Le Djihad et le Charia
Cette notion de Djihad en est venue à désigner la "guerre sainte", puis la guerre tout court.
On distingue donc le Grand Djihad du Petit Djihad (temporel) qui inclut les actions de prosélytisme et le conflit armé incluant aujourd'hui l'assassinat, le meurtre et le terrorisme.
Mais que l'on ne s'y trompe pas : ce "petit djihad" n'est pas moins authentiquement islamique que le Grand Djihad. Il ne s'agit pas d'une mauvaise interprétation de la lettre coranique même si elle peut apparaître comme une démarche inférieure à la démarche spirituelle.
Ce "petit djihad" temporel porte le nom al-Djihad al-Asghar, litt. "la guerre" (contre les ennemis de l'islam) et cet effort se développe "doublée d'une intention inavouée de prosélytisme"(L1, p140).
"Opposition établie par le Prophète lui-même, selon laquelle la véritable grande guerre, le véritable djihad (al-djihad al-Akbar), est celle que le Musulman s'applique à lui-même en vue de son amélioration, tandis que la guerre que les armées livrent à l'ennemi n'est qu'un succédané, puisqu'elle est qualifiée de petite guerre (al-djihad al-asghar)."
Coran II/2, 186-187 (L3B) :
"Combattez vos ennemis dans la guerre entreprise pour la religion; mais n'attaquez pas les premiers. Dieu hait les agresseurs.
"Tuez vos ennemis partout où vous les trouverez ; chassez-les des lieux d'où ils vous auront chassés. Le péril de changer de religion est pire que le meurtre. Ne les combattez point auprès du temple Haram, à moins qu'ils ne vous provoquent. S'ils vous attaquent, baignez-vous dans leur sang. Telle est la récompense due aux infidèles."
Coran IX/9, 101 :
"Ceux qui les premiers ont quitté leur pays pour aller à la guerre sainte, ceux qui ont suivi cet exemple glorieux, ont mérité l'amitié de Dieu qu'ils aimaient, et il leur a préparé des jardins où coulent des fleuves et où goûteront des plaisirs éternels."
Le djihad devrait donc être surtout spirituel dans le Dar al-Islam ou le Dar as-Soulh, alors que sa version agressive et prosélyte est principalement tournée vers le Dar al-Harb où vivent les non-musulmans (mécréants, infidèles, athées, polythéistes).
Le sabre est d'ailleurs un symbole de cette version agressive du djihad fait ou perpétré au nom d'Allah.
La Charia
La charia ou charî'a (arabe : الـشَّـرِيعَـة, « la voie ») est un ensemble de règles de conduites applicable aux musulmans. Le terme utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie : « chemin pour respecter la loi [de Dieu] ». Il est d’usage de désigner en Occident la charia par le terme de loi islamique (ce terme est d’ailleurs utilisé en place de droit musulman). Dans un sens plus large, la charia désigne aussi la religion musulmane englobant trois dimensions et nommée « les trois charia » (al-shari'a al-tsalatsah) : la soumission (islam), la foi (iman) et faire ce qui est beau (ihsan).
La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales. Les musulmans considèrent cet ensemble de normes comme l’émanation de la volonté de Dieu (Shar'). Le niveau, l’intensité et l’étendue du pouvoir normatif de la charia varient considérablement sur les plans historiques et géographiques