith, "aujourd'hui plus que jamais, il est nécessaire d'aider les fidèles à retrouver une foi vive en la présence réelle du Seigneur dans les espèces eucharistiques, dans le but de renforcer la vie même de l'Eglise". A partir des textes de la Tradition et de l'enseignement récent du Magistère, en se basant aussi sur sa propre expérience de pasteur, Mgr Schneider nous livre d'enrichissantes réflexions qui devraient nous pousser à retrouver un geste de communion plus conforme à nos convictions de fidèles catholiques et qui soit le témoignage de notre foi en la Présence du Seigneur dans le pain que nous recevons.

 

Quelle musique sacrée pour aujourd’hui ? par Mgr Miserach-Grau, Tempora (125 pages,): un ouvrage que se doivent de posséder tous les fidèles soucieux de la qualité de la liturgie: prêtres, maîtres de choeurs, choristes, organistes... Ils y puiseront de précieuses indications qui les aideront à remplir au mieux leur tâche au service de l'Eglise.

Son Auteur est, Président de l'Institut pontifical de Musique sacrée au Vatican et aussi - ce qui n'est pas qu'un détail - ami du pape Benoît XVI. Dès les premières pages, Mgr Miserach-Grau avertit le lecteur : ces lignes ne reflètent pas l'opinion du prélat, mais la pensée de l'Eglise en matière de musique sacrée ou, plus exactement, en matière de chant liturgique. L'Auteur déplore en premier lieu que la musique composée initialement pour servir et orner la liturgie en sorte que soit favorisée la prière des fidèles, ne s'entend plus guère dans les église, au cours des célébrations liturgiques: pour la goûter, c'est désormais au concert ou à des sessions qu'il faut aller. Et ceci n'est absolument pas normal ! Se pose ensuite la question du chant grégorien: pour Mgr Miserach-Grau, il est évident que "le chant grégorien de l'assemblée peut - mais surtout doit - être rétabli à côté de celui de la schola et des célébrants." Car "ce chant caractérise toute musique liturgique digne de ce nom".

Et l'Auteur de poursuivre: "Nous avons sous-estimé la capacité d'apprentissage [du grégorien] du peuple. Nous l'avons presque contraint à oublier les mélodies grégoriennes qu'il connaissait (...) puis nous l'avons abreuvé de banalités." Bien entendu, l'absence de formation reçue par les futurs prêtres dans les séminaires est ici épinglée...

La suite de l'opuscule signé de Mgr Miserach-Grau comprend les textes magistériels de référence pour la musique sacrée et le chant liturgique. On cite tour à tour le Motu proprio sur le Musique sacrée Tra le sollecitudini de Pie X (22 novembre 1903), la Lettre encyclique Musicae Sacrae Disciplina de Pie XII (25 décembre 1955), l'Instruction sur la Musique sacrée et la Sainte Liturgie de la Congrégation des Rites (3 septembre 1958), le passage sur la musique sacrée de la Constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium, l'Instruction Musicam Sacram de la Congrégation des Rites (5 mars 1967), le Chirographe pour le centenaire de Tra le sollecitudini de Jean-Paul II (19 janvier 2001), et enfin le Discours que le pape Benoît XVI a adressé à l'institut pontifical de Musique sacrée (13 octobre 2007).Mgr Miserach-Grau nous encourage vivement à travailler pour redonner au chant grégorien toute sa place et au chant liturgique sa vraie forme et son véritable sens. Mais ce travail pourra-t-il aboutir s'il n'est pas encouragé par les évêques? Pourra-t-il aboutir là où un clergé et des équipes liturgiques peu formés mettent des entraves au renouveau liturgique véritable ?

 

La liturgie au risque de la modernité par P. Jonathan ROBINSON, Tempora (25 euros + frais de port).

Le Père Jonathan Robinson, Professeur de théologie et fondateur de l'Oratoire de Toronto (Canada), nous livre aux éditions Tempora une étude de très grande importance sur "La liturgie au risque de la modernité". L'ouvrage de 345 pages, très dense et d'un abord qui pourra sembler un peu ardu pour qui n'a pas fait d'études de philosophie, comporte trois grandes parties. Dans la première, l'Auteur rappelle en quoi consistent les différents aspects de cette crise liturgique contemporaine que plus personne ne peut nier: "La liturgie de l'Eglise s'est gravement fourvoyée. Pour n'être pas universelle, cette conviction - il est important de le comprendre - est néanmoins partagée par des traditionalistes et par bien des gens que l'on ne saurait en aucune manière qualifier de conservateurs ou traditionnels. Le Cardinal Danneels, primat de Belgique, dont on pourrait certainement dire qu'il appartient à l'aile progressiste de l'Eglise, écrivait dans son bulletin diocésain: "Dans l'ancien droit canon, les rubriques dominaient tout: faute d'être éclairés, les prêtres se conformaient à leurs prescriptions avec une obéissance parfois puérile. Aujourd'hui, la situation est inverse: c'est la liturgie qui doit obéir et s'adapter à nos préoccupations, au point qu'elle ressemble plutôt à un meeting politique ou à un happening. Nous allons célébrer la vie telle que nous la connaissons!" Je pense que le cardinal a raison, et je crois aussi qu'il a mis le doigt sur la déviation fondamentale: la liturgie n'est plus, avant tout, le culte de Dieu mais une célébration de nos besoins et de la vie telle que nous la connaissons. Il est vrai que cela ne gêne pas particulièrement un bon nombre - sinon même la plupart - des gens qui vont encore à la messe; mais pour contrebalancer cette satisfaction (ou autosatisfaction si le cardinal Danneels a raison), il y a quand même deux choses que l'on peut constater.

D'une part, au plus haut niveau de l'Eglise, on admet qu'il faut véritablement quelque chose comme une réforme de la réforme, et cela montre, à tout le moins, que les critiques portées contre les dispositions liturgiques actuelles ne se réduisent pas à refuser de changer ou d'accepter les dispositions de l'autorité légitime. D'autre part, il y a le fait que, si la situation actuelle peut bien satisfaire ceux qui continuent à aller à la messe, on constate que le nombre de pratiquants et l'influence de l'Eglise ont connu une baisse catastrophique. Les catholiques non pratiquants sont bien plus nombreux encore - sans parler de tous les gens qui ne pratiquent aucune religion - à ne rien trouver qui les attire dans nos rites, du moins tels que nous les célébrons actuellement." Voilà la réalité brièvement mais clairement résumée. Le Lecteur trouvera dans l'ouvrage du P. Robinson de nombreux textes ou exemples venant étayer cette analyse.

Dans la deuxième partie, l'Auteur se plaît à remonter à la source de la crise actuelle: une source qu'il situe aux XVIII ème siècle et au XIX ème siècle. C'est la partie la plus dense, la plus complexe, mais incontestablement la plus riche de l'ouvrage: on y voit que la question des rites est, au fond, secondaire, car le vrai problème est d'ordre philosophique, théologique, ecclésial. Au fond, si notre façon de traiter la liturgie - et ses rites - a conduit à faire un peut tout et n'importe quoi, c'est d'abord parce que notre vision de Dieu, de l'Eglise et de la foi chrétienne a été en partie faussée par l'introduction dans notre façon de penser, d'idées fausses, héritières des Lumières.

Dans la troisième partie, assez brève, le P. Robinson propose les solutions qu'il faudrait adopter pour enrayer la crise actuelle. Pour lui, il est évident que la restauration liturgique voulue par l'Eglise au moment de Vatican II était une nécessité car, avant le Concile, "pour un oeil non averti, la messe latine était du théâtre kabuki: statique et incompréhensible. Voir des millions de gens s'agenouiller sans protester tout au long de la messe, dimanche après dimanche, confirmait les sécularistes dans leurs convictions que les catholiques étaient des masses inertes. Mais pour quelqu'un qui avait été catholique toute sa vie, les détails du latin n'avaient guère d'importance. Les cadences majestueuses de la messe empruntaient des connexions neuronales bien établies et possédaient une structure dramatique claire (...). Globalement - les lumières tamisées, le scintillement des vêtements liturgiques, l'incandescence des vitraux, le murmure du latin récité comme un mantra -, cette expérience purifiait l'esprit; elle calmait l'âme, ouvrait les esprits à d'intenses Présences et de vastes Desseins que l'on saisissait mal. Chaque semaine ou même chaque jour s'il le désirait, le temps d'un tremblement, l'homme de la rue avait le Divin à portée de main." C'est ce genre de célébrations que les liturgistes entreprirent de réformer, et c'était nécessaire. Mais au lieu que les choses s'améliorent - écrit l'Auteur - on a perdu quelque chose: par là fut réduite cette capacité à avoir le Divin à portée de main, ce qui constituait précisément le coeur même de la liturgie.

Faut-il alors revenir en arrière, se demande le P. Robinson? S'il reconnaît que cette demande possède une certaine validité face aux célébrations liturgiques actuelles dont certaines peuvent difficilement être qualifiées de chrétiennes, il affirme sans détour qu'un retour à l'ancien rite ne serait ni pratique ni même sain. "L'ancien rite n'occupe plus une place centrale dans la mentalité de la plupart des catholiques pratiquants actuels; en fait, la plupart du temps, lorsque des catholiques assistent pour la première fois à une messe dans l'ancien rite, elle leur apparaît bizarre et étrangère. Ce qui ne veut pas dire que certains ne l'apprécieront pas; mais là n'est pas la question. Le fait essentiel est que, pour la plupart des catholiques, l'ancien rite ne constitue plus le point de référence spirituel central; il faut les amener à l'ancien rite. Lorsqu'ils réfléchissent sur le culte de Dieu, ce n'est pas lui qui constitue leur point de départ." Mais que faire alors? L'Auteur fait plusieurs propositions bien argumentées. Pour lui, il est urgent :

- de favoriser une participation à la liturgie qui soit d'ordre contemplatif ;

- d'éliminer de la liturgie tout ce qui est création personnelle et locale; car plus une liturgie devient personnelle et locale, moins elle peut correspondre à l'objet premier de l'Eucharistie ;- conserver la dimension "illuminative" de la célébration, par laquelle toute liturgie enseigne et reflète la foi catholique sur laquelle elle se fonde ;- fonder toute prédication sur les Ecritures telles que l'Eglise les comprend ;

- veiller à ce que la liturgie puisse faire son oeuvre seule, sans qu'interviennent en permanence les préoccupations particulières ou la personnalité propre du célébrant ou de l'animateur ;

- veiller à un usage plus intensif du latin dans toutes les paroisses afin de rappeler que ce ne sont pas nos paroles qui sont importantes en liturgie, mais que c'est Dieu qui est au coeur de toute célébration ;

- revoir très sérieusement la question de la musique et du chant en ayant conscience que les bonnes intentions ne suffisent pas pour composer ce qui doit pouvoir trouver sa place dans la liturgie ;

- sortir la liturgie de sa routine d'autosatisfaction en réintégrant dans les sanctuaires le mouvement ordonné - "rituel" - des acteurs de la liturgie, mouvement qui aide le fidèle à sortir de lui-même en lui rappelant que la liturgie est d'abord une action initiée par Dieu qui nous invite à répondre à son amour.

Oui, l'ouvrage du Père Jonathan Robinson mérite grandement d'être lu, étudié, offert, diffusé... Il trouve incontestablement une place de choix dans le grand débat actuel autour de la liturgie.

 

Cérémonial de la sainte messe à l’usage des paroisses suivant le missel romain de 2002 par André Philippe et M. Mutuel : Un livre à posséder et surtout à offrir aux prêtres.

 

Les éditions Artège (1) ont publié en 2010 un "Cérémonial de la Sainte Messe à l'usage ordinaire des paroisses suivant le missel romain de 2002 et la pratique léguée du rit romain", Cet ouvrage, qui devrait être "la" référence tant pour les prêtres que pour les cérémoniaires de la forme ordinaire de la liturgie romaine, s'inscrit dans une "herméneutique de la continuité" de la réforme, telle que l'a voulue Benoît XVI, pour la liturgie. Le livre, absolument conforme au Missel romain actuel, est riche d'indications pratiques, pour la préparation de la messe, la célébration, la concélébration, les cérémonies propres (Semaine Sainte…), les cas particuliers (accidents).

 

L’Evêque, de Bayonne, Mgr Marc Aillet, écrit dans la préface : « Le pape Jean-Paul II avait souvent insisté sur la nécessité, pour retrouver le sens de la liturgie, de respecter les prescriptions liturgiques: "l'obéissance aux normes liturgiques devrait être redécouverte et mise en valeur comme un reflet et un témoignage de l'Eglise une et universelle, qui est rendue présente en toute célébration de l'Eucharistie. Le prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les normes liturgiques et la communauté qui s'y conforme manifestent, de manière silencieuse mais éloquente, leur amour pour l'Eglise." (Ecclesia de Eucharistia, n° 52). [ ... ] Il reste que les rubriques, beaucoup plus succintes que dans le Missel de 1962, souvent évasives et sujettes à des interprétations parfois douteuses, contraignent célébrant et fidèles à l’improvisation, chaque fois qu’elles ne donnent pas les précisions requises. […] C'est dire combien le "Cérémonial de la Sainte Messe à l'usage ordinaire des paroisses" que j'ai la joie de préfacer, en comblant un vide, rendra un service à tous ceux qui veulent retrouver le sens et l'esprit de la liturgie dans la forme ordinaire du rite romain.

 

Dans une grande fidélité aux intentions exprimées dans les livres liturgiques rénovés et en s'attachant aux rubriques qu'ils contiennent, les auteurs ont cherché à préciser les manques en recourant, selon une "herméneutique de la continuité" promue par Benoît XVI, aux gestes pérennes de la liturgie romaine, tels qu'ils étaient codifiés dans le Missel antérieur. Ce faisant, ils proposent une application concrète de la volonté exprimée par le Saint-Père que les deux formes d'usage du rite romain puissent s’enrichir réciproquement ».

 

(1) http://www.editionsartege.fr


 

Vous pouvez aussi lire tout ce qui est dit dans le catéchisme abrégé de l’Eglise Catholique de 2005 sur l’économie sacramentelle (la liturgie) et sur les sept sacrements aux numéros 250 à 356 et dans le catéchisme de l’Eglise catholique aux numéros 1066 à 1690 : la célébration du mystère chrétien : la liturgie chrétienne et les 7 sacrements de l’Eglise ainsi-que ce qui est dit dans le catéchisme des évêques de France au chapitre 5 numéros 359 à 480.