Cours de généralité de philosophie
Bien qu’il y ait une multitude de philosophes et de pensées philosophiques, il n’y a qu’une seule vrai et unique philosophie : celle qui étudie la réalité que nous voyons et que nous appelons LA PHILOSOPHIE REALISTE.
Cette philosophie réaliste provient du Grec Aristote (né en 384 avant Jésus-Christ) puis reprise par saint Tomas d’Aquin (1226-1274) et par le pape Jean-Paul II entre autre dans son encyclique Fides et Ration (la foi et la raison). Elle est également reprise par des grands théologiens tel que le père Marie Dominique Philippe.
I) Qu’est ce que la philosophie réaliste ?
1) Généralité :
C’est Dieu lui-même qui nous oblige a faire de la philosophie en se présentant à Moïse en lui disant en Exode 3, 14 : « je SUIS celui qui suis » Et il ajoute en exode 3, 15 : « voici ce que tu dira aux Israélites : je SUIS m’a envoyé vers vous ». Et dans le prologue de l’Evangile selon saint Jean, il est question du Verbe pour parler de Dieu. Cela signifie que Dieu est celui qui existe, qui est l’existence a Lui seul et ne dépend que de Lui et de personne d’autre. C’est pourquoi la philosophie étudie l’être (la personne humaine ou homme au sens d’homme et de femme ou l’être humain) et peut remonter jusqu'à l’étude de l’être premier comme nous le verrons (que les traditions religieuses appellent Dieu).
Il faut aussi savoir que ce que notre intelligence dit de la foi, la foi ne le dit pas et réciproquement. Il y a donc une complémentarité entre la foi et la raison comme l’a dit le pape Paul VI et la redit le pape Jean-Paul II dans son encyclique Fides et ratio (la foi et la raison).
Enfin, il faut savoir que la philosophie nous aide à définir les notions fondamentales qui sont indispensables aux énoncés de la foi. Par exemple au sujet du Mystère de la Trinité, il y a un seul Dieu en trois personnes cela signifie que ces trois personnes ont même substance mais se distinguent par les relations. C’est le développement du dogme et de la morale. Même chose pour le Mystère de l’incarnation ou on affirme qu’il y a en Jésus-Christ une personne et deux natures : la nature divine et la nature humaine. C’est aussi le cas pour le Mystère de l’Eucharistie qui affirme que la substance du pain est changé en la substance du corps du Christ et celle du vin en la substance du sang du Christ. Il est donc important de définir avec précision ces notions fondamentales de relation, nature, personne et de substance. Ce sera le rôle de la philosophie.
2) La philosophie réaliste :
Pourquoi la philosophie moderne aboutit-elle à la « mort de Dieu » ? Pourquoi devons-nous remonter à la philosophie Grec d’Aristote pour parvenir à l’étude d’un être premier (que les traditions religieuses appellent Dieu) ?
Nous sommes dans un climat « idéaliste » ou c’est le primat de l’homme qui compte. Cela se vérifie par les mathématiques : les sciences de ce type poussent le chercheur à ne se contenter que de la cohérence des idées sans éprouver le besoin de revenir au réel en le respectant. Il y a aussi la physique qui est contaminée par l’idéalisme pour lequel la réalité n’existe pas indépendamment de la perception que l’homme peut en avoir.
D’autre part, attention aux 7 idéologies (ou philosophies) athée :
1) Sartre et l’exaltation de la liberté.
2) Freud et l’inconscient : métaphysique (ou philosophie première).
3) Marx : le travail, la société et la question de l’espèce humaine.
4) Auguste Comte et le positivisme : n’existe que ce que je peux mesurer.
5) Huxley et l’évolutionnisme absolu.
6) Nietzsche et l’art
7) Epicure et la morale du plaisir
En plus : Hitler et l’exaltation de la race et :
La science moderne est la physique et la biologie. La psychologie étudie les comportements de l’homme. Enfin la sociologie qui est l’étude des comportements des sociétés.
Qu’est ce que la philosophie réaliste ? C’est une philosophie qui part de la réalité tel que nous la voyons et que nous pouvons saisir grâce à nos cinq sens : on appelle cela la connaissance sensible qui se fait par l’expérience que nous faisons de la réalité grâce à nos cinq sens. Nos cinq sens sont : la vue, l’ouie, l’odorat, le toucher et le goût. En étudiant la réalité qui nous entoure avec nos cinq sens, nous découvrons que la réalité la plus parfaite qui soit est l’homme ou être humain puisqu’il est le seul de toutes les réalités à posséder une âme donc la seule réalité qui peut être étudié par la philosophie. Un être se définit comme un existant qui possède plus ou moins de richesses dans le domaine de ses aptitudes à agir en étroite interdépendance avec les autres existants. C’est ainsi que les arbres, les animaux, les poissons et les plantes participent à l’ordre du monde, chacun selon sa propre place.
L’homme ou personne humaine ou être humain (on parlera dans la suite d’homme au sens d’homme ou de femme) n’est pas qu’un pur esprit mais un esprit en condition charnelle (grâce à son corps. Ne pas oublier qu’en Genèse au chapitre 2 verset 7 il est dit que Dieu créa l’homme à partir de la glaise du sol et que le mot Adam signifie terre rouge et au verset 8 qu’il lui insuffla le souffle de vie qui est l’âme ou esprit). Ce qui fait à la fois la grandeur et la fragilité de l’homme c’est qu’il est composé de matière et d’esprit et qu’il ne peut connaître le monde qui l’entoure que par ses 5 sens. On doit donc toujours maintenir que l’homme est à la fois un corps et un esprit sinon qui fait l’ange (considère qu’il n’est qu’un pur esprit) fait la bête. Fait de matière, nous ne pouvons facilement nous détacher du sensible où prend source notre connaissance. Donc nous connaissons a partir des nos 5 sens, comme déjà dit, qui nous font faire des images générales des choses : ainsi quand on parle d’une maison, tout le monde sait de quoi on parle.
Nous devons accepter d’approcher certains problèmes philosophiques, comme nous l’avons déjà dit, pour nous aider à approfondir le contenu de la foi et nous venons de voir l’urgence d’une conversion à l’être comme condition nécessaire de ce travail essentiel.
Lorsque nous cherchons à approfondir le don mystérieux de la foi, nous sommes affrontés aux notions de substance, d’accident, d’essence etc… qui portent non pas sur une catégorie d’existants comme l’arbre, la pierre ou le cheval, mais sur ce qui, précisément est commun a tout ce qui existe. Ce sont les notions métaphysiques : elles dépassent (meta) les conditions de l’être physique, donc matériel. Il faut donc un effort pour l’homme de ne s’appuyer en métaphysique sur aucune image que celle du mot qui désigne la notion. C’est à cette condition que nous pourrons nous habituer progressivement à l’Etre en tant qu’Etre et parvenir ainsi par exemple à penser vers Dieu.
A partir de ses 5 sens, l’homme, en plus d’abstraire des images pour connaître la réalité qui l’entoure fait l’expérience de 5 choses : tout d’abord que la première chose que l’homme fait est de travailler : le jeu est un travail d’où la philosophie du travail puis que l’homme aime d’où la philosophie de l’amour d’amitié puis que l’homme vit en communauté : la première communauté est la famille d’où la philosophie de la communauté puis la philosophie de la nature : la matière qui est transformé par le travail d’ou lien avec la philosophie du travail et enfin la philosophie du vivant : l’ami ou celui que j’aime n’est un ami que parce qu’il est d’abord un vivant d’où lien entre philosophie de l’amour d’amitié et celle du vivant.
3) Philosophie et théologie :
La théologie est une connaissance rationnelle proche de la philosophie par sa méthode. Cependant il y a une grande différence entre la philosophie et la théologie : la philosophie, comme nous venons de l’expliquer, part de l’expérience et de la connaissance que l’homme fait avec ses 5 sens ; Le philosophe découvre tout par les profondeurs du réel qui l’entoure. La théologie quant à elle part de la Révélation (donné dans la Bible et explicité par l’Eglise et la Tradition). C’est donc de la révélation que la théologie reçoit ses principes, son contenu, sa connaissance et qu’elle y croit.
La théologie est une connaissance rationnelle proche de la philosophie par sa méthode. Cependant c'est de la Révélation qu'elle reçoit ses principes, les racines de son savoir, elle les croit tandis que le philosophe les découvre au sein même des profondeurs du réel qui l'entoure.
L'objet propre de la théologie n'est pas autre chose que l'ensemble des vérités révélées transmises par l'Eglise. Son but ne consiste pas à évacuer l'obscurité des Vérités de Foi ; elle cherche bien plutôt à en défricher humblement les abords afin de montrer Que les mystères ne sont pas contradictoires. « J'ai prié et l'intelligence m'a été donnée, j'ai supplié et l'esprit de Sagesse est venu en moi ... Que Dieu m'accorde d'en parler avec justesse puisque Lui-même est à la fois le guide de la Sagesse et le maître des sages » (Sag. 7, 7).
Pour y parvenir, le théologien essaie de discerner et de purifier le contenu des concepts, des idées exprimés par les mots humains de l'Ecriture, leur permettant ainsi d'approcher tant bien que mal, le niveau de la perfection d'Etre et de Bonté propres au Dieu Trinitaire.
Pour mieux délimiter ce qui ne peut être atteint que par la Foi, donc ce qui constitue proprement le mystère de Dieu, le théologien a nécessairement recours à la philosophie: seule, en effet, cette sagesse donne les clefs de l'univers à celui qui les recherche avec humilité dans l'éclairage de l'universelle analogie. Ceci permet alors de voir comment l'esprit humain, par ses seules forces, est capable de saisir la réalité, l'existence de Dieu, à partir de la création (ce qu'avait fait déjà Aristote dés le 4ème siècle avant J.C. Ceci a été défini solennellement par le concile Vatican I.
Au niveau bien différent de l'adhésion de Foi à la Révélation, le théologien utilise la philosophie comme une sorte d'instrument intellectuel (à la façon du physicien utilisant les mathématiques). C'est ainsi qu'il parvient à discerner parmi les affirmations bibliques celles qui, seules, sont applicables au Tout-Puissant. Si l'on prend par exemple la violence de certains psaumes : « Déverse ta fureur sur les païens qui ne t'ont pas reconnu, car ils ont dévoré Jacob. Rends à nos voisins sept fois en plein coeur l'outrage qu'ils t'ont fait, Seigneur Dieu » (Ps. 78), les multiples expressions de ce genre sont en réalité les appels d'un petit peuple en lutte continuelle avec ses voisins et tout à fait isolé par son monothéisme. Rien n'est plus facile que d'en discerner ici le particularisme et l'insuffisance. Toutefois, en certains autres textes, la pensée qui n'a pas encore atteint sa pleine maturité reste seulement floue et difficile à saisir; le théologien alors cherche simplement à l'éclairer en la rapprochant de textes différents et plus explicites.
C'est surtout, au delà de ces cas, lorsqu'il s'agit de discerner en quoi les grandes données bibliques sont vitales pour l'intelligence, que la philosophie est, pour le théologien, l'instrument le meilleur. Il ne sera possible d'exprimer avec une précision suffisante toute l'ampleur de la Révélation évangélique sur l'Incarnation et la Trinité qu'en ayant recours à la philosophie grecque avec la profondeur du sens de l'être et de la connaissance qui sont les siennes. Mais le discernement dont il vient ne suffit pas lorsqu'il s'agit Seigneur. Là, il est nécessaire notions reçues de l'Ecriture, et sera ici d'un grand secours d'être question de ·parler du de purifier les la philosophie. Pour affirmer d'abord que ces idées n'ajoutent rien au Tout Autre, à l'Etre dans son absolu de perfection.
Pour chercher ensuite à préciser comment peut s'appliquer vraiment à Dieu une part du contenu de ces concepts humains ; si cela s'avérait impossible, nous serions condamnés à l'impuissance, incapable de "dire" quoi que ce soit au sujet de Dieu, ce qui· est tout à fait opposé au mystère même de son Incarnation. Le Verbe n'est-il pas venu parmi nous pour enseigner avec des mots humains les mystères de la vie divine, comme Jésus l'affirme à tant de reprises.
L'effort d'explicitation dont il est question, se présente comme l'approfondissement de la Foi. Lui à recevoir un peu plus de lumière dont le moindre détail, saisi procure d'étonnantes clartés vient d'être nécessaire à seul peut aider sur les secrets avec humilité, Mais il ne faut pas oublier que la Foi est un don. Dieu peut suppléer à toute recherche: "Heureux les pauvres en esprit, le Royaume des cieux est è eux (Mat. 5, 3).
Dans la suite de ce cours philosophique, nous étudierons la création tant au plan philosophique que théologique puis nous essayerons de voir les composantes de l’Etre crée ensuite on approfondira ce qu’on a dit très rapidement au sujet des facultés de connaissance de l’homme puis des facultés d’action de l’homme et enfin on parlera de l’âme humaine et de la mort.
4) La création :
Cette question se pose aussi bien au niveau des philosophes et des savants (y a-t-il eu un commencement au cosmos et pourrait-on donner un âge au cosmos) qu’au niveau du mystère de l’apparition de l’homme ou de l’être qui es le mystère même de Dieu.
Toute réalité existante, tout événement, est l’effet de plusieurs causes (les prestations « météo » à la télévision nous en donnent chaque jour un exemple frappant) : principe de causalité.
Ce qu’est chaque réalité ne dépend pas seulement de notre perception, mais de sa configuration propre : si elle est ceci, il lui est impossible en même temps d’être différente de ceci, de ne pas être ceci (par exemple, un morceau de marbre n’est pas un morceau de calcite, une hirondelle dans son élan n’est pas une hirondelle au repos sur le toit) : principe de non contradiction.
Sommes nous étonné d’être et en même temps de ne pas être « tout » : donc de recevoir notre existence d’une source autre que nous et de ne pas pouvoir nous contenter de n’être que pour nous ? Somme nous vraiment bouleversés par le mal, la souffrance, c'est-à-dire par le fait de nous trouver destinés à une plénitude (le bonheur) et de ne pas pouvoir nous l’approprier vraiment ? La philosophie grecque nous apprend qu’on ne peut éviter de réfléchir à la place de l’homme dans l’univers, à l’avenir, à l’accomplissement véritable de son existence et à sa destinée.
a) la révélation au peuple juif
"Au commencement… le monde était désert et vide... Dieu dit : que la lumière soit et la lumière fut". (Genèse au chapitre 1). Or on pense actuellement que le "big bang" n'est pas autre chose que l'apparition en un point d'une énergie électromagnétique d'une puissance immense. La lumière est une énergie de cet ordre, comme l'infra-rouge et les ondes radio (plus grande longueur d'onde), comme l'ultra-violet et les rayons X (plus petite longueur d'onde). Ces phénomènes ondulatoires sont accompagnés de corpuscules ou photons dénués de masse. Lorsque deux photons animés d'une grande énergie se heurtent, ils donnent naissance aux premières particules matérielles.
C'est à partir de ces particules élémentaires que se forment les étoiles: le proton positif est un noyau d'hydrogène ; il deviendra un atome d'hydrogène lorsque dans le calme relatif de températures moins formidables, il pourra capter un électron négatif. Puis dans le coeur des étoiles où l'agitation corpusculaire est terrifiante se forme la synthèse de corps plus complexes lors du choc et de l'union de plusieurs protons (c'est le principe de la bombe H).
A partir des étoiles, ces boules de gaz incandescent, se sont formées les planètes et corps expulsés de l'étoile puis devenus solides en se refroidissant.
Ainsi "Dieu fit le firmament… Puis Dieu dit: que les eaux qui sont sous le ciel s'amassent et qu'apparaisse le continent" alors apparaît la vie, et d'abord végétale : "que la terre verdisse de verdure". Puis Dieu dit "que les eaux grouillent d'un grouillement d'êtres vivants ... " Et ici la biologie nous enseigne que ·la vie animale a commencé dans l'eau et ne peut subsister que grâce aux végétaux.
La révélation biblique de la création apporte par ailleurs à la question dimension nouvelle : le Dieu de Jacob est le Vivant (Ps 35,10) la vie, par ta lumière nous voyons la lumière.
Ainsi le Créateur n'est pas seulement le principe premier, Il est une personne qui veut se donner, en ses créatures spirituelles, des interlocuteurs valables: c'est le Dieu de la parole, bien plus, c'est le Dieu du dialogue. "Au commencement était la parole toutes choses ont été faites par elle ... en elle était la vie" (Jn 1,1-4). Tout au long du récit de la création, "Dieu dit ... "
Or la vie d'un esprit est connaissance et amour: notre propre expérience nous l'affirme, à nous qui ne sommes qu'un esprit en condition charnelle.
Il semble que le fait de donner l'existence à toute créature entraîne nécessairement une connaissance parfaite de chacune d'elles en ce qu'elle a même de plus singulier. Cela n'introduit-il pas en Dieu une sorte de multiplicité ? Et n'est-il pas ridicule que le Tout-puissant se penche jusqu'à de minimes détails ?
Cependant (Mt 10,30) "et même les cheveux de votre tête sont tous comptés".
La réponse à cette objection ne peut s'appuyer que sur le mystère même de Dieu, le mystère même de la Trinité : Dieu connaît tout dans l'unique acte de connaissance qui est le sien : cet acte qui engendre le Verbe, la Parole "par qui tout a été fait et rien de ce qui a été fait ne l'a été sans Lui" (Jn 1,3).
Lorsque nous connaissons une chose, nous dépendons d'elle en un certain sens ; alors la connaissance des créatures n'introduit-elle pas en Dieu une sorte de dépendance analogue?
Nous connaissons, parce que nous recevons de la chose connue certaines informations : voici notre dépendance.
A l'inverse, la connaissance toute simple que Dieu a des créatures lui vient de l~acte de création unique et continu par lequel il leur donne leurs formes particulières d'êtres existants : c'est lui qui les informe.
Les idéalistes voudraient trouver en l'homme cette sorte d'indépendance qui n'appartient qu'à Dieu: ils refusent d'être tributaires du monde extérieur dans l'exercice de leurs facultés de connaissance; c'est pourquoi, en un retournement prométhéen, ils s'attachent à enseigner que notre esprit suscite ce qu'il connaît (ceci selon des modalités diverses correspondant aux doctrines différentes).
Or, bien au contraire, comme on le verra plus loin, ce qui nous permet de connaître, c'est le fait qu'il existe en toute chose la trace lumineuse de l'action créatrice et, donc, connaissante de Dieu (ce qui est désigné par le mot "essence").
Dés l’Ancien Testament, la Révélation, avec les prophètes en particulier, s'attache à faire saisir aux Hébreux que ce Dieu dont ils craignent la justice et les "colères" est un Dieu d'amour capable de tout donner et de tout pardonner (Osée 11,1-9 ; Isaïe II 54,7-10). (Il faut relire lentement ces textes).
Mais c’est le Nouveau Testament qui révèle pleinement le mystère de l'amour infini de Dieu pour chaque homme en particulier (et non pas seulement pour un peuple choisi ou pour l'humanité en général).
« Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés, demeurez dans mon amour » (Jn 15,9).
« Et nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru. Dieu est amour » (1 Jn 4,16).
Comment approcher ce mystère d'un amour éternel unique et tout-puissant, créateur d'un monde multiple et comme évanescent dans ses transformations continuelles ?
Notre connaissance nous montre que ce monde matériel (le seul saisissable directement par nous) présente en son sommet une créature étrange : l'homme, cet horizon où se rencontrent ce qu'il y a de plus élevé dans l'ordre charnel ou biologique et ce qu'il y a de plus faible dans l'ordre spirituel l'homme, esprit en condition charnelle.
Dieu, Etre de plénitude et donc de parfaite simplicité, esprit pur et tout-puissant possède la vie par excellence. En Lui ne peuvent s'accomplir que des actes parfaits, les seuls actes propres à l'Esprit, actes éternels donc, absolument continus (bien qu'ils soient pour nous situés dans le temps) : "les collines peuvent s'ébranler, mon amour ne cessera pas".
L'acte par lequel Dieu connaît son unique substance de splendeur, acte qui engendre le Verbe, son Fils;
L'acte d'amour pour cette même substance commune au Père et au Fils où se rencontrent leurs deux regards dans le feu de l'Esprit.
Il nous faut donc bien saisir qu'en Dieu si la connaissance de toutes choses est comprise dans son unique acte éternel de connaissance de Soi dans le Verbe, l'amour de chaque être créé est englobé dans l'unique acte éternel d'amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père: l'Esprit Saint.
Chaque créature est aimée de ce même amour. C'est confondant !
Un étonnant courant de dilection va du Père au Fils et du Fils au Père, un courant bien plus puissant que la mort, "mort où est ta victoire, où est 0 mort ton aiguillon?" C'est par et dans ce courant que le monde est créé par le Père en oblation au Fils comme un cadeau de surabondance. Il est en retour offert au Père par le Fils dans l'Esprit. Tout est crée vers dieu en un dynamisme qui donne à chaque créature, comme but ultime Dieu lui-même. L'homme, créature spirituelle, donc libre, a utilisé le pouvoir d'être maître de son agir pour sortir dés l'origine de ce courant d'amour entraîné par le désir fou de parvenir à l'indépendance vis à vis du Créateur. Nous en portons encore les traces, et, dans cette faiblesse désordonnée, nous ne manquons pas chacun à notre tour de chercher à quitter ce courant.
Le Père connaissant de toute éternité la révolte originelle de l'homme a, dés l'origine aussi « donné son Fils pour le salut du monde ». (Genèse 3,15).
Si l'Incarnation ne s'est insérée dans le temps qu'il y a deux mille ans, son fruit de vie est de toujours. Ceux qui ont vécu avant le Christ ou après Lui sans le connaître n'en sont pas moins pris par Sa force mystérieuse qui les ramène (s'ils ne la refusent pas) dans le grand flux d'amour vers la gloire.
DE QUOI SE COMPOSE L’ETRE ?
Même si cette partie vous semble ardu et difficile, il ne faut pas vous découragez et revenir au contenu de cette partie quelques jours plus tard. Il est indispensable que vous fassiez l’effort de comprendre cette partie puisqu’elle a pour but d’expliquer et de préciser le sens des mots techniques de la philosophie de l’être qui seront utilisés par la suite.
Le mot philosophie signifie : philos : amis et sophia : la sagesse. La philosophie c’est donc l’amour de la sagesse.
La transmission du message divin a lieu, en effet par des mots que la Bible propose. Or, on met forcément quelque chose sous mes mots et la philosophie a pour rôle essentiel de préciser justement la réalité signifiée par les mots : dans l’affirmation « Dieu est une personne qui nous aime », que signifie exactement personne et amour ?
La philosophie consiste pour le chrétien à s’ouvrir à l’être. On n’a donc pas a craindre de se donner un mal inutile ou de porter atteinte au mystère en faisant de la philosophie : elle est indispensable à la vie de l’Eglise, elle est utile au croyant. Le statut de la théologie est un statut priant et eucharistique car la réflexion philosophique appliquée à la révélation est au service de la foi qui nous introduit dans un nouvel ordre d’exister : celui du Mystère pascal et de l’union au Christ.
Les diverses manières de connaître sont la sciences exactes, les cercles bibliques, l’étude des langages du passé, « science de l’homme », enrichissent le trésor de notre savoir. Mais il est absolument nécessaire, pour le chrétien, de purifier, coordonner et hiérarchiser ses diverses connaissances : C’est le rôle de la philosophie au service de la foi. Quand on parle de Résurrection, de Rédemption, de Vie Eternelle, on a le devoir absolu d’être conscient de ce que l’on met sous les mots : la bible donne des aliments mais la façon de les accommoder peut les dénaturer ou leur permettre au contraire d’être pour nous source de vie.
I) Que pouvons nous atteindre par notre intelligence spéculative miroir de l’« être » ?
a) premier niveau d’abstraction
L’intelligence est faite pour connaître ce qui est, tel est son objet propre. C’est comme par exemple pour l’œil qui a pour objet propre toute chose éclairée et pour l’oreille toute sonorité. Grâce aux nerfs sensitifs l’œil transmet l’impression lumineuse en même temps que le font le toucher et l’ouïe pour leurs impressions propres. Ils fournissent ainsi au cerveau un ensemble d’informations électroniques qui lui permettent de donner une image synthétique de la chose connue ainsi par les sens dans sa singularité même : la table qui me fait, face par exemple. Et a force de voir différentes tables, l’intelligence a cette capacité d’abstraire et de rendre de manière immatériel le mot table afin que lorsqu’on parle de table on sache tous ce qu’est une table. Mais ne perdons jamais de vue l’impuissance absolue de notre esprit à saisir l’existant comme tel, dans sa singularité particulière comme le font les sens : c’est la grande infirmité de notre esprit en condition charnelle. En même temps, l’esprit connaît la table sans pour autant devenir table. Puis l’esprit découvre comment les choses sont liés entre elle à tous les niveaux : existence, croissance, mouvement local, destruction. Ce sont des lois du développement de ces relations que le physicien, le biologiste ou même l’économiste ont pour rôle de préciser.
b) Second niveau d’abstraction
L’intelligence va plus loin en s’attachant à la seule quantité et cela concerne toutes les choses matérielles : cela constitue les mathématiques. L’esprit s’éloigne donc du sensible et se complait en une science purement logique où sa puissance n’est limitée par aucune donnée concrète. Le souci de la vérification prend le pas sur celui de la Vérité. En géométrie, par exemple, on peut décider à priori du point de départ. Et les mathématiques ne sont pas moins d’étonnants instruments de pensée pour d’autre recherche : la physique par exemple.
c) Troisième degré d’abstraction
L’intelligence est faite pour l’Etre comme l’œil pour la lumière. Il est donc naturel qu’au sommet de son effort de connaissance, le fixe son regard, en chaque chose connue, sur ce qui la constitue comme être en tant que tel : c’est la métaphysique où l’esprit s’applique à saisir la racine fondamentale commune a tout existant quel qu’il soit. Il est donné a l’intelligence de découvrir les composantes de toute chose crée et que la créature n’est pas simple puisqu’elle est- formée de composantes diverses et limitées.
II) Les composantes de l’être crée
Tout ce qui nous entoure se transforme constamment. Cela pose au philosophe des questions fort délicates. Tout d’abord la question de la substance et des accidents et ensuite celle de la puissance et de l’acte puis l’essence et l’existence et enfin la forme et la matière.
a) La substance et les accidents
Aristote puis Saint Thomas d’Aquin ont été les premiers à maintenir que la réalité fondamentale de la chose demeure sous les changements comme une présence individuelle plus radicale que toute modification : c’est ce qu’ils ont appelé sa substance. La substance du fait qu’elle est créée, se présente comme nécessairement limitée. On désignera cette disposition ultime à l’existence par le mot subsistence. Par elle l’unité de la substance se trouve soudée : elle forme un tout comme ne le ferait pas un liquide avec un autre liquide (voir dans le dictionnaire de philosophie ce qui est dit sur substance et accidents).
Il en est de même pour puissance et acte : lire ce qui est dit dans le dictionnaire philosophique. Puissance et acte précise et approfondit la notion de substance et accidents et permet ainsi de mieux respecter le réel en rendant compte du changement. Il permet d’exprimer l’harmonie étonnante du cosmos et sa prodigieuse évolution vers la vie sous l’impulsion continue de l’acte créateur.
En ce qui concerne l’essence et l’existence, il faut savoir que l’essence de l’homme est ce degré d’être qui est le sien et qui se retrouve en chaque homme existant concrètement. De même que l’essence de l’arbre, son degré d’être (inférieur à celui de l’homme), se retrouve en chaque arbre individuel. Il y a une dualité essence-existence. L’essence qui a été tirée hors du réel (abstraite) par notre intelligence, ne peut être que :
* soit une qualité (une idée) de notre esprit,
* soit la composante première de la chose concrète : celle-ci réalise alors en elle-même la dualité essence-existence. En exerçant très précisément dans son existence le degré d’être que suppose son essence donc sa définition. Il y a une multiplicité de réalités dont aucune n’épuise toutes les possibilités du réel : toutes existent, mais toutes n’existent pas de la même manière : une distinction s’impose donc entre :
- le fait, l’acte d’exister commun à chacun et
- la manière, dont il existe a qui est comme sa feuille de route particulière : c’est son essence.
Il n’y a qu’en Dieu seul que l’essence et l’existence ne forme qu’un tout : en Genèse 3, 14 Dieu dit « je suis ».
Il y a enfin la distinction forme et matière. La forme structure les choses que nous voyons dans une matière : exemple l’arbre. Sa structure est qu’il a des racines, un tronc, des branches et des feuilles. La matière (l’ensemble des corps inertes) est le bois. Mais le mot matière a un autre sens en métaphysique : c’est une pure aptitude, pure conscience. Comme toute matière sensible, vivante ou non, ont une constitution que l’intelligence ne peut saisir sans distinguer en elle ce qui structure (la forme) de ce qui est structuré (la matière), forme et matière ne pouvant exister indépendamment l’une de l’autre. Dans les objets manufacturés par contre, l’homme donne une forme superficielle nouvelle à une substance préexistante qui demeure : le sculpteur, par exemple, change l’aspect cylindrique du tronc d’arbre en celui d’une statut, mais la substance du bois constituée de forme structurante et de pure aptitude matérielle à être structurée, cette substance n’est pas changé.
III) Les facultés de connaissance de l’homme
Comme on l’a déjà dit, je connais par mes sens et quand j’ai le mot caillou en moi il n’y a pas pour autant de caillou en moi. Puis il y a la connaissance intelligible qui fait que notre intelligence s’enrichit des essences de chaque chose. L’être de la chose est un : même si l’être est un esprit en en condition charnel (esprit et corps) il ne forme qu’un seul être. La vie humaine, pour être authentique ne peut pas demeurer dans l’affectif et le sensible, mais demande une prise de conscience de l’absolu de l’être qui l’habite en secret. Tout ce qui différencie la manière différente d’exister de l’être est toujours de l’être et participe à l’unité de l’être.
a) L’analogie d’attribution :
Nous ne devons pas tout réduire à un même moule (monisme) et dire que tout est différent (pluralisme). Il y a une voie intermédiaire qui respecte en même temps l’unité et la diversité : c’est l’analogie. Il faut savoir qu’il y a deux sortes d’analogie : l’analogie d’attribution et l’analogie de proportionnalité.
L’analogie d’attribution : Je peux attribuer le mot saint a plusieurs choses : le corps est saint, l’urine est saine, le climat est sain comme cause, on dira que le regard ou la mine sont sains comme signes. La similitude désignée par le mot est bien une, mais elle n’est attribuée intrinsèquement qu’au premier des éléments (on appellera celui-ci l’analogué principal), alors qu’elle est attribuée aux autres extrinsèquement : il est en effet extérieur au climat d’être sain. Quand on parle d’analogie d’attribution, on ne le fait pas seulement parce que le même mot est attribué à plusieurs réalités : ce n’est pas un simple procédé de langage mais la détection d’une relation réelle, sans cela on retombe dans l’équivocité.
b) l’analogie de proportionnalité :
Il n’y a pas une santé propre au climat, au teint ou à l’urine sinon en référence à l’homme. Il y a par contre une vie propre et cependant semblable aux plantes, à l’animal, aux hommes : chacun a la vie mais à sa manière. C’est l’analogie de proportionnalité qui permet de désigner ressemblance et diversité. Les relations de chacun à la vie étant semblables, la proportion en étant comparable, c’est ce qui a porté à nommer l’analogie de proportionnalité cette manière de désigner l’unité et la ressemblance de réalités par ailleurs différentes. Ici chacun des sujets à qui est attribué le nom commun, par exemple « vie », possède intrinsèquement et proprement mais selon des degrés divers, la qualité commune qui cependant reste différente sur le plan même de la raison.
Le fait de n'avoir pas assez réfléchi à l'analogie est source de difficultés entre théologiens. En procédant seulement par opposition et exclusion, on risque de ne pas respecter suffisamment les nuances du réel même si l'on a eu soin de suivre un certain dynamisme des choses de l'esprit et de leur évolution.
Ceci est plus vrai encore lorsqu'il s'agit de purifier les idées ou les mots nécessaires pour exprimer un mystère qui nous dépasse. Bien évidemment jamais une formule "n'épuisera" un mystère. Reste que c'est une tâche essentielle pour la théologie de purifier nos concepts de ce qu'ils ont de trop marqué lorsqu'ils procèdent de l'expérience humaine: c'est ici le rôle décisif de l'analogie. II y a bien possibilité de penser par exemple la Paternité divine, la Bonté, l'Eternité, et de s'émerveiller devant elles; mais pour respecter Dieu et ne pas le diminuer, il est indispensable d'avoir distingué, à l'intérieur même de la ressemblance, ce qui ne convenait pas à Dieu dans notre expérience humaine de la paternité, de la bonté, ou de la manière de mesurer notre vie.
L'analogie est le reflet en philosophie de l'humilité de la foi. C'est notre manière de respecter les nuances de la richesse du réel. On ne peut pas transcrire parfaitement les similitudes, ce qui ne veut pas dire que l'on soit incapable d'en avoir une certaine saisie. Il y a là une véritable humilité de l'esprit, celle là même qui nous découvre que l'on connaît Dieu comme inconnu. L'esprit critique voudrait posséder tout le réel par l'univocité et se crispe... L'intelligence peut alors chercher à se sauver par la mystique, ce n'est pas suffisant. Une affectivité qui redouterait d'aller jusqu'au bout de la lumière réclamée par l'intelligence risquerait de subir les deux revanches qui constituent les tentations chroniques dans l'histoire de l'esprit: le fidéisme (ne cherchons pas trop à savoir, il suffit d'être pieux et soumis) ou l'agnosticisme (on ne peut rien connaître de ce qui n'est pas réductible à l'évidence).
Tout prédicateur, tout catéchiste ou théologien qui échappe à ces deux erreurs, utilise consciemment ou non l'analogie et ceci même s'il se contente de faire de l'histoire ou de la théologie biblique. Ainsi par exemple, l'idée de "personne" sera utilisée de façon différente pour lever les deux grandes contradictions chrétiennes et introduire au mystère trinitaire (trois personnes en une seule nature) et au mystère du Christ (deux natures en une seule personne). On cherche à montrer, dans le premier cas, comment toute personne se distingue d'une autre; dans le deuxième cas, celui du Seigneur, la manière dont la personne achève et complète un être, ce qui permet de dire l'unité dans le Christ.
Ainsi, grâce à l’analogie, la théologie suivra toujours le chemin des trois voies :
A. Il y a en Dieu et dans les mystères du réel auxquels je puis avoir accès une voie qui me permet d'accueillir ce que Dieu a dit de Lui-même et de m'en saisir joyeusement: c'est la voie de la causalité. On ne s'appuie pas seulement ici sur un pressentiment craintif, mais sur deux réalités, deux convictions aussi importantes l'une que l'autre
- dans la révélation biblique et la tradition, livré son propre mystère et pas seulement ce faudrait faire pour être bien. Ces textes sont sources d'une véritable théologie (une science de et pas seulement d'un programme de vie.
- l'esprit de l'homme peut entrer véritablement dans cette science de Dieu: ce fut l'une des grandes tâches de Vatican 1 de rappel 1er qu'au delà de toutes les perversions demeure toujours la possibilité d'atteindre le réel, d'appeler les choses par leur nom et de remonter ainsi à leur source qui est Dieu cause première créatrice, car une analogie radicale existe nécessairement entre cette cause première et ses effets : l'ensemble de la création malgré sa multiplicité reflète en réalité le visage même de Dieu à travers l'orchestration surprenante de son harmonie.
B. une deuxième voie s'en suit immédiatement, encore une fois grâce à l'analogie: elle consiste à purifier nos idées de ce qui, en elles, ne convient pas à Dieu. Par exemple Dieu n'est pas Père comme l'homme est père: la génération n'entraîne pas en lui séparation d'avec le fils. On ne dénie pas ici la présence en Dieu de ce qu’il nous a dit de Lui-même mais seulement le mode imparfait et limité de ce que nous expérimentons humainement: paternité supposant en nous séparation dans l'existence et pas seulement génération. C'est ce pourquoi on ne pourra se saisir de la perfection divine que dans une expression négative grâce à l'analogie qui permet de tenir à la fois l'existence du réel en Dieu et l'impossibilité d'en exprimer positivement le "comment". Cette expression négative s'accompagne et se corrige d'elle-même par une deuxième affirmation que l'on doit tenir en même temps que la première:
- Dieu est toute justice mais Il est miséricorde
- Dans la Trinité le Fils est engendré mais Il est le Verbe de Dieu c'est à dire qu'Il existe justement à la manière de l'idée parfaite non séparée de celui qui pense.
C. une troisième et dernière voie permet au théologien de n'en pas rester à l'insatisfaction ou la contradiction apparente: c'est la voie d'éminence. Au delà des formules, certes toujours perfectibles, l'esprit ne peut se reposer que dans une certitude: il a besoin de voir si telle proposition n'est que simple conjecture ou si elle exprime ce qui véritablement existe. Par la voie d'éminence on peut dire en même temps Dieu est cela et Il l'est infiniment et merveilleusement mieux que nous. Là où nous ne parvenons à réaliser nos qualités que de manière complexe, par accumulation et par dépendance de quelque chose d'extérieur, Dieu est de manière simple et par tout Lui-même chacune de ses perfections: Il n'est que Dieu. L'homme par exemple, est connaissant, est miséricordieux, mais sa connaissance n'est pas absolument juste et sa miséricorde n'est que partielle ; alors qu'en Dieu ces attributs existent d'une manière dont nous ne pouvons dire le "comment" sinon son infinité simple et totale.
Il ne faudrait pas croire que l'analogie n'est utile qu'au théologien et dans les cas limites où la réalité nous échappe en partie. Elle se trouve au contraire dans l'usage le plus quotidien de notre esprit : tout être humain qui, sans le savoir, fait de la philosophie, est coutumier de l'analogie dès son enfance, dès qu'il pose les questions fondamentales d'où venons-nous ? Qu'est ce que la vie, la mort ? Pourquoi le temps ? Pourquoi mes parents ?
L'analogie est la clef de toute la pensée dans la mesure où elle permet de remettre constamment l'esprit en accord avec toutes les nuances du réel. Elle maintient donc en même temps l'ouverture infinie de la connaissance (c'est la loi même de l'esprit et cependant les limites de toutes les représentations que nous nous donnons de la réalité. Ouverture et sens de ses contraintes ne seraient-ils pas les deux cadeaux royaux de la pensée analogique à tout homme de bonne volonté, à tout homme de bon sens ?
L'analogie et les dualités sont comme des sentiers difficiles au long desquels notre esprit parvient à pénétrer la forêt des conditionnements de l'être créé. Mais ce cheminement ne débouche encore que dans une sorte de clairière. Pour atteindre enfin la prairie hors du bois, il faut aller plus avant: il faut chercher à découvrir ce qu'il y a de commun à tout ce qui est, ce qui dépasse radicalement les apparences. L’esprit parviendra ainsi à lire les grandes lumières du réel qu’un animal ne saisit pas.
La richesse la plus profonde de l’être s’éclaire alors en dévoilant la relation qu'il exerce :
* avec lui-même : l'unité
* avec la connaissance
* avec la plénitude : le bien (possibilité d'attirer à soi et de se donner: amour).
Ces "transcendantaux" n'ajoutent rien à l'être, mais en dévoilent les Qualités universelles: dès qu'il y a être, il y a unité, bonté, possibilité de connaissance : vérité, et beauté (dans la mesure où celle ci est le rayonnement de la splendeur du vrai). Cependant si nous voulons, encore au delà, atteindre le noeud même de ce Qui est, il vaut mieux ne pas s'en tenir à la pure métaphysique ou même à la théologie elles seules peuvent assurer nos pas, sur un terrain solide mais la "vraie vie est ailleurs" et par la seule réflexion "nous ne sommes pas au monde" (Arthur Rimbaud). C'est à l'intérieur même d'un regard de foi que nous parviendrons à vivre vraiment tout cela, dans la mesure où, par ce regard, nous accepterons de nous ouvrir à l'amour créateur. Seul Dieu, par son Esprit Saint qui "rend chaleureux tout ce qui est indifférent" peut nous jeter vers la réponse dans toute son ampleur.
Il faut donc prier le Père en ce sens comme l'enseigne St. Luc (9. 13) : "Si vous, qui êtes mauvais savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du Ciel donne~a-t-il l'Esprit Saint à ceux. qui l'en prient". Demander l'Esprit Saint c'est dire "oui" à la mystérieuse question que Dieu nous pose : "veux-tu vivre de Moi qui suis ~'Un, Le Bien (l'Amour), Le Vrai en plénitude ?" Il nous faut relire "le cantique des créatures" et puiser dans l'amour de Saint François Je sens vivant de l'analogie de l'être qui, en Dieu, nous rend frères de tout ce qui existe: "Sois béni, Seigneur, pour ma soeur J'eau qui est fraîche et pure et chaste..."
IV) Les facultés d’action de l’homme
Toute chose existante est en effet reliée au Créateur comme un reflet partiel de son absolu ; elle Lui ressemble à la façon d’un écho extrêmement lointain dont l’oreille ne pourrait recevoir qu’un faible son tout juste analogue au Verbe d’origine.
L’intelligence saisit en chaque chose son degré de participation à l’absolu de l’être (son essence), ce qui le branche sur celui-ci. La volonté, alors, parce qu’elle est le dynamisme qui suit la connaissance, ne peut se trouver totalement aimantée par aucun être relatif, elle se présente comme une exigence stupéfiante de réelle plénitude à la façon d’un creux, d’une exigence d’absolu.
Chaque créature reçoit son être de Dieu, et ceci tant pour l’existence que pour le mouvement. Elle est ainsi rendue capable d’atteindre un plus être en se perfectionnement au niveau de ses qualités ; elle est donc le siége de tendances vers des biens, c'est-à-dire vers d’autres êtres capables de l’enrichir.
Pour un existant donné, tout être susceptible de l’enrichir d’une façon ou d’une autre, se présente comme un bien car il répond à l’appel de son dynamisme fondamental.
a) a causalité
Dieu, en son amour infini, donne à toute créature le pouvoir d’être cause, de produire un changement : l’effet qui en découle ressemble à sa cause dans la mesure exacte où il dépend de son action.
b) l’agir humain
L’intelligence, puissance connaissante de ce même esprit, a pour objet formel l’être (c’est par lui qu’elle connaît tout ce qu’elle connaît comme l’œil perçoit tout grâce à la lumière). L’esprit est alors branché sur l’absolu en raison de l’analogie qui relie tous les existants dans leur commune dépendance de Dieu. Pensons au tournesol : il ne se contente pas, en sa fleur, de s’ouvrir largement au soleil, dès que ses rayons l’atteignent, il est ensuite véritablement aimanté par son absolu de lumière et se tourne vers lui.
Je domine le bien que je connais au lieu d’être dominé par l’attraction qu’il exerce. Pourquoi cela ? Parce que la bonté de ce que je connais ainsi n’est jamais qu’une bonté partielle. Elle ne me convient qu’à certains points de vue et ne peut combler le creux d’absolu qui m’habite ; je reste alors maître de me diriger, ou non, vers ce bien.
Le mystère de notre esprit libre, est en nous ressemblance de Dieu et oppose radicalement l’appétit volontaire (ou spirituel) à l’appétit sensible : ce dernier, parce qu’il est au niveau même de la chose saisie comme bonne par les sens, donne à l’animal d’être totalement aimanté par elle : le chat par la souris, l’aigle par le lapereau. L’homme, esprit en condition charnelle, possède nécessairement un appétit sensible.
Ceci dit, il faut s’avoir qu’il y a un moment fugitif où s’exerce la liberté (qui est le propre de l’esprit) ; c’est l’instant où l’intelligence prend conscience de la passion qui la menace, ceci juste avant de se laisser dompter ou non par cette violence qui l’aveuglerait et lui interdirait son rôle propre de phare indiquant le bon chemin. Alors, si la liberté accepte l’esclavage, le crime est revêtu d’une lumière de bonté, d’une splendeur mensongère.
L’amour suppose la connaissance comme origine de son élan. L’esprit humain est, comme toute puissance vitale à la fois connaissance et tendance dynamique : c’est cela qui sépare le vivant même le plus élémentaire de la substance chimique ou de l’épingle attiré par l’aimant. En ces réalités dépourvues de vie, il n’y a pas de connaissance, donc pas d’intériorisation de la réalité attirante.
Cette idée d’intériorisation nous permet de distinguer le vivant des autres réalités, elle nous fait comprendre la diversité des niveaux de vie :
* le caillou, inerte, qui n’est qu’un caillou
* le végétal intériorise déjà en partie, par l’assimilation chlorophyllienne la cause efficace du dynamisme de sa vie : le soleil (ainsi l’appellation contrôlée des vins de Bordeaux par exemple, dépend de l’orientation des coteaux).
* L’animal intériorise en outre, par la convergence des cinq sens, la cause formelle de son agir, ordonné à la nourriture et à la reproduction c'est-à-dire à l’utile : à la conservation de l’espèce (depuis les petites chèvres marocaines qui grimpent aux arbres pour en atteindre les feuilles, jusqu’au chien-loup qui préfère, pour mettre bas, l’antre qu’il s’est creusé sous les arbres, à sa niche confortable (où on lui vole certains de ses petits).
* Enfin il y a l’homme qui est le seul qui a le pouvoir d’intérioriser au-delà des causes efficace et formelle le but même de son action : cause finale : en lui la convergence des cinq sens est ordonné à la connaissance intellectuelle qui est de l’ordre de la gratuité et se situe vers l’horizon de l’être, vers l’absolu (qu’il en ait conscience ou non). Il lui arrivera souvent de revêtir d’une splendeur d’absolu des biens cependant limité depuis le rêve de posséder une maison de jusqu'à des réalités simplement agréables ou intéressantes, découvrir toute l'ampleur du véritable amour.
Il est nécessaire de bien préciser ce qu’est un acte humain à proprement parler.
C'est de toute évidence un acte libre ce qui exclut
- et les actes inconscients (marcher, bailler, se gratter la tête)
- et les actes accomplis sous la contrainte soit physique, soit morale (lettre d'un otage, mariage imposé par les parents).
Mais parmi les actes libres beaucoup sont faits dans une perspective "légaliste" : il y a un certain amour, bien entendu, mais il est conditionné par le respect d'une loi extérieure: c'est le cas du puritain (du pharisien) qui aime et recherche avant tout sa propre pureté. Ceux qui sont l'objet de leur froide bienveillance se reconnaissent souvent "à leur air traqué" : ils ne se sentent pas aimés.
Un acte humain est un acte libre accompli dans l'amour; pour être vivant et vrai, il lui faut être pris dans le dynamisme d'une véritable "passion", mais adoucie et bien orientée par une intelligence droite qui ne se permet pas de tyranniser celle-ci et la gouverne paisiblement afin de respecter sa chaleur et son élan:
- Zachée, le publicain converti
- Ghandi, le non violent
- Einstein, habité par le désir d'approcher le secret des mondes
- Mère Térésa et sa tendresse pour l'orphelin et pour celui qui va mourir
- La patience des parents pour entourer le développement et la croissance de l'enfant.
Pour terminer ce cours de philosophie, nous allons parler de l’âme humaine (même si dans notre société on ne tient pas compte de ce qui ne se voit pas, de ce qui est invisible et qu’on ne s’intéresse qu’a ce qui est matériel et visible).
Au cours de sa progression "fulgurante des dernières décennies la biologie a mis en évidence de façon tout à fait nouvelle, les caractères propres au vivant. Les progrès techniques des laboratoires ont permis de redécouvrir la notion de forme, sur un plan scientifique cette fois.
Dès 1965, Lwoff (prix Nobel) écrivait : « le concept d’information dans la biologie cellulaire". Dans cet ouvrage, il affirmait "on parle souvent de matière vivante, il n'y a pas de matière vivante. Seuls les organismes sont vivants. Une cellule, une molécule extraite d'un vivant n'est pas vivante ».
"L'auto-renouvellement de la substance est par excellence, le caractère fondamental de la vie. Qu'est-ce qui est renouvelé de la sorte? Tout, rien n'est permanent dans la matière du vivant" (E. Kahn). Mais le principe "structural" subsiste dans le renouvellement continu de la matière : la forme du vivant demeure permanente malgré le flux des éléments matériels intégrés.
Jacques Monod (prix Nobel) souligne, dans sa leçon inaugurale au Collège de France la complexité des opérations biochimiques effectuées par le système vivant le plus simple, la cellule bactérienne: « il est évident que la puissance, la perfection ordonnée vers un but, d'un système aussi complexe implique une coordination rigoureuse de toutes les activités, de tous les échanges de matière et d'énergie qui s'y poursuivent. C'est en définitive sur la coordination de ces activités que repose l'existence même du vivant en tant que tel ».
"Les pouvoirs de réparation et d'adaptation qui caractérisent le vivant, laissent le biologiste confondu devant cette connaissance inconsciente qui appartient à n'importe quelle cellule du moindre organisme et lui permet d'accomplir des prouesses interdites à la plus brillante des intelligences humaines" (Lwoff). La biologie nous fait saisir que seule la permanence active de la structure est la base concrète de l'individualité de chaque vivant. Ici prenons bien garde à ne pas considérer le principe structural comme une sorte d'être capable d'agir par lui-même sur la matière. La forme du vivant, n'est pas de soi une substance, elle n'en est que le constituant essentiel : elle est l'acte organisateur du corps.
L'âme humaine n'est pas seulement le palier le plus élevé dans l'échelle des formes. L'âme du vivant étant sa forme, est le principe de ses modifications de ses changements, à quelque niveau qu'ils se situent.
* L'âme végétale est immergée, si l'on peut dire, dans les éléments chimiques qu'elle organise dynamiquement.
* L'âme animale élève son agir au niveau de la connaissance sensible. Celle-ci suppose une certaine dématérialisation de l'objet connu qui devient dans le cerveau une "image électronique" permettant à l'animal de recevoir en soi l'autre en tant qu'autre et de s'y adapter.
* L'âme humaine, est le principe de la vie végétative comme de la vie animale, mais elle est en outre capable d'une connaissance intelligente qui permet à l'homme de saisir consciemment la nature de toutes les choses matérielles, leur degré d'être.
Or l'essence, le degré d'être de chaque réalité concrète, est cette participation à l'absolu de l'être, cette analogie de proportionnalité avec le Créateur dont la fiche 3 a tenté de montrer l'importance.
La connaissance intelligente se fait nécessairement au delà de tout organe matériel, sinon la nature déterminée de cet organe empêcherait de connaître les choses sensibles dans leur diversité foisonnante (ainsi l'oeil connaît la lumière mais ne saisit pas le son).
Seule une substance peut être cause d'un effet la blancheur (accident) ne blanchit que portée par la réalité concrète de la peinture. Or une substance ne peut engendrer un acte qui dépasse son niveau d'être: un chien ne fait pas de mathématiques, un arbre ne se déplace pas sur une prairie : toute substance agit par elle même, conformément à sa nature.
L'homme connaît de façon immatérielle, donc l'âme principe de toutes ses activités possède l'existence à ce niveau supérieur : l'âme humaine est une substance spirituelle. Son énergie tout à fait exceptionnelle, lui permet d'étendre ses opérations aux niveaux inférieurs de la vie végétative et animale: elle est ainsi la forme de la matière intégrée qui donne à l'homme d'être un esprit en condition charnelle. L'âme communique à la matière vivante du corps une sorte de qualité spirituelle. C’est tout le champ de la vie psychosomatique. Elle donne ainsi son unité à l'être humain: car l'être de l'homme en sa complexité n'est pas autre chose que l'être même de l'âme qui est spirituel.
CONCLUSION
L'âme humaine n'est pas forme du corps à la façon des autres formes immergées plus ou moins dans la matière qu'elles structurent. L'âme transcende le niveau corporel ; c'est ce qui lui permet de se maintenir dans l'existence lors que le corps est détruit. Elle peut subsister sans le corps, mais il est de sa nature d'animer un corps, et Dieu ne l'a pas créée pour l'amener à une existence contre nature.
Que se passe-t-il donc à l'instant de la mort ?
C'est la grande question. On en veut à Dieu parfois de Son silence. On peut s'attacher au contraire à respecter l'inconnaissable et tenter de fuir toute réponse simpliste, les dualismes par exemple.
Pour les uns, la mort est la libération immédiate de l'esprit lumineux emprisonné dans l'opacité du corps. Pour d'autres cette libération n'advient qu'après un long cycle de purification au cours d'incarnations successives (c'est la métempsychose, doctrine impensable pour qui admet que l'âme est forme du corps).
En réalité, dès la préhistoire, se découvre une tendance beaucoup plus authentique :
* l'homme de Cro-Magnon enterre ses morts, en position foetale dans un oeuf de terre, ce qui manifeste son besoin de croire en une renaissance;
* puis l'Egypte, les momies, le mobilier funéraire, Anubis.
* puis le peuple Juif, pour qui l'unité de l'homme est tellement fondamentale qu'il ne peut au début envisager la mort qu'à la façon d'un long sommeil: « Il se coucha avec ses pères »;
* enfin la bible conduit progressivement les Hébreux jusqu'à la Révélation d'une résurrection corporelle : c'est Job qui proclame « je sais que mon Rédempteur vit et que c'est avec ces yeux mêmes que je le verrai », et dans le livre des Maccabées (2,11), le troisième frère, au moment où on le torturait à mort: "c'est du Ciel que je tiens ces membres. C’est de Lui que j'espère les recouvrer à nouveau :
* dans le Nouveau Testament, le chapitre 6 de Saint Jean;
* et Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens (15,35) : "mais dira-t-on, comment les morts ressusciteront-ils ? Insensé, ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie s'il ne meurt. Ainsi en va-t-il de la résurrection. On sème un corps animal, il ressuscite un corps spirituel. Les morts ressusciteront incorruptibles". Oui respectons le mystère de silence, mais osons découvrir avec ces textes révélés, la mort comme une nouvelle naissance. Vers quelle sorte de vie? Nous ne le savons pas.
Le chrétien cherche à passer, s'il est fidèle, par le chemin du Christ tout au cours de sa vie. Il s'y trouve hanté par un appel venu du Père au plus profond du coeur: « veux-tu ?... Veux-tu recevoir participation aux dialogues d'amour de Ma Vie Trinitaire ? Alors accepte de te trouver désarmé, sans véritable force, espère en Moi et tu auras la vie éternelle".
C'est pour elle que nous avons été créés : "Tu nous a faits pour Toi et notre coeur est sans repos tant qu'il ne demeure pas en Toi" (Saint Augustin). Là seulement se trouve la Béatitude, l'ultime perfection de l'homme. Elle consiste en la Vision de Dieu, Plénitude d'Etre et d'Amour qui peut seule rassasier le besoin d'absolu de tout esprit. En cette Vie chacun est présent à Dieu. Il ne peut Le connaître par sa seule opération limitée, mais le Tout-puissant lui communique en sa lumière de gloire, la Vision qu'Il a de Lui-même. Alors "nous connaîtrons comme nous sommes connus" (Saint Paul). Les bienheureux vivent en plénitude, comblés de joie, dans la Vérité toute entière. Leur activité, dès lors, prend une ampleur insoupçonnable : au sein de l'Adoration, elle s'étend à l'immense foule des vivants dans le temps et dans l'éternité (communion des Saints).
Seule la Révélation (contenu dans la Bible) pouvait nous faire admettre une réalité aussi stupéfiante.
Pour approfondir ce rapide cours de philosophie, vous pouvez lire une encyclique et deux livres :
L’encyclique du pape Jean-Paul II « Fides et Ratio » (la foi et la raison) de 1998 aux éditions Téqui. Pour vous la procurer, soit sur Internet, soit chez votre libraire religieux habituel, soit auprès de la librairie Téqui, le roc Saint Michel 53150 Saint Cénéré.
Pour les livres, vous avez tout d’abord le livre du père Marie Dominique Philippe « lettre a un ami » aux Editions universitaires.
De tout temps la recherche d'une sagesse de vie a été pour l'homme chose difficile, tant il risque de se laisser prendre par les problèmes immédiats et d'oublier la signification profonde de sa vie d'homme.
A notre époque, où le développement prodigieux des sciences et des techniques modifie complètement son conditionnement, l'homme risque plus que jamais d'oublier ce qu'il est et quelle est sa finalité.
Devant ce danger menaçant, chacun aujourd'hui doit s'interroger sur ce qu'il est comme personne humaine. Dépassant les idéologies pour retrouver le réalisme d'une authentique recherche de la vérité, il doit redécouvrir, à partir de ses propres expériences, ce qui donne à sa vie son sens: la recherche de la vérité, l'amour d'amitié, l'adoration et la contemplation de Celui qu’il découvre comme la Source et la Fin de sa vie et de son être.
Si la reprise de la recherche philosophique demande aujourd'hui à être menée d'une manière radicale, il ne suffit pas de compléter une philosophie déjà existante en y intégrant certains problèmes actuels. En effet, c'est l'esprit lui-même qui a été comme cassé. Le primat de la négation est allé si loin que l'intelligence, dans son fondement, dans sa relation même avec l'être, est véritablement brisée. Aussi est-il nécessaire de redécouvrir en premier lieu le point de départ de toute démarche philosophique, au-delà de cette rupture. Chacun aujourd'hui doit s'interroger sur ce qu'il est comme personne humaine. Dépassant les idéologies pour retrouver le réalisme d'une authentique recherche de la vérité, il doit redécouvrir, à partir de ses propres expériences, ce qui donne à sa vie un sens.
Il y a aussi le livre du Père Jean Dominique « lettre a un curieux sur les joies de la philosophie » aux Editions du Saint Nom. Ce livre, vu son titre rappel le livre du père Marie Dominique cité précédemment. Il n’en est rien. Ce livre est un véritable enchantement. Partant d’une rencontre avec un étudiant en philosophie, l’auteur montre que la philosophie n’est justement pas un domaine à part, mais qu’elle touche aux questions essentielles qui concerne l’homme. Avec beaucoup de pédagogie et de clarté, il entreprend alors une montée à l’instar de l’alpiniste qui, par paliers, parvient au sommet du mont. Ici, le mont est la vérité et il y a une véritable joie qui se dégage à la connaître et à la contempler. On l’aura compris, il ne s’agit pas ici d’entrer dans la confrontation si souvent stérile d’un système philosophique contre un autre, d’une pensée contre une autre. Il s’agit de répondre aux attentes de l’homme, à l’aide de deux guides de haute montagne, le grec Aristote et le dominicain saint Thomas d’Aquin. Il faut d’ailleurs féliciter l’auteur de ne pas se contenter des philosophies patentées et de ne pas hésiter à recourir aux scientifiques et aux écrivains.
Le fond de l’ouvrage fait que ce livre s’adresse aussi bien aux étudiants, qu’aux jeunes professionnels et à toutes les autres personnes qui désirent revenir à la découverte de la Vérité comme en a parlé le pape Jean-Paul II dans son encyclique Fides et Ratio (la foi et la raison).