Le concile oecuménique de Nicée (325) décida de fixer la date au dimanche qui suit la première lune de printemps - ce qui, aujourd’hui, la situe entre le 22 mars et le 25 avril - et lia les principes de datation aux normes qui servaient à calculer la Pâque au temps de Jésus.
Actuellement, les Eglises chrétiennes suivent deux calendriers : l’un, julien, depuis la réforme de Jules César (46 avant J.C.), l’autre, grégorien, depuis le pape Grégoire XIII (1582). Leur décalage explique la datation différente des fêtes religieuses selon que les Eglises s’appuient sur l’un ou sur l’autre.
L’Eglise catholique suit le calendrier grégorien (réformé par Grégoire XIII en 1582) alors que l’Eglise orthodoxe suit le calendrier Julien (établi par Jules César en 46 avant J. C.).
Dans ce débat ancien sur la détermination de la date de Pâques, on notera que le
calendrier grégorien ne diverge pas actuellement du calendrier astronomique de
manière significative alors que le calendrier julien est en retard de 13 jours
sur le calendrier astronomique.
L’Eglise catholique suit le calendrier grégorien (réformé par Grégoire XIII en 1582) alors que l’Eglise orthodoxe suit le calendrier Julien (établi par Jules César en 46 avant J. C.).
Pourquoi la date de Pâques est-elle encore fixée selon un calendrier lunaire ? Pourquoi ne décide-ton pas d'une date fixe ?
LA FETE DE PAQUES EST UNE FETE MOBILE : SA DATE VARIE D'UNE ANNEE A L'AUTRE.
Il est vrai que c'est assez désagréable au plan pratique. Mais c'est aussi une bonne occasion de nous souvenir de l'enracinement de la tradition chrétienne dans la tradition juive. Avant d'être une fête chrétienne, Pessah est une fête biblique. C'est même, à l'origine, une célébration de la nature. Dans la culture nomade, l'année commence au printemps; on célèbre l'agnelage, qui assure l'avenir du troupeau et la prospérité du clan. Dans la culture sédentaire et rurale, l'année commence Ó l'automne, début du cycle des travaux des champs. Mais on fête au printemps les premières gerbes d'orge : c'est la fête des Azymes qui, initialement, était distincte de la fête de Pâques.
Sur cette toile de fond, le Livre de l'Exode dessine la grande épopée de la sortie d'Egypte et de la traversée de la mer. Le 14 du mois de Nisan ½de premier mois +) devient ainsi une sorte de fête nationale. Or le calendrier d'Israël est un calendrier lunisolaire: les douze mois correspondent au cycle lunaire (vingt-neuf ou trente jours), et périodiquement un mois supplémentaire permet de recaler l'année sur le cycle du soleil.
LES CHRETIENS SUIVRONT, EUX, LE CALENDRIER JULIEN.
Sous Jules César, en effet, Rome a fait le passage d'une année de dix mois et trois cent cinquante-cinq jours, commençant au mois de mars, à notre année de douze mois et trois cent soixante-cinq jours, commençant le 1er janvier. La Pâque chrétienne ne coïncidera donc plus avec la Pâque juive, d'au¡tant moins qu'on voudra honorer non pas la date exacte de la Résurrection, mais le dimanche le plus proche de cette date. Ce qui n'était que le premier jour de la semaine est, en effet, devenu le dimanche : dies dominicalis (jour du Seigneur).
Il faut ajouter à cela une complication supplémentaire: la date de Pâques ne coïncide pas dans toutes les Eglises chrétiennes. L'année du calendrier julien durait onze minutes de trop. A la Renaissance, le décalage cumulé n'est plus supportable. Le pape Grégoire XIII va supprimer dix jours - c'est ainsi que sainte Thérèse d’Avila est morte dans la nuit du 4 au ... 15 octobre 1582 ! Il va également supprimer certaines années bis¡sextiles de début de siècle. Mais le monde orthodoxe ne s'aligne pas sur le calendrier grégorien. De part et d'autre, on observe la même règle, édictée au concile de Nicée : Pâques est le dimanche qui suit le quatorzième jour de la lune de l'équinoxe de printemps. Mais selon que le comput est julien ou grégorien, la fête peut être célébrée le même jour (comme en 2007), ou jusqu'à cinq semaines plus tard (comme en 2002).
DEPUIS PLUSIEURS ANNEES, LES CHRETIENS DE TERRE SAINTE ONT DECIDE DE CELEBRER PAQUES LE MEME JOUR
Catholiques et protestants ont adopté le calendrier orthodoxe. Ils l'ont voulu comme un signe d'unité entre des Eglises si nombreuses et si diverses, et comme un témoignage plus lisible des chrétiens sur une terre marquée par l'islam et le judaïsme. Je me souviens d'un pèlerinage en Terre sainte pendant la semaine après Pâques. Nous chantions de tout coeur nos alléluias tandis que notre guide arabe célébrait son Vendredi saint! Il est vraiment urgent que, sur ce point au moins, l'unité se fasse. L'Eglise catholique se dit prête à faire ce pas.
Faudrait-il en profiter pour abandonner l'usage de définir la date de Pâques par le calendrier lunaire, trop aléatoire ? Pâques deviendrait un rendez-vous annuel fixé une fois pour toutes, tel dimanche. Ce serait une grande simplification: la date de Pâques commande, en effet, l'ensemble du calendrier liturgique, du mercredi des Cendres à la Pentecôte, et par contrecoup tous les autres dimanches, qu'il faut répartir avant et après cet ensemble. Mais serait-il sage d'abandonner une tradition si haute, pour des motifs plus technocratiques que mystiques ? J'avoue mon hésitation !
Auteur : Père Alain Bandelier paru dans la revue Famille Chrétienne numéro 1519 du 24 février au 2 mars 2007