Au sujet du Chemin Néocatéchuménal : ce qu'il faut savoir
Au début du Carême 2007, le Chemin Néocatéchuménal a reçu deux rappels à l'ordre: le premier de la part du Saint-Père lui-même, le second de la part des Evêques de Terre Sainte. Dès décembre 2005, la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements avait demandé au Chemin Néocatéchuménal de respecter les normes liturgiques précisées dans le missel romain, et en janvier 2006, Benoît XVI avait exigé du Chemin qu'il "respecte attentivement" les règles de la célébration eucharistique. La liturgie et la catéchèse prêchée par le Chemin dans ses communautés donnent lieu à de nouvelles controverses qui mettent sous réserves l'approbation définitive des statuts du Chemin Néocatéchuménal. Recevant le clergé de Rome le 22 février dernier, Benoît XVI a déclaré : "On se demande si, après cinq années d'expérience, il faut confirmer de manière définitive les statuts du Chemin Néocatéchuménal, ou s'il faut prolonger la période d'essai ou encore s'il est peut-être nécessaire de réviser certains éléments de cette structure".
Le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, ainsi que d'autres Evêques de Terre Sainte se sont vus obligés à leur tour d'intervenir sous la forme d'une lettre collective adressée aux Responsables du Chemin Néocatéchuménal. Dans ce courrier officiel, les Evêques reprochent aux néocatéchumènes de faire bande à part, de célébrer la messe en dehors des paroisses, de persister à ne pas observer les rites liturgiques, de rester éloignés de la culture des habitants locaux.
L'aula du Conseil pontifical pour les Laïcs a servi de cadre pour la remise aux responsables du Chemin néocatéchuménal du décret d'approbation définitive des statuts du mouvement au cours du premier semestre 2008.
Cette approbation finale des statuts du Chemin néocatéchuménal - note un communiqué de presse du Vatican - est une étape importante dans la vie de cette réalité d'Eglise née en Espagne en 1964. Au cours de la période d'approbation ad experimentum des statuts, le Conseil pontifical pour les Laïcs a pu considérer les nombreux fruits que le Chemin NC avait pu apporter à l'Eglise en vue d'une nouvelle évangélisation. Par conséquent, après examen attentif du texte statutaire et l'introduction de certains changements qui ont été jugés nécessaires, le Conseil pontifical pour les Laïcs a accordé son approbation."
L'année dernière, au cours d'une session organisée par le Conseil pontifical pour les Laïcs, le pape Benoît XVI avait tenu à rappeler que "les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés sont une des réalités les plus importantes soulevées par le Saint-Esprit dans l'Eglise pour la mise en oeuvre de Vatican II." C'est dans cette perspective que le Conseil pontifical pour les Laïcs a souhaité que les statuts du Chemin NC, maintenant approuvés dans leur forme finale, puissent être un outil précieux au service de l'Eglise.
En ce qui
concerne les célébrations de l'Eucharistie le samedi soir, selon une pratique du
Chemin NC, les nouveaux statuts précisent qu'elles devront impérativement
s'insérer dans la pastorale liturgique des paroisses et être ouvertes à tous les
fidèles.
Rappelons pour finir que selon l'article 1 de ses statuts, le Chemin NC est
défini comme un moyen de formation catholique : son rôle est donc de proposer
une instruction et l'on ne peut pas le considérer à proprement parler comme une
association de personnes bénéficiant d'un statut de mouvement ecclésial.
A propos du Chemin Néocatechumenal
Du site de Pro Liturgia :
Voici ce
qu'a enseigné Kiko Arguello au cours des catéchèses initiales données aux
Membres du Chemin Néocatéchuménal durant les années 2004-2005. À la page 6 du
"Recueil des catéchèses" remis à tous les Responsables de la Communauté on lit:
"Nous ne savons pas ce qui va se passer avec le Chemin Néocatéchuménal. Mais ce
qui s'est passé et est déjà arrivé aurait été bien suffisant pour nous.
Maintenant, nous allons commencer la bataille liturgique. La Congrégation pour
le Culte divin a déjà créé une commission composée de deux personnes du Chemin,
de deux personnes de la Congrégation, et de deux consulteurs. Le 5 novembre, ils
ont commencé à travailler. Que se passera-t-il? Nous le savons déjà: s'ils le
peuvent, ils interdiront tout; car qui sommes-nous, nous autres, pour modifier
la liturgie? Ils disent qu'ils découvrent à présent des choses monstrueuses:
nous faisons même une "anaphore" [ancien terme désignant la prière eucharistique
n.d.l.r.] sur du lait et sur du miel. Quelle horreur! En réalité, nous ne
faisons pas une anaphore sur le lait et sur le miel. Seulement, la première
semaine de Pâques, les communautés qui ont fini leur chemin, comme signe
qu'elles sont entrées dans le règne (sic), font cette bénédiction qu'on faisait
déjà dans l'Antiquité et qui est dans le missel romain [ceci est inexact: il
n'existe aucune possibilité de faire une anaphore sur le lait et le miel dans le
missel romain n.d.l.r.] Je vous dis ceci pour vous montrer avec quel esprit ils
commencent à étudier tout ce que nous faisons. De toute façon, s'ils nous
enlèvent notre liturgie, ce sera très bien: sainte humilité du Christ. Nous ne
nous défendrons pas et nous obéirons dans tout. S'ils nous chassent, ce sera
très bien. Si nous devons aller aux messes le dimanche, ce sera très bien aussi.
Sainte humilité du Christ, qui pourra te trouver? Nous ne savons pas ce qui se
passera avec nous; nous ne le savons pas. Ce que Dieu aura disposé sera pour
notre bien, et s'ils nous renient, ce sera pour signifier leur salut."
Comme on
peut le constater, les enseignements de Kiko Arguello demeurent pour le moins
ambigus. Que signifie, en effet, la finale "Ce que Dieu aura disposé sera pour
notre bien, et s'ils nous renient, ce sera pour signifier leur salut"?
Pour bien comprendre le sens de ces paroles, il faut connaître certains éléments
de la "théologie" du Chemin néocatéchuménal. Dans un passage des "Catéchèses
pour la phase de conversion" des membres du Chemin NC (pp. 90-91), on lit:
"Enfin, il y a un troisième cercle, un troisième groupe de frères. Ce sont ceux
qui vivent dans le mensonge, qui se sont toujours menti à eux-mêmes. Ce sont
ceux en qui Satan agit avec une force réelle. Mais non parce qu'ils sont mauvais
ni que ce soit de leur faute, mais peut-être parce que cela leur arrive à eux,
pour un motif quelconque, sur lequel nous n'enquêterons pas. Ce sont peut-être
les plus riches humainement, les plus intelligents (Juda était le plus
intelligent des apôtres. C'est pour cela qu'il tenait la bourse). Ce sont ceux
qui ne supportent pas la Communauté [néocatéchuménale]. Cette mission est très
importante, parce que, sans Judas, il n'y a pas de mystère de Pâques de Jésus.
Et si vous êtes appelés à être Jésus-Christ, vous devez aussi avoir votre Judas.
Vous tous qui êtes ici vous aurez votre heure. Votre vie est en fonction d'une
heure à assumer. Jésus-Christ attendait qu'arrive son heure et un jour il a dit:
voilà que mon heure est arrivée, l'heure de donner le témoignage de Jésus,
l'heure d'être élevé en haut: l'heure où le Père sera glorifié en vous."
Ainsi,
selon les enseignements de Kiko Arguello, ceux qui contestent le Chemin NC ou
qui font obstacle à sa croissance, sont des "Judas". Mais des Judas
"nécessaires" à la croissance du mouvement catéchuménal! Ces "Judas" seront
sauvés par le sang des chrétiens qu'ils font couler. Il faut traduire ici en
langage clair: ceux qui mettent des bâtons dans les roues du Chemin
néocatéchuménal (le Cardinal Arinze, le pape Benoît XVI...) seront sauvés
précisément parce qu'ils auront critiqué le Chemin NC ou l'auront renié.
Dans la "théologie" de Kiko Arguello, ce n'est donc plus l'Eglise qui permet aux
hommes d'être sauvés, mais c'est le Chemin néocatéchuménal qui sauve l'Eglise.
Tel est bien le sens des paroles: "... s'ils nous renient, ce sera pour
signifier leur salut."
Il n'est pas nécessaire d'avoir fait de longues études de théologie pour
comprendre que nous sommes là en pleine dérive sectaire.
Il faut alors oser poser la question de fond: qui sont vraiment Kiko Arguello et
Carmen Hernandez ?
Le Blog du Parvis : chers amis du Néocat... Vous prétendez retrouver une liturgie originelle (en fait inventée par Kiko) alors regardez ce que disent les Saints Pères ! Les canons des 7 premiers conciles condamnent explicitement vos pratiques ! Votre rite d'offrande du lait et du miel est condamné par le 6ème Concile Oecuménique...
1er Concile de NIcée : 18. Que les diacres ne doivent pas donner la communion aux prêtres, ni s'asseoir en leur présence.
6ème Concile in Trullo :
29.- Que le saint sacrifice de l'autel doit être offert par des prêtres à jeun,
57.- Qu'il ne faut offrir dans le sanctuaire ni miel et ni lait.
58.- Qu'un laïc ne doit pas se communier lui-même.
Qu'aucun de ceux qui sont rangés parmi les laïcs ne se donne la communion des
saints mystères, lorsqu'un évêque ou un prêtre ou un diacre sont présents. Celui
qui osera faire cela, qu'il soit excommunié pendant une semaine, pour apprendre
par là à ne pas se croire plus qu'il ne l'est en réalité.
64.- Qu'un laïc ne doit pas prétendre à enseigner dans l'Eglise. Un laïc ne doit pas tenir en public des discours sur les dogmes ou enseigner, s'attribuant ainsi un ministère d'enseignement, mais se conformer à l'ordre établi par le Seigneur, et prêter l'oreille à ceux qui ont reçu le don de la parole d'enseignement et apprendre d'eux les choses divines.
69.- Qu'un laïc ne doit pas pénétrer dans le sanctuaire.
70.- Que les femmes ne doivent pas parler pendant la messe.
74.- Qu'il ne faut pas prendre des repas à l'intérieur d'un lieu sacré
75.- Qu'on ne doit pas pousser des cris désordonnés en chantant dans l'église.
LE CHEMIN NEOCATECHUMENAL RAPPEL A L’ORDRE…
Dans le discours magistral qu'il a adressé aux membres du Synode qui s'est tenu à Rome en octobre 2005, Benoît XVI a abordé la question de l'Eucharistie. Il a exprimé sa satisfaction de voir que l'Eglise redécouvrait le sens de l'adoration eucharistique, et a remarqué que l'adoration était aussi retrouvée par les jeunes, spécialement aux JMJ de Cologne.
Le Saint-Père a également mentionné que la réforme liturgique avait été déformée par un courant insistant sur le fait que l'Eucharistie était uniquement destinée à être consommée mais non pas adorée. Une telle position erronée explique pourquoi en tant d'endroits les célébrations liturgiques ont été détournées de leur sens authentique.
Ainsi, par exemple, au cours du dernier synode d'octobre, Mgr Anthony Sablam Apuron, Archevêque d'Agana (île de Guam) et Président de la Conférence des évêques du Pacifique, a demandé que soit étendue la possibilité de recevoir la communion en s'asseyant autour d'une table. Si l'Eucharistie est un banquet, n'est-ce pas la meilleure position pour la recevoir ?
Cette demande de Mgr Apuron était appuyée par Mgr Zbigniew Kiernikowski, Evêque de Siedlce (Pologne), qui avait déclaré que si la messe est un banquet, "il faut que le pain ressemble vraiment à de la nourriture et que le calice soit une coupe à laquelle on peut aisément boire" . Et les deux évêques firent référence à la pratique des groupes du Néocatéchuménat.
De fait, parmi les nouvelles communautés apparues dans l'Eglise, le Néocatéchuménat est celui qui va le plus loin dans ce type d'innovations liturgiques.
Dans le mouvement néocatéchuménal, la communion est souvent reçue par les fidèles assis autour d'une large table carrée, et sous la forme d'une grande miche de pain que l'assistance se partage, tandis qu'une coupe de vin est passée de main à main parmi les fidèles. Mais dans ce mouvement, le rite de communion n'est pas le seul moment de la célébration qui s'éloigne de ce qui devrait être fait en liturgie: on trouve d'autres innovations importantes à divers endroits de la messe. Par exemple, les lectures de la liturgie sont commentées par les catéchistes du groupe qui font de longues admonitions auxquelles les autres participants sont invités à répondre. L'homélie faite par le prêtre ne se distingue alors plus guère des commentaires de l'assistance.
Les moments auxquels la messe est célébrée sont également assez inhabituels: les groupes néocatéchuménaux ne célèbrent pas toujours la messe le dimanche, mais plutôt le samedi soir, en petits groupes coupés des communautés paroissiales auxquelles ils appartiennent.
Chaque groupe du Néocatéchuménat correspond à une étape du "chemin" catéchuménal devant être parcouru: il est composé de 20 à 30 personnes ayant leur propre liturgie. Ainsi, si dans une paroisse donnée il existe 10 groupes correspondant à 10 étapes différentes, il y aura... 10 messes différentes dans' 10 endroits différents de la paroisse, le même samedi soir! Pourtant, les statuts du Néocatéchuménat, approuvés "ad experimendum" par le Saint-Siège en 2002, exigeaient que les messes célébrées dans le cadre de ce mouvement soient "ouvertes à tous les fidèles" (article 13. 3).
En réalité, cette exigence n'a pas été toujours respectée puisque, au début des messes, les salutations, les présentations et les applaudissements qui ont cours dans le Néocatéchuménat sont comme une barrière efficace pour éloigner les fidèles ordinaires.
A la mi-décembre 2005, les Fondateurs et les Responsables du Chemin Néocatéchuménal - les Espagnols Kiko Argüello et Carmen Hernandez, ainsi que le prêtre italien Mario Pezzi - ont reçu une lettre de deux pages signée du Cardinal Francis Arinze, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, qui donne une liste des "décisions prises par le Saint-Père" et auxquelles ils devront obéir (la lettre est traduite ci-dessous).
Parmi les six points abordés dans les directives du pape, une seule autorise les groupes du Néocatéchuménat à poursuivre une pratique établie: l'échange du signe de Paix avant l'offertoire, tel qu'il se pratique actuellement dans le rite ambrosien du diocèse de Milan.
Tous les autres points exigent du Chemin Néocatéchuménal un renoncement pur et simple à ses
innovations liturgiques.
Jusqu'à très récemment, les Fondateurs et les Responsables du Chemin Néocatéchuménal avaient protégé ces pratiques illégitimes en se réclamant d'une autorisation verbale donnée par JeanPaul II.
Mais Benoît XVI sonne la fin de la récréation...
N'est-ce pas aussi le signal qu'il faut maintenant mettre un terme aux abus liturgiques qui persistent à travers l'Eglise? Le document que signera le pape en conclusion du synode sur l'Eucharistie sera ûrement très éclairant à ce sujet. La lettre du Cardinal Arinze a été directement adressée à Argüello, à Hernandez, et au P. Pezzi.
Elle devait demeurer confidentielle, mais le 22 décembre, André Tornielli, journaliste au Vatican
a éventé la nouvelle dans le quotiden "Il Giornale".
Voici une traduction de cette lettre dans son intégralité :
Congregatio de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum Prot. 2520/03/L
Cité du Vatican, le 1er décembre 2005.
Aux très estimés Mr. Kiko Argüello, Mme Carmen Hernandez, et au Rd Père Mario Pezzi,
Suite aux entretiens avec la Congregation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements concernant la célébration de la Très Sainte Eucharistie dans les communautés du Chemin Néocatéchuménal, et en lien avec les directives données lors de notre rencontre qui a eu lieu le Il novembre de cette année, j'ai l'obligation de vous informer des décisions prises par le Saint-Père.
Au cours des célébrations de la Sainte
Messe, le Chemin Néocatéchuménal devra accepter et suivre les livres liturgiques
approuvés par l'Eglise, sans omettre ou ajouter quoi que ce soit. En outre, en
ce qui concerne certains points, les directives et les précisions sont les
suivantes :
1. Le Dimanche est le "Dies Domini", comme
l'a précisé le Serviteur de Dieu, le pape JeanPaul il, dans sa Lettre
apostolique concernant le Jour du Seigneur. C'est pourquoi le Chemin
Néocatéchuménal devra se mettre en rapport avec l'Evêque diocésain pour faire
clairement ressortir le fait que le groupe néocatéchuménal fait partie
intégrante de la paroisse, y compris pour les célébrations liturgiques. A cette
fin, il est demandé que les groupes du Chemin Néocatéchuménal participent une
fois par mois à la Sainte Messe célébrée en paroisse.
2. Toutes les introductions faites avant
les Lectures devront être brèves. Il convient de donner son adhésion à _e qui
est précisé dans l' "Institutio Generalis Missalis Romani" (nn. 105 et 128)
ainsi que dans la préface de l' "Ordo Lectionum Missae" (nn. 15, 19,38,42).
3. En raison de sa nature et de son importance, 1 'homélie sera réservée au prêtre ou au diacre (cf. Codex Iuris Canonici, cano 767 § 1). Les témoignages qui pourront occasionnellement être faits par des fidèles laïcs devront trouver leur place et leur forme selon les indications de l'Instruction interdicastérielle "Ecclesiae de Mysterio" qui a été approuvée dans sa forme spécifique par le pape
Jean-Paul II et a été publiée le 15 août 1997. Dans ce document, les sections 2 et 3 de 1 'article précisent :
§2 - "Il est licite de proposer une brève présentation qui favorise une meilleure compréhension de la liturgie célébrée; exceptionnellement, on peut aussi proposer un éventuel témoignage, toujours adapté aux normes liturgiques, à l'occasion de liturgies eucharistiques célébrées en des journées particulières journée du séminaire, des malades, etc.), si l'on considère que cela convient objectivement, pour donner du relief à 1 'homélie que prononce le prêtre célébrant selon la règle. Ces présentations et ces témoignages ne doivent pas revêtir des caractéristiques qui pourraient les faire confondre avec 1 'homélie.
§ 3. La possibilité du "dialogue" dans l'homélie peut parfois être utilisée avec prudence par le ministre célébrant, comme un moyen d'exposition qui ne comporte aucune délégation du devoir de la prédication."
Une attention particulière devra aussi être réservée au n.74 de l'instruction "Redemptionis
Sacramentum ".
4. Pour ce qui est du rite de la Paix, le
Chemin Néocatéchuménal est autorisé à poursuivre sa pratique, selon l'induit
donné, en attendant des précisions ultérieures.
5. Pour ce qui est de la façon de recevoir la Sainte Communion, une période de transition est prévue (qui n'excédera pas deux ans) pour que le Chemin Néocatéchuménal puisse passer de sa façon habituelle de recevoir la Sainte Communion dans ses communautés (assis autour d'une table couverte d'une nappe placée au centre de l'église à la place d'un autel consacré disposé dans le choeur) à la façon normale pour toute l'Eglise de recevoir la Sainte Communion. Ceci suppose que le Chemin Néocatéchuménal commence par adopter la façon de recevoir le Corps et le Sang du Christ selon la façon déterminée dans les livres liturgiques.
6. Le Chemin Néocatéchuménal devra également employer les autres Prières eucharistiques du missel, et pas seulement la Prière eucharistique II.
Bref, le Chemin Néocatéchuménal, au cours de ses célébrations, devra suivre les livres liturgiques approuvés, se souvenant de ce qui est exposé aux nn. 1,2,3,4,5 et 6.
En reconnaissant les bienfaits que le Seigneur octroie à son Eglise à travers les activités du Chemin Néocatéchuménal ,je profite de l'occasion pour vous assurer de ma considération.
+ Francis Card. Arinze, Préfet
En réponse à cette lettre envoyée par le Cardinal Arinze aux responsables du Néocatéchuménat, Guiseppe Gennarini, responsable du mouvement aux Etats-Unis déclare: "Nous nous sentons pleinement reconnus par le Successeur de Pierre (1). Et de préciser: "C'est la première fois que certains aménagements concernant la célébration de la messe dans les communautés du Chemin. néocatéchuménal sont acceptés (...) A ma connaissance, c'est la toute première fois qu'un groupe ecclésial obtient une telle autorisation de la part du Saint-Siège."
Ceux qui auront lu attentivement et honnêtement la lettre adressée au Chemin néo-catéchuménal par le Cardinal Arinze y auront vu plutôt un rappel à l'ordre qu'une approbation de quoi que ce soit. Mais comment comprendre alors cette réaction d'un responsable du mouvement néocatéchuménal après la lecture de la lettre évoquée ? La réponse vient en regardant de plus près les arguments avancés. La lettre du Cardinal Arinze entend clairement limiter la célébration des messes le samedi soir, parallèlement à la vie liturgique de la paroisse. Gennarini répond sans rire que Paul VI a toujours soutenu leur mouvement, justifiant dans sa lettre apostolique Dies Domini la possibilité de célébrer la messe le samedi soir (2) : maintenant, affirme Gennarini, cette possibilité est fixée par écrit pour leurs groupes, même si, une fois par mois, il faut rejoindre la paroisse, ce qui se faisait déjà d'ailleurs. Gennarini ne veut rien comprendre. La lettre du Cardinal Arinze dit aussi que les introductions avant les lectures devront être brèves, les témoignages faits par des laïcs devant être exceptionnels, 1'homélie étant réservée au prêtre et la possibilité du dialogue pendant l'homélie rare et prudente. Gennarini se réjouit que les introductions, témoignages, dialogues durant l'homélie soit désormais "choses acquises" (sic), considérant les "réserves" émises par le Cardinal Arinze comme des "cadres normatifs" tout à fait justifiés dans une situation aussi nouvelle pour l'Eglise. Quant à 1 'homélie, elle n'a selon lui, jamais été faite par un laïc. (Or, de très nombreux témoignages, même de prêtres, affirment le contraire: bien sûr, pour faire passer cette pratique, il suffit simplement d'appeler l'homélie par un autre nom...) Seule concession faite par le Saint-Siège: placer le geste de paix avant l'offertoire, comme cela se fait dans le rite milanais. Réaction de Gennarini ? Satisfaction, bien sûr, et même cri de victoire, puisqu'il précise qu'il y a seulement quelques semaines de cela, lors du synode sur l'Eucharistie, le Préfet de la Congrégation compétente avait déclaré, devant des centaines d'évêques réunis, qu'il n'appartient à personne de changer la place du signe de paix. Gennarini, qui décidément fait preuve de mauvaise foi, confond volontiers une norme universelle avec une dérogation pour un groupe particulier.
La lettre du Cardinal Arinze donne un délai de 2 ans maximum (3) pour établir dans les communautés du Chemin néocatéchuménalla célébration de l'Eucharistie selon les règles générales à toute l'Eglise données dans le Missel romain. Quand on donne un délais, c'est généralement pour permettre de remettre en place ce qui est déviant. Pas pour le Chemin néocatéchuménal qui traduit la pratique actuelle est confirmée dans son statut ad experimentum, et dispose d'un temps supplémentaire de deux années pour faire ses preuves, temps au bout duquel une commission examinera la situation, selon les statuts approuvés ad experimentum par l'Eglise.
La mauvaise foi du Chemin néocatéchuménal qui ne veut pas perdre la face saute aux yeux! Lorsqu'on lui parle du titre donné par la presse à la lettre du Cardinal Arinze ("Mise au pas du Néocatéchuménat"), Gennarini répond que rien n'est plus faux. Des preuves? Et d'expliquer que le Cardinal Ratzinger a connu le mouvement néocatéchuménal dans les années 70, l'a lui-même introduit en Allemagne, l'a toujours soutenu et jugé positivement dans ses livres (4), et que Benoît XVI a reçu les fondateurs du mouvement et s'est réjoui des fruits obtenus, et qu'il enverra le 12 janvier prochain 200 nouvelles familles en mission. Et puis, Gennarini explique aussi que si l'Eglise admet tous ces aménagements liturgiques, c'est qu'elle a reconnu qu'ils sont absolument nécessaires à une Eglise en grande difficulté, que cela n'aurait jamais été possible sans la volonté expresse de Benoît XVI (5). Cette lettre du Cardinal Arinze serait donc, d'après Gennarini le dernier pas qui restait à faire en vue d'une prochaine approbation définitive des statuts du mouvement. Gennarini oublie simplement de dire que dans les années 70, lorsqu'il s'agissait d'obtenir des statuts, le Chemin néocatéchuménal a toujours su se montrer patelin avec les autorités de l'Eglise, multipliant les ronds de jambes et les signes d'allégeance. Dès que les statuts furent obtenus, l'attitude changea du tout au tout. Gennarini oublie de la même façon de dire que lors des JMJ de Cologne, Benoît XVI, au cours d'une homélie, avait déjà clairement prévenu ces groupes nouveaux - dont le Chemin néocatéchuménal - qui veulent voler de leurs propres ailes pour se détacher de la communauté ecclésiale. Il s'agissait d'un avertissement à peine voilé...
Constatant que le message du Cardinal Arinze n'avait pas été très bien compris par le mouvement néocatéchuménal, le jeudi 12 janvier, le Pape Benoît XVI, recevant une délégation de la communauté du Chemin néocatéchuménal, a précisé: "Afin d'aider le Chemin néocatéchuménal à joindre davantage encore son activité missionnaire propre à celle de l'ensemble du Peuple de Dieu, la Congrégation pour la discipline des sacrements vous a fait parvenir en mon nom (sic) quelques directives concernant la célébration de l'Eucharistie, en guise de conclusion à cette période d'essai que vous avait accordée le Pape Jean Paul II. Je suis sûr que ces directives, qui reprennent tout ce qui est prévu par les livres liturgiques approuvés par l'Eglise, seront attentivement appliquées. En restant fidèles aux normes de l'Eglise, votre apostolat sera d'autant plus efficacement en accord et en pleine communion avec le pape et les pasteurs de chaque diocèse (. . .)" .
Le Chemin néocatéchuménal s'est toujours prétendu obéissant envers les responsables d'Eglise: ne risque-t-il pas de perdre sa crédibilité en interprétant de façon systématiquement erronée les rappels à l'ordre qui lui sont adressés de façon paternelle par le Souverain Pontife et dont tout le monde - à part le premier concerné - a parfaitement compris le sens ?
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(1) Il s’agit là d’une affirmation erronée
d’un responsable du chemin néocatéchuménal, puisque les statuts de ce mouvement
n’ont été qu’approuvés ad experimendum et non pas définitivement
(2) Or cette possibilité était envisagée par Paul VI uniquement pour les
paroisses ne pouvant pas avoir de messe le dimanche à cause d’une pénurie de
prêtre
(3) Date butoir à laquelle les statuts du chemin néocatéchuménal seront
définitivement approuvés, soit rejetés
(4) On aimerait connaître les titres de ces livres…
(5) Gennarini n’a sûrement jamais lu « Ecclesia de Eucharistie », où le pape
Jean-Paul II demande précisément de mettre un terme aux expériences liturgiques.
Auteur : Monique HAUSHALTER