LT 2 A Jeanne et Marie Guérin.
12-17 avril 1877
Mes chères petites cousines
Puisque Céline vous écrit moi je veux vous écrire
aussi pour vous dire que je vous aime [1v°] de tout mon coeur Je voudrais bien vous voir
et vous embrasser.
Adieu mes chéres petites cousines Marie ne veut plus me conduire la
main [2r°] et je ne sais pas écrire toute seule
Thérèse
LT 3 A Marie.
10-17 juin 1877
Ma chère petite Marie
je t'embrasse de tout mon coeur pui Pauline aussi
Thérèse
LT 4 A Marie Guérin.
16 septembre
1877
Ma chère petite Marie
Je t'embrasse de tout mon coeur. Ta lettre m'a fait beaucoup de plaisir. Ça me fait beaucoup de plaisir d'aller à Lisieux
Ta petite cousine
Thérèse
LT 5 A Pauline.
Lisieux 26 Juin 1878
Ma chère Pauline
Marie Guérin est à la campagne depuis lundi, mais je
m'amuse bien toute seule avec ma tante. J'ai été acheter des bas gris avec ma tante et
la dame m'a donné des perles. Je me suis fait une bague avec.
Adieu, ma petite Pauline, embrasse bien papa et Marie pour moi. Je
t'embrasse de tout coeur
Ta petite soeur Thérèse
LT 6 A Pauline.
1er décembre
1880
Ma chère Pauline
Je suis bien contente de técrire, Je l'ai demandé à
ma tante. Je fais baucoup de fautes, mais tu conais bien ta petite Thérèse et tu sait
bien que Je ne suis gerre abile. Tu vas bien embrasser Papa pour moi. J'ai eu quatre
bons-points le prmier Jours et le segon cienc.
[v°] Embrasse bien pour moi ma denoiselle Pauline. J'ai beaucoup de
plaisir car tu sait que nous sommes chez ma Tante, pendant que Marie fait les conte Je
mamuse à pendre de Jolies petites himages que Ma Tante Madonnée.
Aurevoir Ma chère petite Pauline ta petite Thérèse qui t'aime.
LT 7 A Pauline.
4 (?) juillet 1881
Ma chère Pauline,
Je suis bien contente de técrire. Je te souhaite une
bonne fête car Tu sais que Je n'ai pu Te la souhaiter Mercredi le Jour de ta fête.
J'espére que Tu as bien [1v°] du plaisir à houlgate, Je voudrais
bien savoir si Tu as monté à âne.
Je te remercie bien de me donner congé pendant que Tu est à houlgat.
Cela me ferait bien plaisir si Tu écrivais à Marie que Tu m'écrives aussi un petit mot.
Si Tu savais le Jour de Sainte Domitia ma Tante ma mis une sinture rose
et j'ai Jeté [2r°] des roses à Sainte domitia. Ne montre ma lettre à personne.
Aurevoir ma chère petite Pauline Je t'embrasse de tout mon coeur.
embrasse bien pour moi Marie-Thérèse et la petite Marguerite.
Ta petite Thérèse qui t'aime.
LT 8 A Céline. (Fragments.)
le 23 Avril 1882
Dimanche.
Ma chère petite Céline.
Je t'aime beaucoup Tu le sait bien (...)
Adieu Ma chère petite Céline.
Ta petite Thérèse qui t'aime de tout son coeur.
Thérèse Martin.
LT 9 A Mère Marie de Gonzague.
Novembre-décembre
1882 (?)
Ma Mère chérie
Il y à bien lontemps que je ne vous ai vue aussi je
suis bien contente de vous écrire pour vous raconter mes petites affaires. Pauline m'a
dit que vous étiez en retraite et je viens vous demander de prier le petit Jésus pour
[1v°] moi car j'ai bien des défauts et je voudrais m'en coriger.
Il faut que je vous fasse ma confésion. Depuis quelque temps je
répons toujours quand Marie me dit de faire quelquechose il parait que lorsque Pauline
était petite et quélle s'excusait à ma tante du Mans elle lui elle lui disait :
Autant de trous autant de chevilles, mais moi c'est bien pire encore. Aussi je veux me
corriger et dans chaque petit trou metre [2r°] une jolie petite fleur que j'offrirai au
petit Jésus pour me préparer à ma première Communion N'es-pas ma mère chérie que
vous prirez pour celà. Oh oui ce beau moment viendra bien vite et comme je serai heureuse
quand le petit Jésus viendra dans mon coeur d'avoir tant de belles fleurs à lui offrir.
Aurevoir ma Mère Chérie Je vous embrasse bien tendrement comme je
vous aime.
Votre Petite fille
Thérésita
LT 10 A Céline.
A Ma petite Céline chérie de la part de sa petite soeur qui l'aime bien tendrement.
Thérèse
Dimanche 29 Avril 1883
LT 11 A soeur Agnès de Jésus.
1er-6 mars 1884
Ma Chère petite Pauline,
J'avais bien pensé à t'écrire pour te remercier de
ton ravissant petit livre, mais je croyais que cela n'était pas permis pendant le
Carême ; mais aussi maintenant que je sais que c'est permis je te remercie de tout
mon coeur.
Tu ne sais pas le bonheur que cela m'a fait quand Marie m'a montré ton
joli petit livre. Je l'ai trouvé ravissant. Je n'avais jamais rien vu de si beau et je ne
pouvais me lasser de le regarder. Quelles jolies prières il y avait au
commencement ! Je les ai dites de tout mon coeur au petit Jésus. Tous les jours je
tâche de faire le plus de pratiques que je peux, et je fais mon possible pour ne laisser
échapper aucune occasion. Je dis du fond du coeur les petites prières qui font l'odeur
des roses, et le plus souvent que je peux.
Comme il y a une belle image au commencement ! C'est une petite
colombe qui donne son coeur au petit Jésus. Eh bien ! moi aussi je veux l'orner de
toutes les belles fleurs que je rencontrerai, pour l'offrir au petit Jésus le jour de ma
Première Communion ; et je veux en effet, comme il y a dans la petite prière qui
est au commencement du livre, que le petit Jésus se trouve si bien dans mon coeur qu'il
ne pense plus à remonter au ciel...
Remercie bien pour moi ma Sr Thérèse de St Augustin de son joli petit
chapelet de pratique, et de m'avoir brodé la belle couverture de mon livre. Embrasse bien
pour moi ma Mère Marie de Gonzague, et dis-lui que sa petite fille l'aime de tout son
coeur.
Léonie et Céline t'embrassent bien.
Au revoir, ma chère petite Pauline ; je t'embrasse de tout mon
coeur.
Ta petite fille qui t'aime beaucoup.
Thérésita
LT 12 A Marie.
8 mai 1884
A ma chère petite Marie souvenir de la première
communion de
Ta petite fille Thérèse
LT 13 A Céline.
8 mai 1884
Souvenir de le communion à ma chère petite Céline de la part de ta petite soeur
Thérèse
LT 14 A Marie Guérin.
1883-1885
A Ma petite Marie de la part de sa petite Soeur Thérèse
LT 15 A Céline.
1883-1885
A ma chère petite Céline Chérie Souvenir de sa petite soeur qui l'aime de tout son coeur
Thérèse
LT 16 A Mme Guérin. (Fragments.)
10-17 mai 1885
Ma chère Tante,
Vous m'avez dit de vous écrire pour vous donner des
nouvelles de ma santé. Je vais mieux que dimanche, cependant j'ai toujours très mal à
la tête. J'espère que vous allez bien ainsi que Jeanne et que Marie achève de se
guérir complètement.
Je pense bien souvent à vous et je me rappelle comme vous avez été
bonne pour moi . Je n'oublie pas non plus mes chères petites cousines et je vous prie de
dire à Marie que je ne lui écris pas aujourd'hui, mais que je lui écrirai la prochaine
fois pour avoir plus de choses à lui dire.
J'entre en retraite Dimanche soir la 1e Communion étant toujours
fixée au 21 ; c'est maintenant certain qu'elle ne sera pas changée.
Au revoir, ma Tante chérie, embrassez bien fort pour moi Jeanne et
Marie et gardez le plus gros baiser pour vous.
Thérèse
enf des Sts Anges
LT 17 A Marie.
A ma chère petite Marie
souvenir de la seconde Communion de ta petite fille le 21 Mai 1885
Thérèse
LT 18 A M. Martin.
25 août 1885
Mon petit Papa chéri,
Si tu étais à Lisieux c'est aujourd'hui qu'on devrait te souhaiter ta fête mais puisque tu n'y est pas je veux quand même et plus que jamais te souhaiter pour ta fête beaucoup de bonheur et surtout beaucoup de plaisir pendant ton voyage. J'espère mon petit père chéri que tu t'amuses beaucoup et que tu es très content de voyager, Je pense continuellement à toi et je prie le bon Dieu qu'il te donne beaucoup de plaisir et que tu reviennes bientôt en bonne santé. Mon papa chéri pour ta fête Pauline m'avait fait de jolis vers afin que je te les récite le jour [1v°] de ta fête, mais puisque je ne peux pas je vais te les écrire :
Les Souhaits d'une petite Reine
pour la fête de son Papa-Roi.
Si j'étais petite Colombe
Papa sais-tu bien où j'irais ?
Ton coeur serait mon nid, ma tombe
Là je resterais à jamais.
Si je m'appelais hirondelle
Bien souvent pendant les beaux jours
Je viendrais reposer mon aile
Père à l'abri de ton amour.
Si j'étais petit rouge-gorge
Je resterais dans ton jardin
De ta main le moindre grain d'orge
Me deviendrait un vrai festin.
Si j'étais rossignol sauvage
Je quitterais vite mon bois
[2r°] Pour venir en ce frais bocage
Chanter tous mes airs à la fois.
Et si j'étais petite étoile
Je voudrais toujours être au soir
A cette heure où le jour se voile
Pour t'offrir un rayon d'espoir.
Longtemps à travers ta fenêtre
Je brillerais de mille feux
Et ne voudrais point disparaître
Sans te parler un peu des Cieux.
Et si j'étais un bel archange
Aux ailes toutes garnies d'or
Papa si j'étais petit ange
Vers toi je prendrais mon essor.
Je te montrerais ma Patrie
Dans un songe mystérieux
Je te dirais après la vie
Pour toi ce trône lumineux.
[2v°] Si tu voulais de blanches ailes
Je t'en apporterais des Cieux
Et vers les rives éternelles
Nous nous envolerions tous deux.
Mais je n'ai point d'aile qui brille
Je ne suis point un Séraphin
Je suis une petite fille
Qu'on tient encore par la main.
Je suis une timide aurore
Un modeste bouton de fleur
Le rayon qui me fait éclore
Cher petit Papa c'est ton coeur !
En grandissant je vois ton âme
Toute pleine du Dieu d'amour
Cet exemple béni m'enflamme
Et je veux te suivre à mon tour.
Je veux devenir sur la terre
Ta joie, ta consolation
Je veux t'imiter Petit Père
Toi si tendre si doux, si bon.
[1r°] J'aurais bien autre chose à dire
Mais il faut enfin s'arrêter
Papa donne moi ton sourire
Sur mon front dépose un baiser
Au revoir Mon Papa bien aimé. Ta Reine qui t'aime de tout son coeur
Thérèse
LT 19 A Marie Guérin.
Aux Buissonnets. Samedi 26 Juin 1886
Ma chère petite Marie,
je te remercie bien d'avoir été assez jentille pour
ne pas m'en vouloir de ne pas t'avoir écrit, aussi je me dépêche bien vite de répondre
à ta jentille petite lettre, tu ne peux pas t'imaginer combien elle m'a fait de plaisir.
Je suis bien contente que tu ailles mieux et que tu t'amuses beaucoup. Je ne connais pas
de nouveau à Lisieux que je puisse t'aprendre je sais seulement que nous allons tous
bien.
Tu m'as demandé dans ta lettre de [v°] te donner des nouvelles de
Madame Papinot ; elle va très bien et s'informe souvent de ta santé, pour les
leçons elles marchent toujours très bien, elles sont augmentées depuis quelques temps
c'est pourquoi je n'ai pas pu t'écrire Dimanche. Je suis bien contente car demain je
serai en blanc pour la procession Marie m'a esséyé mes affaires et elles me vont très
bien.
Ma chère petite Marie je te charge d'embrasser bien fort pour moi, ma
bonne tante et ma petite Jeanne chérie.
Aurevoir ma petite cousine chérie excuse moi si ma lettre est mal
faite et mal écrite c'est par ce que je me suis beaucoup dépéchée et je n'ai pas eu le
temps de faire [v°tv] un brouillon. Céline me charge de bien t'embrasser ainsi que
Jeanne et ma tante ; je n'ai pas encore fait ta commission à Pauline mais je vais
lui faire cet après midi. Ta petite cousine qui t'aime de tout son coeur
Thérèse
LT 20 A Marie Guérin.
Aux Buissonnets Jeudi 15 Juillet 1886
Ma chère Marie,
Tu es bien jentille de m'avoir écrit, ta lettre m'a
fait beaucoup de plaisir, je suis bien contente que tu fasses de belles promenades comme
celle que tu m'as racontée, elle m'a beaucoup intéressée.
Je viens de me balancer ; Marie a peur que je devienne bossue et
elle a demendé à Papa de pendre les anneaux et la balançoire ; les anneaux me
[1v°] plaisent moins que la balançoire, j'ai les mains toutes rouges d'y avoir été.
Nous avons été hier passer l'après midi chez Madame Maudelonde et
j'ai eu bien du plaisir avec Céline et Hélène. Madame Papinot m'a donné congé pour
demain en l'honneur de la fête de Notre Dame du mont Carmel afin que je puisse assister
au sermon.
Tu vois ma Marie que je n'ai pas des choses bien interressantes à te
raconter, je n'ai pas fait comme toi une [2r°] promenade ravissante dont je puisse te
faire part, mais j'espère que malgré celà ma pauvre petite lettre va te faire un petit
peu de plaisir.
Au revoir ma chère petite Marie embrasse bien fort pour moi ma tante
et Jeanne
Ta petite soeur qui t'aime beaucoup.
Thérèse.
LT 21 A Marie.
Samedi 2 Octobre 6 heures du Soir
Fête des Sts Anges
Ma chère petite Marie,
Nous venons de reçevoir la dépêche je suis bien
contente car je crois que cela veut dire que tu as vu le Père à Douvres, il t'a envoyé
une lettre Mercredi qui te disait d'aller au devant de lui aujourd'hui. Tu ne peux pas te
figurer ce que nous nous sommes tourmentées, Céline a envoyé [1v°] des lettres à
Douvres et à Calais poste restante.
Tous les jours la Ste Vierge a eu un cierge et je l'ai tant priée et
suppliée que je ne pouvais croire que tu ne saurais pas que le père revenait
aujourd'hui. Monsieur Pichon a aussi envoyé une lettre à Papa nous n'osions pas la
décacheter, Pauline nous a dit que cela valait mieux parceque il y avait peut être
quelque chose de pressé dedans, mais il y avait seulement que Monsieur Pichon ne savait
pas encore le jour où le Père [2r°] reviendrait et qu'il allait écrire au supérieur
pour le savoir.
Oh ma petite Marie si tu savais comme je trouve que tu nous as dit bien
vrai ; le bon Dieu nous gâte mais tu ne te figures pas ce que c'est que d'être
séparé d'une personne qu'on aime comme je t'aime si tu voyais tout ce que je pense mais
je ne peux pas te le dire il est trop tard et j'ai écrit ma lettre toute de travers
parceque je n'y voyais pas. Ma petite Marraine chérie j'ai demandé à Pauline si les
petites bouteilles or Bronze [2v°] servaient pour la peinture à l'aquarelle elle m'a dit
que non que c'était pour peindre les Saints et les statues je te dis celà pour ne pas
que tu m'en achète comme souvenir Je t'en conjure ne me rapporte rien cela me fera
vraiment de la peine. Léonie t'embrasse bien et papa aussi
Aurevoir ma Marie bien aimée embrasse bien fort pour moi mon petit
père chéri
Ta vraie petite fille
qui t'aime autant qu'on peut aimer.
Thérésita
[2v°tv] Surtout n'oublie pas nos commissions et le tabouret à ma Tante. Félicité te dit bien des choses elle est d'une humeur charmante depuis que tu est partie Ma tante, mon oncle Jeanne et Marie vous disent bien des choses. Nous n'avons pas encore porté la dépêche au Carmel.