LES INDULGENCES

 

 

Autrefois, on parlait des indulgences en jour, mois, années... Au début de ce siècle, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous apporte la doctrine de l’Amour Miséricordieux. Elle n’a rien inventé puisqu’elle rappelle ce que Saint Paul a dit : « la plus grande des choses est l’amour ». C’est pourquoi le concile Vatican II a redéfini les indulgences. Dieu n’est pas un mathématicien qui tient des comptes, mais un amoureux : il nous aime et demande que nous l’aimions. Dans un premier temps nous allons définir ce qu’est une indulgence, puis nous verrons ce que sont les indulgences, enfin quelques exemples d’indulgence et en guise de conclusion que retenir de la doctrine des indulgences.

 

Qu’est-ce qu’une indulgence ?

 

Dans l’Eglise Catholique, comme dans toute société humaine, il y a des lois. Les lois de l’Eglise se trouvent dans le Code de Droit Canon. A la suite du concile Vatican II, l’Eglise a fait un nouveau Code de Droit Canon qui date de 1983. Canon théologique n° 992 : « L’indulgence est la remise devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, que le fidèle bien disposé, et à certaines conditions définies, obtient par le secours de l’Eglise qui, en tant que ministre de la Rédemption, distribue et applique des satisfactions du Christ et des saints ». On ne parle plus des indulgences car on a perdu le sens du péché. Or ne peuvent se présenter devant Dieu que des âmes parfaitement pures. L’indulgence est donc la remise de la peine temporelle des péchés pardonnés à la confession. Quand on meurt, on va au purgatoire pour expier les peines temporelles dues par nos péchés. Chacun a besoin des indulgences qui sont possibles grâce aux mérites du Christ et des saints c’est à dire grâce à l’amour qui a été accumulé depuis la mort du Christ sur la Croix jusqu’à nous, en passant par les mérites de la Vierge Marie, des saints et de ce que nous faisons de bien pour expier les conséquences de nos péchés et ensuite pour augmenter la quantité d’amour de la créature vis à vis de son créateur. Et c’est pour cela qu’il n’y a plus de calcul de mathématicien. En amour on ne compte pas. On vit selon notre conscience (en esprit et en vérité) pour répondre à l’amour que Dieu a pour chacun de nous en évitant le mal et en faisant le bien. Et lorsque Dieu, dans sa miséricorde nous donne de quoi effacer les conséquences de nos péchés, nous devons l’utiliser comme l’Eglise nous le dit et ensuite remercier Dieu.

 

Indulgence partielle et plénière

 

Canon 993 : « L’indulgence est partielle et plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour les péchés ». Comme on le verra plus loin, l’Eglise a prévu qu’il y ait deux sortes d’action qui nous donne une indulgence : celles qui nous donne une indulgence plénière et celles qui nous donne une indulgence partielle. Cela dit, il ne faut pas faire chaque jour des actes qui nous donnent une ou plusieurs indulgences. Le but n’est pas de courir après les indulgences mais d’aimer. Saint Jean de la Croix dit qu’a la fin de notre vie nous serons jugés sur l’amour. C’est pourquoi l’Eglise dit qu’on ne peut gagner qu’une indulgence par jour.

 

Indulgence et purgatoire

 

Canon 994 : « Tout fidèle peut gagner pour lui-même ou appliquer aux défunts par mode de suffrage des indulgences partielles ou totales ». C’est le mystère de la communion des saints. De même que le péché d’un seul nuit à tous, la sainteté d’un seul sanctifie tous les autres. Au purgatoire, on ne peut plus pécher et on ne peut plus rien gagner. On souffre d’être séparé de Dieu pendant le temps qu’il faut pour réparer les peines faites par nos péchés lorsqu’on était sur terre. Seul les fidèles sur terre peuvent gagner quelque chose pour les âmes du purgatoire.                                       

C’est pour cela qu’il est très important de prier pour les âmes du purgatoire et de faire dire des messes pour eux. Cela lors évite des souffrances et abrège leurs temps de purgatoire.

 

De quand date les indulgences ?

                                                                             

Les indulgences ont été établies par la constitution « indulgentiarum doctrina » donnée par le Pape Paul VI le premier janvier 1967. La réforme est voulue pour une plus grande spiritualisation de la pratique des indulgences, tout en écartant tout ce qui pourrait paraître comme une sorte de magie. Le 23 décembre 1966, le Pape Paul VI dit aux cardinaux : « La révision des indulgences concerne toute la partie des dispositions pratiques les concernant, mettant mieux en évidence le fait que l’Eglise entend aller au devant de ses fils, non seulement pour les aider à satisfaire aux peines dues pour les péchés mais encore et surtout pour les inciter à une plus grande ferveur de charité ». L’accent est mis sur la générosité spirituelle du fidèle, l’importance de la rémission dépendant essentiellement de ses dispositions intérieures.

 

Comment gagner une indulgence ?

 

Pour gagner l’indulgence plénière, il faut exécuter l’oeuvre à laquelle est attachée l’indulgence dictée par l’Eglise et la réalisation de trois conditions : la confession (le jour même, les huit jours qui précèdent ou les huit jours qui suivent), la communion (le jour même, la veille ou les huit jours qui suivent) et la prière pour le Souverain Pontife (il faut une prière vocale, la prière mentale ne suffit pas, mais aucune prière n'est prescrite).

Il serait trop long d’énumérer tous les cas où l’on peut gagner une indulgence. Si cela vous intéresse, il suffit de consulter le « Manuel des Indulgences » publié par les éditions Lethielleux, Paris, 1970. Nous ne retiendrons que quelques unes (il y a 70 cas).

Tout d’abord, les indulgences partielles : réciter certaines prières ; lire la Parole de Dieu avec attention ; adoration du Saint Sacrement...

Pour les indulgences plénières : adoration du Saint Sacrement pendant plus d’une demi-heure ; lire la parole avec attention pendant plus d’une demi-heure ; première messe d’un prêtre avec fidèles ; visite pour la première fois d’une Eglise en disant un Notre Père et le Credo ; bénédiction Papale même par radio (« urbi et orbi » c’est à dire pour Rome et hors de Rome) ; visite d’un cimetière entre le premier et le 8 novembre ; adoration de la Croix plus baiser le vendredi saint lors de l’office liturgique ; récitation du rosaire si cette récitation a lieu dans une Eglise, en famille, dans une communauté religieuse ou dans une association de piété ; chemin de la Croix si accompli devant les 14 stations à la suite...

 

Le pape Jean-Paul II et les indulgences

 

Voici ce que le Pape Jean-Paul II dit sur la manière de gagner l’indulgence du Grand Jubilé de l’an 2000 : « L’indulgence est un des éléments constitutifs de l’événement jubilaire. En elle se manifeste la plénitude et la miséricorde du Père, qui vient à la rencontre de tous avec son amour, exprimé avant tout par le pardon des fautes. Ordinairement, Dieu le Père accorde son pardon par le sacrement de Pénitence ou de la réconciliation...

 

Il poursuit : «... Le sacrement de la réconciliation offre au pécheur une nouvelle possibilité de se convertir et de retrouver la grâce de la justification obtenue par le sacrifice du Christ. Il est ainsi immergé à nouveau dans la vie de Dieu et dans la pleine participation à la vie de l’Eglise. En confessant ses péchés, le croyant reçoit vraiment le pardon et il peut de nouveau prendre part à l’Eucharistie comme signe de la communion retrouvée avec le Père et avec son Eglise. Toutefois, depuis l’antiquité, l’Eglise a toujours été profondément convaincue que le pardon, accordé gratuitement par Dieu, implique comme conséquence un réel changement de vie, une élimination progressive du mal intérieur, un renouvellement de sa propre existence. L’acte sacramentel devait  être uni à un acte existentiel avec une réelle purification de la faute, qui justement s’appelle pénitence. Le pardon ne signifie pas que ce processus existentiel devient superflu, mais plutôt qu’il reçoit un sens, qu’il est accepté, accueilli. Car le fait d’avoir été réconcilié avec Dieu n’exclut pas qu’il reste, certaines conséquences du péché dont il est nécessaire de se purifier. C’est précisément dans ce cadre que prend toute sa valeur l’indulgence par laquelle est exprimé le don total de la miséricorde de Dieu. Par l’indulgence accordée au pécheur repenti, est remise la peine temporelle pour les péchés déjà pardonnés quant à la faute. Tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l’état que l’on nomme Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on appelle la peine temporelle du péché ; Une fois celle-ci expiée, ce qui fait obstacle à la pleine communion avec Dieu et avec les frères est effacé ».

 

Il continue ainsi : « La révélation enseigne que, dans son chemin de conversion, le chrétien ne se trouve pas seul. Dans le Christ et par le Christ, sa vie est unie par un lien mystérieux à la vie de tous les autres chrétiens dans l’unité surnaturelle du corps mystique. Ainsi s’instaure entre les fidèles un merveilleux échange de biens spirituels, en vertu duquel la sainteté de l’un apporte aux autres un bénéfice bien supérieur au dommage que le péché de l’un a pu causer aux autres.

 

... Prier pour obtenir l’indulgence signifie entrer dans cette communion spirituelle et donc s’ouvrir totalement aux autres. En effet, personne ne vit pour soi-même, dans le domaine spirituel aussi. Et la salutaire préoccupation pour le salut de son âme n’est libérée de la crainte et de l’égoïsme que si elle devient préoccupation également pour le salut de l’autre. C’est la réalité de la communion des saints... de la prière comme voie d’union au Christ et à ses saints. Il nous prend avec lui pour tisser le vêtement blanc de la nouvelle humanité, le vêtement de lin resplendissant de l’Epouse du Christ... La vérité sur la communion des saints, qui unit les croyants au Christ et réciproquement, nous dit à quel point chacun peut aider les autres - vivants ou défunts - à être toujours plus intimement unis au Père céleste.

 

... M’appuyant sur ces motifs doctrinaux et interprétant la pensée de l’Eglise, je décide que tous les fidèles, convenablement préparés, pourront bénéficier abondamment, durant tout le jubilé, du don de l’indulgence, selon les indications qui accompagnent la présente Bulle ». Voici ce que le pape Jean Paul II a dit en ce qui concerne l’indulgence.

 

Que retenir de tout cela ?

 

Une indulgence consiste à supprimer les conséquences de nos péchés pardonnés et à nous éviter du temps au purgatoire. Pour recevoir une indulgence, il faut exécuter l’oeuvre à laquelle est attachée l’indulgence dictée par l’Eglise, grâce aux mérites de Jésus et des Saints et grâce à notre action : prier pour le Pape, communier, se confesser le jour même ou trois jours avant ou trois jours après l’exécution de l’oeuvre à laquelle est attachée l’indulgence. De plus, nous devons faire des sacrifices pour faire augmenter l’amour de la créature vis à vis de son créateur pour soi et pour les autres.

Nous ne devons pas rechercher les indulgences. Ce qui compte pour nous c’est de répondre à l’amour que Dieu a pour nous. Quelqu’un qui meurt le jour où il a reçu une indulgence plénière va directement au ciel. On peut prier pour que quelqu’un qui vit sur terre puisse se convertir. Mais, de même que l’on ne peut pas se confesser pour quelqu’un, on ne peut pas gagner une indulgence pour quelqu’un qui vit sur terre puisque cela dépend essentiellement des dispositions intérieures de la personne.

 

 

Quelques invocations : Job 1, 21 ; Judith 16, 16 ; Psaume 85, 10 ; Psaume 142, 10 ; Psaume 30, 6 ; Romains 8, 15 ; Galates 4, 6 ; Saint Luc 18, 13 ; Saint Luc 17, 5 ; Saint Matthieu 8, 25 ; Saint Jean 20, 28 ; Saint Luc 24, 29 ; Saint Matthieu 9, 38 ; Saint Luc 23, 46 ; Saint Matthieu 16, 16.