Au sujet de la communion dans la main et dans la bouche

par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI

 
 

Mère Teresa de Calcutta a dit le 23 mars 1989 : « la chose la plus horrible dans notre monde d’aujourd’hui, c’est la communion dans la main ».

 

Lorsqu’on met une citation entre guillemets c’est parce qu’on est sur de la citation. Afin d’expliquer le pourquoi de cette citation, nous pouvons affirmer plusieurs choses aux gens que cela choque :

 

1) Cette citation résume bien l’esprit du synode sur l’Eucharistie de 2005 quand on lit les différents documents préparatoire au synode et en particulier l’Instrumentum Laboris rédigé le 7 juillet 2005 par le Saint Siége, après consultation dés quelques 4700 évêques, qui est l’instrument de travail de base du synode et à pour titre : « l’Eucharistie : source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise ».

 

2) Le pape Jean-Paul II a été interrogé par Mgr J.R. Laise (même si nous ne connaissons pas cet évêque, ce qui est intéressant ici c'est la question et la réponse du pape).

Question de l'Evêque : "Saint Père, que pensez-vous de la communion dans la main ?" et le Pape Jean-Paul II répondit : " Une lettre apostolique à été écrite,  qui prévoît que, pour cela, il faut une autorisation spéciale valide. Mais je vous dis que je ne suis pas en faveur de cette pratique, et que je ne la recommande pas non plus. Cette autorisation a été accordée en raison de l'insistance particulière de certains évêques diocésains". Pour méditer et réfléchir.

 

3) A propos des mains du prêtre :

 

Oh bienheureuses mains entre toutes bénies !

 

Oh charnel ostensoir où rayonne l'hostie !

 

Crèche tremblante et chaude où renaît le Seigneur !

 

Mains qui n'enviez rien aux mains de Notre-Dame,

Car vous portez l'Enfant aussi bien qu'à l'étable,

Vous êtes le linceul et vous êtes le lange,

Et vous êtes la croix où s'étend la Victime.

Le glaive qui l'immole en même temps vous transperce,

Et le sang du Sauveur vous coule entre les doigts ;

Et vous offrez le Fils en holocauste au Père.

 

Oh fragiles mains d'hommes qui ne vous brisez pas

Quand votre chair étreint l'unique Trinité...

Vous aussi qui savez l'appel de la souffrance,

Car ce n'est pas en vain qu'on soutient chaque jour

Un Homme crucifié. L’heure arrive où ses plaies

Vous stigmatisent, ô mains, d'un invisible signe ...

C'est vous les mains choisies. C'est vous les mains élues

Qui levez au plus haut l'ivresse du calice...

Comme les mains du Christ multipliées sur terre.

 

Oh bienheureuses mains entre toutes bénies !

 (auteur inconnu)
 

Donc, normalement, seules les mains du prêtres devraient toucher l’hostie consacrée, le corps du Christ.

 

4) Que ce qui compte c’est l’esprit avec lequel nous faisons les choses mais que de nos jours il n’y a plus beaucoup de respect et de dignité envers l’hostie et qu'a la suite des papes Jean-Paul II et Benoît XVI il faut accepter de revenir à la table de communion avec le prêtre qui distribue seul la communion, un servant d’autel qui le suit avec le plateau et les fidèles qui sont à genoux (avec une exception pour ceux qui ne le peuvent pas se mettre a genoux pour des raisons physique).

Et on peux ajouter qu’actuellement nous allons recevoir la communion comme si on reçoit un bonbon. La seule question est quand il y a un grand nombre de personnes et un seul prêtre qui célèbre la messe, que faire ?

On peut objecter que si le prêtre distribue seul la communion, cela prolonge trop le temps de la messe. Cela se comprends fort bien quand on a oublié le sens du silence et de la prière personnelle. Les personnes qui n’ont pas communié peuvent chanter (mais le mieux est un fond d’orgue) et quand on a communié, on prie en silence et on chante le chant de communion quand tout le monde a communié.

 

Communion dans la bouche d’après le pape Benoît XVI : http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=0502094_communion

 

Auteur : François Lugan

Copyright : Association Apostolat Sainte Thérèse

 

LA COMMUNION DANS LA MAIN

 

Le pape Jean-Paul II privilégiait la communion dans la bouche. On sait que le pape Benoît XVI souhaiterait rétablir progressivement la pratique de communion reçue dans la bouche. Voici, à ce sujet, quelques considérations.

On rapporte habituellement 1 'histoire de la communion dans la main de la façon suivant depuis la Dernière Cène et au temps des Apôtres, on distribuait naturellement la communion dans main. Il en était également ainsi à l'époque des Martyrs et cela s'est poursuivi durant l'âge d'or dl Pères de la liturgie, après la paix de Constantin. On distribuait donc la communion aux fidèles de façon dont on le fait maintenant dans la grande majorité des églises. Cette pratique se serait maintenant au moins jusqu'au dixième siècle. Ce fut donc la norme durant la moitié au moins de la vie de l'Eglise. On en trouve une preuve dans un texte de S. Cyrille de Jérusalem (313-386), dans lequel il conseil aux fidèles de former un trône de leurs mains pour y recevoir le Roi [dans la sainte Communion]. ( Père de l'Eglise conseille également de prendre bien soin de tout fragment qui pourrait rester dans main, car de même qu'on ne laisserait pas tomber sur le sol de la poussière d'or, il faut y veiller plus soigneusement encore lorsqu'il s'agit du Corps du Seigneur.

 

On pense généralement que le changement dans la manière de recevoir le pain consacré e survenu au cours du Moyen Age, donc relativement tardivement. Un examen plus rigoureux d documents sur l'histoire de l'Eglise et des écrits des Pères ne justifie pas l'assertion selon laquelle communion dans la main était une pratique universelle qui fut graduellement supplantée et finalement remplacée par la pratique de la communion sur la langue. Les faits semblent plutôt conduire à une conclusion différente.

Déjà au Vème siècle, le pape S. Léon-le-Grand (440-461) témoigne de cette pratique traditionnelle. Dans son commentaire sur le sixième chapitre de l'Evangile de S. Jean, il mentionne que la communion dans la bouche est d'un usage courant: « on reçoit dans la bouche ce que l'on croit la foi", écrit-il. Le pape ne parle pas comme s'il introduisait une nouveauté, mais comme s'il s'agissait d'un fait bien établi, courant. Un siècle et demi plus tard, mais toujours trois siècles avant que pratique (selon ce que nous lisons plus haut) ait été prétendument introduite, le pape Grégoire-le-Grand (590-604) en est lui aussi le témoin. Dans ses dialogues (Romain 3, c. 3) il rapporte que le pape Agapet accomplit un miracle durant la messe après avoir placé le Corps du Seigneur dans la bouc d'une personne. Jean-le-Diacre nous parle également de la manière dont ce pape distribuait la sainte communion. Or ces témoins remontent aux Vème et au VIème siècles. Comment peut-on alors raisonnablement affirmer que la communion dans la main était une pratique officielle des origines qui se serait poursuivie jusqu'au dixième siècle? Comment peut-on affirmer que la communion sur langue n'est qu'une invention tardive de la période médiévale ?

Il est d'ailleurs curieux de constater comment les catholiques les plus "avant-gardiste d'aujourd'hui, qui veulent maintenir la communion dans la main, se réfèrent soudain ... à la tradition ( à ce qu'ils croient être la tradition)! On ne peut pas affirmer que jamais, en aucune circonstance, 1 fidèles n'ont reçu la communion dans la main au cours des premiers siècles. Mais il faut s'interroger dans quelles conditions cette pratique avait-elle cours? Il semble bien que très tôt le prêtre a plus habituellement l'hostie consacrée dans la bouche du communiant. Cependant, à l'époque des persécutions, lorsque la présence des prêtres était rendue difficile et que les fidèles emportaient chez e le Sacrement, ils se donnaient à eux-mêmes la communion, de leurs propres mains. Autrement dit, plutôt que d'être totalement privés du Pain de Vie, ils pouvaient le recevoir de leurs propres mains. Il en était de même pour les moines qui s'étaient retirés au désert où ils ne disposaient pas des services d’un prêtre mais ne voulaient pas abandonner la pratique de la communion quotidienne.

Dans l'article intitulé "Communion" dans le "Dictionnaire d'archéologie chrétienne", Dom Leclerq déclare que la paix de Constantin a mis un terme à la pratique de la communion dans la main. Ceci réaffirme le raisonnement de S. Basile voulant que ce soit la persécution qui ait créé l'alternative entre recevoir la communion dans la main ou de ne pas la recevoir du tout.

Mais la communion dans la main a été très rapidement considérée par l'Eglise comme "abus" dont il fallait se débarrasser. C'est ainsi que le Concile de Rouen (650) déclare : "Ne met pas l'Eucharistie dans les mains d'un laïc ou d'une laïque, mais seulement dans leur bouche". Quant au Concile de Constantinople, il interdit aux fidèles de se donner à eux-mêmes la communion.

Mais que penser alors de S. Cyrille ? Les actuels promoteurs de la "communion dans la main" font généralement grand usage d'un texte qui lui est attribué. S. Cyrille de Jérusalem recommande aux fidèles qu'en se présentant pour recevoir la communion, ils doivent avoir la main droite tendue, les doigts joints, soutenus par la main gauche, la paume légèrement concave; et au moment où le Corps du Christ est déposé dans sa main, le communiant dit: "Amen".

Mais le texte si souvent cité ne s'arrête pas là. Il se poursuit en proposant ce qui suit : "Sanctifiez votre oeil par le contact avec le Corps Sacré (u.) Alors que vos lèvres sont encore humides, touchez vos lèvres et passez votre main sur vos yeux, votre front et vos autres sens pour les sanctifier." Cette recommandation plutôt curieuse a amené les historiens à s'interroger sur l'authenticité de ce texte et certains pensent qu'en réalité c'est le successeur du saint qui en serait l'auteur mais non Cyrille de Jérusalem lui-même. Il n'est pas impossible que ce texte soit plutôt l'oeuvre du Patriarche Jean qui a succédé à S. Cyrille de Jérusalem. Or l'orthodoxie de ce Jean était plutôt suspecte si l'on en croit une correspondance échangée entre S. Epiphane, S. Jérôme et S. Augustin. Nous avons donc, à l'appui de la communion dans la main, un texte souvent repris par ceux qui veulent prendre leurs distances d'avec Benoît XVI, mais dont l'origine est douteuse et le contenu discutable. D'un autre côté, fort heureusement, nous avons des témoins dignes de foi qui montrent que la pratique de placer 1 'hostie consacrée dans la bouche du communiant était habituelle et ordinaire au moins depuis le Vème siècle.

 

Le temps est venu de commencer à faire tout ce que nous pouvons pour raisonnablement et licitement décourager (mais non pas interdire de façon abrupte) la pratique de la communion dans la main. Il y a pour cela plusieurs raisons.

- la communion dans la main n'est qu'autorisée par l'Eglise; elle n'a donc pas à être systématiquement généralisée.

- l'origine de la pratique actuelle de la communion trouve des racines dans la célébration de la Cène issue de la Réforme protestante: elle concrétise en quelque sorte la négation de la présence réelle et la réalité du sacerdoce catholique.

- la communion dans la main a surtout été encouragée par des personnes appartenant à l' "establishment liturgique" en place dans les années immédiatement post-conciliaires et qui souhaitaient faire de la liturgie autre chose que ce l'Eglise demande qu'elle soit.

-la communion dans la main entraîne toujours une certaine désinvolture dans le contexte actuel de désacralisation généralisée : on le voit tout spécialement au cours des messes de mariage ou de funérailles au cours desquelles tout le monde s'avance pour communier par simple "sympathie" pour les jeunes époux ou pour la famille du défunt. C'est sûrement très gentil... mais c'est proprement blasphématoire.

- la communion dans la main impose de poser une question: cette pratique a-t-elle raffermi et clarifié la foi en la présence réelle? Rien n'est moins sûr. Elle aurait même plutôt engendré un déclin, parmi bien des catholiques, de la croyance en la présence réelle.

En conclusion, on peut dire que si un prêtre ou un évêque savait quelle responsabilité il encourt en introduisant et en généralisant la communion dans la main, il n'y aurait probablement plus, dans les paroisses, de communion donnée de cette façon.

 

Anonyme et trouvé dans la revue Pro Liturgia

 

Mi-avril 2008, alors qu'il quittait son diocèse de Tolède pour la Congrégation pour le Culte divin, le Cardinal Cafiizares a réintroduit dans sa cathédrale l'usage de la communion reçue dans la bouche, suivant ainsi de peu l'Archevêque de Malaga venant de faire de même dans la sienne et celui du diocèse aux armées dans sa cathédrale de Madrid. Plus récemment encore, le Cardinal Caffara, Archevêque de Bologne, a instauré cette pratique dans les principales basiliques de son diocèse. Expliquant sa décision, il déclare: "Nous devons prendre acte que, trop souvent, se sont répétés des cas de profanation de l'Eucharistie en profitant de la possibilité de recueillir le Pain consacré dans la paume de la main". Ainsi peu à peu la pratique remise à l'honneur par Benoît XVI reprend sa place, accompagnée à chaque fois de l'injonction par ces pasteurs de former les fidèles à un plus grand respect de l'Eucharistie et à la nécessité de mettre les gestes de respect envers elle en accord avec la foi de l'Eglise en la Présence réelle.

 

Le cardinal Canizares déclarait en effet peu après au quotidien "ABC": "La communion à genoux est l'expression du respect dû à Dieu, c'est le coeur de 1 'homme qui se prosterne devant Celui qui l'aime jusqu'au bout. Ce sont des signes, il ne s'agit pas là de changer par amour du changement mais de comprendre les choses dans leur ensemble et de surmonter la sécularisation contemporaine."

 

Tout cela est clair et simple, comme la pensée du. Saint-Père sur le 'sujet. Pourtant la lecture du dernier numéro de "Signes d'Aujourd'hui" (n0203), la revue d'animation liturgique la plus utilisée- bien qu'elle n'ait aucune légitimité - dans les paroisses, peut surprendre: "La communion dans la main est quelquefois remise en cause. Elle ne serait pas assez respectueuse du mystère célébré". On pourrait imaginer qu'alors "Signes d'Aujourd'hui" expliquerait l'exemple donné depuis des mois par le pape. Pas du tout: "Cela nous invite à habiter davantage ce geste" ... et d'insister sur cette seule manière de communier sans en citer d'autre!

 

Le même numéro publie tranquillement une lettre d'un lecteur s'étonnant d'une couverture de la revue présentant un célébrant utilisant un calice en grès: "Notre nouveau curé m'a fait remarquer que ... ce matériau est interdit". Réponse de "Signes" sans sourciller: "Votre curé a raison" ... mais aucune marche arrière, aucune excuse de la rédaction qui, c'est à craindre, continuera à montrer et à recommander des attitudes ou des gestes en contradiction avec ce que l'Eglise demande, au nom d'une imaginaire autorité liturgique que détiendraient en ce domaine les éditeurs de telles revues.

 

Ne serait-il pas plus simple de faire ce que l'Eglise demande en cherchant à comprendre pourquoi elle le demande? Est-ce que tout débat liturgique ne devrait pas commencer par cela? Comment pourrait-on mettre en oeuvre un enrichissement mutuel des deux formes du rite romain si la forme ordinaire n'est pas célébrée comme elle le devrait? Et pourrait-on nous dire une fois pour toutes ce qui s'oppose à la mise en oeuvre fidèle du missel romain dans les paroisses ?

 

Trouvé dans la revue Pro Liturgia

 

Considérations historiques sur la communion dans la bouche :

http://users.mmic.net/maranatha/communion.html#Allocutions%20Paul%20VI