Dom Prosper Guéranger

 

 

Avec son livre en deux volumes institutions liturgiques, Dom Prosper Guéranger désire restaurer une romanité pure alors que la liturgie a été corrompue par les diverses tentatives gallicanes et jansénistes du XVIII éme siècle. Il les fit suivre d'une explication historique et spirituelle du propre du temps, assortie de vie de saints : L'Année liturgique fut l’oeuvre de toute une vie, et c'est le successeur de Dom Guéranger qui l’acheva.

Rappelons que l'Année Liturgique était la nourriture spirituelle quotidienne de M. Martin, le père de Ste Thérèse de l'Enfant Jésus et que sainte Thérèse de Lisieux lisait régulièrement l’année Liturgique avec ses sœurs durant son enfance.

 

Dans sa Préface générale a l'Année liturgique, Dom Guéranger a écrit ces mots en or que comprendront les psalmodiants : « Ces saints docteurs des premiers siècles, ces divins Patriarches de la solitude, où puisaient-ils la lumière et la chaleur qui étaient en eux, et qu'ils ont laissées si vivement empreintes dans leurs écrits et dans leurs œuvres, si ce n'est dans ces longues heures de la Psalmodie, durant lesquelles la vérité simple et multiforme passait sans cesse devant les yeux de leur âme, la remplissant, à grands flots, de lumière et d'amour ? »

 

Qui est Dom Prosper Guéranger ?

Quelle a été son influence ?

Dom Prosper Guéranger et la réforme Liturgique

Œuvre de Dom Guéranger

Prière pour la béatification de Dom Guéranger

Bibliographie

 

Qui est Dom Prosper Guéranger ?

 

Dom Prosper Guéranger est né à Sablé (Sarthe) le 4 avril 1805 et décédé à Solesmes le 30 janvier 1875. Il a été un religieux français restaurateur de l’ordre bénédictin en France et également restaurateur de la liturgie catholique et romaine.

Prosper Guéranger est très jeune marqué par les idées romantiques. Le Génie du Christianisme de Chateaubriand, qu’il lit précocement, lui inspire notamment une vision idéalisée et romantique du christianisme médiéval.

Sous l’influence des doctrines ultramontaines de Félicité de Lamennais, il entre au petit séminaire en 1822. Durant ses études, il lit les Pères de l’Église, et s’intéresse en particulier à l’histoire de l’Église et à celle de la vie monastique.

Il est ordonné prêtre le 7 octobre 1827 à Tours, et rapidement nommé chanoine de la cathédrale.

 

Là, il entreprend d’utiliser le missel romain pour les offices, contrairement aux divers missels français traditionnellement employés par le clergé gallican. Ce choix révèle d’une part son souci d'unité avec Rome et d’autre part, un amour romantique pour le passé, et le « parfum d’antiquité » que dégagent les formules romaines, dans le cadre d’un renouveau des pratiques liturgiques, qu’il veut plus riches en symboles, plus mystérieuses et solennelles.

 

En 1830, il publie quatre premiers articles dans l'organe menaissien, Le Mémorial catholique, puis systématise ses réflexions dans les institutions liturgiques (3 volumes 1840-1851). Sa dénonciation de ce qu'il nomme « l'hérésie antiliturgique » (apports gallicans et jansénistes, influence protestante…) lui attire la faveur du clergé et l'hostilité d'une partie de l'épiscopat français.

C’est dans cette idée de renouveau de la liturgie qu’il décide de restaurer en France l’ordre de saint Benoît, supprimé à la Révolution française. A cette fin, il acquiert un ancien prieuré bénédictin, à Solesmes, en décembre 1832.

 

Pour la mise au point des constitutions de son ordre, il s’inspire principalement de celles des mauristes français, bénédictins réformés au XVIII siècle, en insistant notamment sur l’importance des études et de la vie intellectuelle des moines.

Le 11 juillet 1833, la vie monastique reprend officiellement à Solesmes. Le 14 juillet 1837, la restauration de l'ordre est approuvée par le pape Grégoire XVI. Solesmes est alors érigée en abbaye bénédictine dont Dom Guéranger est le premier abbé, et supérieur d'une congrégation qui prend le nom de Congrégation de France (plus tard congrégation de Solesmes), ou « Congrégation française de l'ordre de saint Benoît ».

 

Quelle a été son influence ?

 

L’influence de Dom Prosper Guéranger fut considérable sur l’ordre bénédictin en France, où d’autres abbayes et prieurés se rattachent à cette congrégation (Abbaye Saint-Martin de Ligugé, monastère de Ganagobie, Sainte Cécile de Solesmes, Sainte-Anne de Kergonan, Notre-Dame de Fontgombault, etc.)

Dom Guéranger est aussi l'un des inspirateurs du mouvement que l'on appelle mouvement liturgique poursuivi jusqu'au concile Vatican II. Ce mouvement avait pour but de mieux faire connaître et aimer la messe traditionnelle, à la fois aux prêtres et aux fidèles.

Dom Guéranger voulu ainsi restaurer dans la liturgie une romanité qui était corrompue par diverses tentatives gallicanes et jansénistes.

À cette fin, Dom Guéranger entreprit notamment la restauration du chant grégorien médiéval et donna avec la publication de l'Année liturgique un commentaire des textes de la liturgie.

 

Dom Prosper Guéranger et la réforme Liturgique

 

L'oeuvre de Dom Guéranger part d'une fréquentation assidue des Pères de l'Eglise. Elle est le fondement d'une influence qui demeure.

Le vrai charisme de Dom Guéranger se situe dans son intelligence de la liturgie comme coeur de la vie de l'Eglise, Epouse du Christ. Face à la diversité des liturgies anglicanes, un désir d'unité s'est fait jour. Dom Guéranger a été l'initiateur d'une réforme liturgique comparable à la carolingienne, recentrée sur les Psaumes, l'Ecriture et les Pères qui trouvent dans le chant grégorien une synthèse de vie inégalée.

Tout élan liturgique qui mène à Vatican II puise son inspiration dans ce ressourcement scripturaire et patristique.

 

Œuvre de Dom Guéranger

 

C'est soit de son vivant (comme les Essais sur le naturalisme contemporain) ou bien après sa mort (comme Jésus-Christ roi de l'histoire) que ces articles ont été réunis en volume.

 

Ses écrits :

 

* Institutions liturgiques (Le Mans/Paris, 3 vol., 1840-1851), rééditées avec des compléments (Paris, 4 vol., 1878-1885)

* L'Année liturgique

* Explication des prières et des cérémonies de la sainte messe

* La monarchie pontificale

* Mémoire sur l'Immaculée Conception

* Essai sur l'Origine, la signification et les privilèges de la Médaille ou Croix de saint Benoît.

 

Prière pour la béatification de Dom Guéranger, restaurateur de la liturgie romaine au XIXème siècle et précurseur de la restauration de la liturgie voulue par le concile Vatican II :

 

« Dieu notre Père, ton serviteur Dom Prosper Guéranger, abbé de Solesmes, attentifs à l’Esprit-Saint, a permis à une multitude de fidèles de redécouvrir le sens de la liturgie, source du véritable esprit chrétien. Que son dévouement à la Sainte Eglise et que son amour filial envers la Vierge immaculée, puisés dans le mystère du Verbe incarné, soient une lumière pour les chrétiens de notre temps. Daigne, Seigneur, nous accorder la faveur que nous demandons par son intercession, afin que sa sainteté soit reconnue de tous et que l’Eglise nous permette au plus tôt de l’invoquer comme l’un de tes bienheureux et de tes saints. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen ».

 

Les personnes qui, en récitant cette courte prière approuvée par Mgr Faivre, Evêque du Mans, obtiendrait des grâces par l’intercession de Dom Guéranger, sont priées d’en informer l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes (-F-72300 Solesmes).

 

Bibliographie

 

* Dom Alphonse Guépin, Solesmes et Dom Guéranger, Le Mans, 1876

* Dom Delatte, Dom Guéranger, abbé de Solesmes, Paris-Tours, 1902, 2 vol. rééd. Solesmes, 1981

* Dom Louis Soltner, Solesmes et Dom Guéranger, Solesmes, 1974

* Dom Guy-Marie Oury, Dom Guéranger, moine au cœur de l'Église, Solesmes, 2001

* Dom Prosper Guéranger, Mémoires autobiographiques, Solesmes, 2004

Site Internet : http://www.domgueranger.net

 

 

 

Auteur : François LUGAN.

Lu et approuvé : Père Francis Volle, C.P.C.R

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