BREVE PRESENTATION DE L’ENCYCLIQUE DIEU EST AMOUR
DU PAPE BENOIT XVI
Lorsque nous lisons l’encyclique du pape Benoît XVI du 25 janvier 2006 intitulé « Deus caritas est », Dieu est Amour, nous sommes surpris au premier abord. Pourquoi ? Parce que le pape ne parle pas de la doctrine de sainte Thérèse de Lisieux qui est docteur de l’Eglise au niveau de l’amour. Le pape se contente de parler de la bienheureuse Mère Térésa de Calcutta. Pourquoi est-ce que le pape fait cela ?
La réponse se trouve dans la fin de l’introduction de l’encyclique : « …La question est très vaste, un long développement dépasserait néanmoins le but de cet encyclique. Je désire insister sur certains éléments fondamentaux, de manière à susciter dans le monde un dynamisme renouvelé pour l’engagement dans la réponse humaine à l’amour divin ». Cela implique que nous devons vivre notre réponse à l’amour divin comme Mère Térésa de Calcutta l’a fait c'est-à-dire en mettant en premier dans sa vie la prière et en s’occupant des autres.
La première partie de cette encyclique définie l’amour selon la philosophie, la théologie et la révélation (Ancien et Nouveau Testament). Le pape prend un exemple avec le mariage. Pour lui : « le mariage fondé sur un amour exclusif et définitif devient l’icône de la relation de Dieu avec son peuple et réciproquement : la façon dont Dieu aime devient la mesure de l’amour humain ».
Le pape nous dit au numéro 12 dit que la nouveauté du Nouveau Testament ne consiste pas en des idées nouvelles, mais dans la figure même du Christ. Au numéro 13 le pape affirme que l’eucharistie nous entraîne dans l’acte d’offrande de Jésus. Au numéro 14, le pape nous dit que la mystique du Sacrement à un caractère social parce que dans la communion sacramentelle je suis uni au Seigneur, comme toutes les autres personnes qui communient.
Le pape nous explique au numéro 14 que l’Amour est une réalité unique, mais avec des dimensions différentes. Le pape Benoît XVI montre que c’est l’homme, la personne humaine qui aime comme créature unifié dont fait partie le corps et l’âme. Pour le pape, l’amour se réalise lorsque l’eros (l’amour charnel) et l’agape (l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont un même amour) s’équilibrent et sont unis. Il précise « qu’une Eucharistie qui ne se traduit pas en une pratique concrète de l’amour est en elle-même tronquée. Réciproquement,…, le commandement de l’amour ne devient possible que parce qu’il n’est pas seulement une exigence : l’amour peut être commandé parce qu’il est d’abord donné ».
Et pour terminer cette première partie au numéro 18, le pape nous explique que « seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que Dieu fait pour moi et sur sa manière a Lui de m’aimer ».
La seconde partie de l’encyclique est pratique. Le pape nous dit comment concrètement nous devons vivre de l’amour de Dieu, comment nous devons répondre concrètement à l’amour que Dieu à pour chaque créature. Le pape nous fait comprendre que nous ne pouvons pas ne pas donner aux autres l’amour que nous recevons de Dieu.
D’autre part, il nous explique que nous devons toujours agir avec amour et dans l’amour. Pour que nous comprenions bien que cela est important et ne proviens pas de Lui uniquement, le pape nous rappelle ce passage de l’épître de saint Paul aux Corinthiens 1, 13, 13 : « s’il me manque l’amour, cela ne sert de rien ».
Le pape rappelle ce que ses prédécesseurs ont dit sur le social ; la doctrine sociale de l’Eglise se trouve rassemblée dans le compendium de la doctrine sociale de l’Eglise rédigé par le conseil pontifical justice et paix en 2004. Le pape Benoît XVI montre ainsi que la seconde partie de son encyclique se trouve bien dans la tradition de l’Eglise donc qu’il n’invente rien.
Et au numéro 20 de cette seconde partie, le pape nous fait comprendre que « plus une personne œuvre pour les autres, plus elle comprendra et fera sienne la Parole du Christ en saint Luc 17, 10 : nous sommes des serviteurs quelconques. » Il veut nous expliquer que nous sommes utile, pas indispensable et que lorsque nous nous sommes occupés des autres, par et pour l’amour de Dieu, nous n’avons fait que notre devoir qui consiste à répondre à l’amour que Dieu à pour nous en s’occupant d’autrui, de l’autre. « Le pape cite également la parole de la seconde épître de saint Paul aux corinthiens 5, 14 : l’amour du Christ nous pousse ». Il veut dire par là que l’amour du Christ nous pousse à agir concrètement envers les autres, envers notre prochain.
Pour terminer son encyclique, le pape nous donne la Vierge Marie comme modèle dans l’ordre de la manière de vivre l’amour reçu de Dieu. Le pape dit : « Marie, la Vierge, la Mère, nous montre ce qu’est l’amour et d’où il tire son origine, sa force toujours renouvelée ».
Le pape termine son encyclique en disant que nous confions l’Eglise, sa mission au service de l’Amour à la Vierge Marie par cette prière :
Sainte Marie, Mère de Dieu,
tu as donné au monde la vraie lumière,
Jésus, ton fils- fils de Dieu.
Tu t’es abandonnée complètement à l’appel de Dieu
et tu es devenue ainsi la source
de la bonté qui jaillit de lui.
Montre-nous Jésus. Guide-nous vers Lui.
Enseigne-nous à le connaître et à l’aimer,
afin que nous puissions, nous aussi,
devenir capable d’un amour vrai
et être sources d’eau vive
au milieu d’un monde assoiffé.
Pour résumer cette encyclique, on peut dire qu’elle exige de nous beaucoup d’intimité avec le Christ pour être un vrai disciple de Dieu et que nous devons tout faire avec amour car Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui (1 Jn 4, 16). Ces paroles de la première lettre de saint Jean expriment avec une particulière clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne. Et saint Jean nous offre, dans ce même verset, une formule synthétique de l’existence chrétienne : nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous ».
Auteur : François LUGAN